15 Avril 2013 : Une nouvelle crosse de hockey : Le manche s'allonge et se tord...Mais la crosse perd sa lame. Les lecteurs attentifs se souviennent certainement de l'épisode (relaté en détail ci-dessous) de la "Crosse de Hockey II" de Gergis et al qui avait été publiée en Avril 2012. En bref, il s'agissait comme dans l'exemplaire original de la Crosse de Mann et al (1998 et suivantes) d'une reconstruction de la température moyenne des mille ans passés, sur la base d'indicateurs indirects (proxys) de diverses natures, qui redonnait, pour l'Australasie, l'image d'un XXe siècle nettement plus chaud que la plupart des périodes précédentes. Plusieurs "scientifiques citoyens", pour la plupart, statisticiens, étaient alors intervenu, pour dénoncer un certain nombre de "libertés" prises avec les statistiques qui faussaient gravement les résultats. Au premier rang desquels, l'infatigable et pointilleux Steve McIntyre qui avait déjà beaucoup fait pour démontrer les multiples irrégularités qui avaient donné naissance aux différentes versions de la Crosse de Hockey de Michael Mann et al., a joué, une fois de plus, un rôle déterminant.
Deux graphiques clefs de cet article sont reproduits ci-dessous. Celui de droite est une reconstruction de la température moyenne du globe obtenue à partir de 73 indicateurs (sédiments marins et lacustres + quelques carottages glaciaires) couvrant la période des 11000 ans (BP before present) précédant le présent (1950 par convention).Celui de gauche représente un zoom sur les 2000 années passées avant 1950. Les résultats de l'étude citée ci-dessus sont figurés en bleu avec leurs incertitudes (données pour + ou - 0,1°C (!) sur 11000 ans).Les auteurs ont superposés à leurs propres graphes, les graphiques (en gris) correspondant aux diverses crosses de hockey de Mann et al.
La publication de cet article a été immédiatement suivie d'un communiqué de presse de la NSF (National Research Foundation, une agence gouvernementale US) qui a financé cette étude. Ce communiqué précisait entre autres et sans ambages que " Ce que nous montre cette histoire, disent les chercheurs, c'est que durant les 5000 ans passés, la Terre s'est refroidie, en moyenne, de 1,3°F - jusqu'aux cent dernières années où elle s'est réchauffée d'environ 1,3°F. Ce communiqué de presse a été, soit recopié in extenso, soit déformé et amplifié à l'extrême dans une bonne partie de la presse anglophone. La presse francophone, comme à son habitude, ne s'est pas posé de questions et a repris "l'info". Parmi les outrances auxquelles on a pu assister, certains se sont dépassés. Parmi ces derniers, The Atlantic n'hésite pas à intituler son texte d'un "We're Screwed: 11,000 Years' Worth of Climate Data Prove It" ( Soit : "Nous sommes foutus (ou plus grossier encore) : 11000 ans de données climatiques le prouvent." Auquel ont répondu Judith Curry comme Ross McKitrick (voir ci-dessous) en intitulant leur article d'un moqueur "We are not screwed". Sans rentrer dans les détails pour l'instant, un lecteur attentif qui observe les reconstructions de Marcott et al, ne manquera pas de se Dès lors, et si la résolution temporelle de leur reconstruction, certes prétendue globale (avec 73 proxys à 0,2°C près ?), est aussi pauvre, on en vient à se demander par quel prodige ils prétendent pouvoir faire des comparaisons utiles avec la période de réchauffement actuel qui n' a duré que quelques décennies, comme l'ont prétendu la quasi-totalité des médias et, aussi, très malheureusement, quelques chercheurs impliqués... Avant que ces derniers ne soient contraints de se rétracter publiquement, comme nous allons le voir. Voici donc le résumé du Prof. Ross McKitrick (Bio) L'article suivant (traduction dans l'encadré jaune), a été publié dans le Financial Time, puis repris in extenso par la Prof. Judith Curry et une quantité d'autres sites sur Internet, dont, aujourd'hui même, le site francophone de discussion Skyfall. La traduction suivante et les caractères engraissés sont de l'auteur de Pensee-unique.fr. Les encadrés verts/bleus contiennent des explications ou des extensions utiles à la compréhension du texte de McKitrick.
Roger Pielke Jr (Le fils de Roger Pielke Sr., lui-même Prof. de Sciences Environnementales au Center for Science and Technology Policy Research de Concernant l'article de Marcott et al ainsi que les réactions subséquentes des auteurs (les FAQ), Pielke Sr n'accepte pas les multiples écarts à la déontologie scientifique que l'on peut relever dans ces comportements, Pielke écrit, sévèrement, que tout ceci "se révèle côtoyer dangereusement, jusqu'à être proche de la franchir, la ligne qui mène à la faute scientifique professionnelle telle qu'elle est définie par le NRC (National Research Council)." appears to skirt awfully close to crossing the line into research misconduct, as defined by the NRC.”
A propos de l'article de Marcott et al. Judith Curry a résumé ses observations dans un premier commentaire aussi sévère que bref
Dans un billet ultérieur , et après de nombreux constats et discussions, Judith Curry s'interroge :
En effet. Et on peut aussi se poser des questions sur la revue Science et sur ses referees. A noter que ces problèmes de "consanguinité" qui affectent non seulement la paléoclimatologie mais beaucoup de domaines très spécialisés, avaient été déjà pointés, en détail, dans le rapport Wegman et al. (2007, pages-45 ). Enfin, pour ceux qui désirent rentrer dans les détails, voici quelques références de billets complémentaires publiés sur ce sujet : Les nombreux billets de Steve McIntyre qui analysent en grand détail le contenu des données utilisées ainsi que les démarches des calculs, les conclusions etc. (h/t Skyfall) Marcott issues and FAQ on their paper (Marcott publie une FAQ sur leur papier) Enfin, quelques réactions médiatiques et sur Internet suite aux avatars de "la Crosse de Hockey de Marcott". Pour conclure ce sombre et troisième épisode des "Crosses de Hockey" à rebondissements, voici, en guise de clin d'oeil aux "solaristes" (Ceux qui pensent que le soleil y est pour beaucoup plus que ne le pensent les adeptes du GIEC), une superposition d'un graphique (de Samir Solanki, issu d'Usoskin et al 2007) montrant l'activité solaire au cours des siècles passés (en bas, que j'avais montré dans ce billet) avec la crosse de Marcott et al (en haut), les deux graphiques étant remis à la même échelle temporelle, sur les deux mille ans passés.
Pourtant et pour ce qui est de la période moderne, il faut savoir que le XXe siècle a connu son maximum d'activité solaire depuis au moins 6000 ans. La période récente est d'ailleurs connue sous le nom de "Grand Maximum" dans la littérature scientifique des gens qui s'intéressent à l'activité solaire. Il semble d'après ces graphiques et quelle que soit la validité statistique de la période post-1900 de la courbe de Marcott et al, que la période actuelle corresponde à un réchauffement concomitant. Compléments : L'infatigable Steve McIntyre vient d'explorer en détail les données d'un certains nombres de proxys utilisés par Marcott et al, basés sur les alkénones, situées en divers points du globe qui se prolongent jusqu'à la période actuelle (voir liens ci-dessus). Il montre que ces proxys souffrent d'un grave problème de divergence analogue à celui qui avaient été identifié en dendro-climatologie par Mann et ses collaborateurs à l'époque de la première crosse de hockey. De fait, les proxys de Mann et al, tirés des cernes d'arbres comme les pins à cônes épineux, indiquaient, pour le XXe siècle, une chute de température et non pas la hausse attendue. Tout cela reste encore inexpliqué de nos jours et se trouvait à l'origine du célèbre "hide the decline" de Mann et al. (emails du Climategate, séries I et II). McIntyre trouve encore des anomalies insupportables (parce que déjà plusieurs fois signalées, y compris par les auteurs des publications originales sur les proxys utilisés) dans un autre article récent...Il semble que certains "climatologues- apprentis statisticiens" n'apprendront jamais. Se pose encore la question de l'attribution des bonnets d'âne. Pour être sincère et aller dans le sens de Judith Curry, j'aurais tendance à exonérer, du moins en partie, le jeune docteur Shaun Marcott de cette série de "faux pas". Sa thèse initiale était menée avec rigueur et ne présentait pas la plupart des défauts qui ont été révélés par les analyses de McIntyre et al. On doit aussi reconnaître qu'après une légère hésitation (notamment sa référence inappropriée au &4 de son article, pour se tirer d'affaire), il a bien vite reconnu l'invalidité des données concernant la période moderne. Et donc de ses graphiques. Sans aucun doute, ce sont ces personnes "influentes" qui méritent un superbe bonnet d'âne pour avoir cru que leurs petits arrangements avec les Stay tuned ! A suivre .... |
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07 Sept 2012 : Face au délire catastrophiste aux USA, trois physiciens, dont un célèbre climatologue, font le point :
Une fois n'est pas coutume. Pour cette fois, ce sont trois de mes collègues physiciens outre-atlantique qui attribuent virtuellement le bonnet d'âne (où, plus exactement, s'agissant des Etats-Unis, le "dunce cap*" différent du bonnet européen (image ci-contre)), à une kyrielle d'auteurs responsables d'affirmations aussi infondées que catastrophistes qui ont envahi les médias américains (et souvent aussi les francophones, comme France-Info tout récemment) au cours de l'été qui s'achève. En effet, l'été 2012 a été particulièrement chaud et sec dans une grande partie des USA. Il n'en fallait pas plus pour que nombre d'activistes voient dans cet événement météorologique une opportunité que ne leur offre plus la stagnation persistante de la température du globe ...depuis plus de 14 ans. Le corps de ce billet est la traduction d'un texte signé par trois physiciens bien connus des lecteurs(trices) de ce site. il s'agit du physicien climatologue du MIT, maintes fois cité dans PU, Richard Lindzen, et des physiciens William Happer (Princeton) et Roger Cohen (fellow APS) (photos ci-contre). Le texte qui suit est en relation directe avec le témoignage documenté de John Christy auprès du Sénat US, tel que je l'avais rapporté dans la page paroles.html. Le billet des trois physiciens, paru le 13 août, entre autres, dans le Wall Street Journal, est (gentiment) intitulé : "'Climate Consensus' Data Need a More Careful Look." "'Consensus sur le climat' Il faut regarder les données avec plus d'attention." Voici, dans l'encart ci-dessous, une traduction intégrale du billet de Lindzen, Happer et Cohen qui, sous un titre apparemment anodin, se révèle être une critique particulièrement sévère et argumentée à l'encontre des affirmations de certains leaders écologistes et/ou politiques, de certains médias et aussi, malheureusement, de quelques scientifiques non moins médiatiques..
Oups ! Je ne l'aurais pas mieux dit que Lindzen, Happer et Cohen. De fait, ils sont encore plus sévères que PU. ______________________________________ ** Tim Wirth, ancien sénateur et activiste de longue date, aurait également affirmé, en 1993, " Nous devons enfourcher le cheval de bataille du réchauffement climatique. Même si la théorie du réchauffement climatique est fausse, nous ferons ce qui est bon aussi bien pour l'économie que pour la politique environnementale" C'était le "dunce cap" du mois de Septembre 2012.
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03 Août 2012 : Fonte du Groenland ? : Mystifications médiatiques à profusion ... La NASA a récemment publié un communiqué dont le titre est erroné et, d'ailleurs, en contradiction avec le texte qui le suit. Même si l'utilisation de titres hypertrophiés et accrocheurs relève de procédés journalistiques (hélas) de plus en plus fréquents, on aurait pu espérer que la NASA ne verserait pas dans ce travers digne de la presse à sensation. Sans se poser de question, la plupart des médias internationaux ont omis l'essentiel, répercuté et amplifié le titre du communiqué de la NASA. Beaucoup de médias francophones ont fait de la surenchère en faisant croire à leurs auditeurs/spectateurs/lecteurs que l'événement était sans précédent et que 97% de la calotte glaciaire du Groenland (ce qui représente quand même quelques 3km d'épaisseur de glace par endroits !) avait fondu... en quelques jours, ce qui est évidemment totalement impossible. Tout est parti d'un communiqué de la NASA qui a probablement plongé dans l'embarras un certain nombre de ses responsables et de ses anciens membres qui ont participé à la conquête de l'espace. 1) Le communiqué de la NASA publié sur le site de cet organisme est intitulé : L'auteur de ce communiqué de la NASA est une vétérinaire diplômée, promue communicatrice pour les affaires sur les glaces et les océans pour cet organisme.
2) Alors, que s'est-il passé ? Avec beaucoup d'autres, Le Climatologue Roger Pielke Sr, bien connu des lecteurs de ce site, s'est immédiatement insurgé contre ce communiqué de la NASA dont le titre (NdT : "sans précédent") est carrément mensonger et d'ailleurs, contredit immédiatement par le texte et les connaissances accumulées au cours des dernières décennies au sujet du Groenland (voir ci-dessous, un article de 1994). L'axe des abscisses est gradué en N° de semaine. Il existe aussi un autre graphique, peut-être plus parlant, qui donne également l'évolution de la température au sommet du Groenland, avec une meilleure définition (courbe en rouge). La courbe en vert représente le point de rosée, classique en météorologie. Lorsque la courbe en rouge passe en dessous de la courbe en vert, le brouillard glacé s'installe. La semaine de fonte a été caractérisée par un ciel très clair et un ensoleillement remarquable. L'axe des abscisses indique la date du mois en cours (Juillet). Comme on le voit, entre le 11 et le 17 Juillet, la température est passée quatre fois au dessus du zéro, puis elle est retombée à sa valeur normale, vers -10°C, -15°C et la glace superficielle s'est reformée. A noter que cette courbe détaillée montre aussi les regels successifs correspondant aux nuits polaires qui, sans être des nuits noires comme celles des plus basses latitudes sont néanmoins relativement assombries comme on peut le voir en suivant la chute du jour avec la Webcam ci-dessous. Roger Pielke Sr conseille également de visionner l'image de la Webcam positionnée à proximité du camp de base situé au sommet de Groenland. Voici, ci-contre, une photographie prise par cette webcam le 26 juillet vers 14h GMT. On peut réactualiser cette image en la cliquant.
Les explications avancées par les scientifiques pour expliquer cette fonte superficielle d'une relativement rare extension, relèvent de la météorologie traditionnelle (blocage de situations anticycloniques du type de celle qui a provoqué la vague de chaleur en Russie durant l'été 2010). Certains font remarquer que la température de surface des océans (SST) dans la région du Groenland et à l'Est des USA, montre une anomalie positive particulièrement nette en été cette année, comme on le voit sur la carte ci-contre, ce qui permet d'expliquer la hausse des températures observées dans ces régions, durant l'été. A noter également que le Nord de la France et, surtout, le Royaume Uni se trouvent, eux, à proximité d'une anomalie froide ce qui est cohérent avec la fin du printemps et le début de l'été plutôt frisquets que nous connaissons dans ces régions. On perçoit également sur cette carte l'existence d'un El Niño de faible extension au niveau de l'équateur à l'Ouest de l'Amérique du Sud. Certains font également remarquer que nous sommes actuellement en configuration ou l'indice AMO (Atlantic Multidecennal Oscillation) se trouve près de son maximum, ce qui est cohérent avec des anomalies chaudes marquées dans l'hémisphère Nord, comme on peut les observer. Voici, ci-contre, la situation de l'AMO à l'heure actuelle - (graphe mis à jour le 3 Février 2012) d'après les données de l'ESRL de la NOAA.
En réalité, il s'est passé au centre du Groenland exactement ce qui se passe parfois en été, dans les Alpes, en moyenne montagne ou haute montagne et qui est bien connu des skieurs et des observateurs. Durant une période particulièrement chaude à fort ensoleillement, la couche superficielle de neige, la plupart du temps sèche à ces altitudes, fond sur une profondeur de quelques mm/cm.Il est bien connu que cette neige humide ("la soupe") oppose une résistance au glissement des skis qu'il faut alors "farter" avec un enduit spécifique. Lorsque la température redescend (par exemple, la nuit suivante), il se forme, en surface, une mince couche de glace (verglas) que les skieurs pratiquant leur sport dès le lever du jour connaissent bien. Vue de loin, cette couche mince de verglas qui peut recouvrir la totalité de la neige qui enveloppe le sommet d'une montagne (ou seulement sa face exposée au Sud) lui donne une apparence verglacée particulièrement brillante, très reconnaissable. 3) La presse
Le Monde (article non signé repris par Yahoo News) se dissimule derrière l'autorité de la NASA pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas dit. Le Point, outre le titre, ( "Spectaculaire fonte de la calotte glaciaire du Groenland") fait des raccourcis surprenants. Sans doute en mélangeant des paragraphes, il nous apprend notamment que : "Normalement, au cours de l'été, la moitié de la surface glaciaire de cette île de près de 2 200 000 km2 fond de manière naturelle. Ce type de fonte intervient même tous les 150 ans en moyenne." ... ce qui est effectivement surprenant pour une fonte qui, selon l'auteur (et c'est exact) se renouvelle tous les étés. Quant à la "la forte pression inhabituelle d'air chaud", voilà un autre raccourci sémantique qui va faire sourire les météorologues qui pratiquent les anticyclones. L'Express : "Le Groenland fond à une vitesse record" nous affirme carrément ce journal qui insiste "La calotte glaciaire du pays fond à vitesse grand V cette année." en s'appuyant sur les dépêche de Reuters et de la NASA, tout en rappelant que le Groenland vient de relâcher un très gros iceberg, ce qui lui semble alarmant. Il faudrait également rappeler à ces journalistes que le vêlage est un phénomène parfaitement naturel qui permet au Groenland de se décharger de l'accumulation de neige reçue chaque année... sauf à imaginer que les montagnes groenlandaises pourraient accumuler indéfiniment de neige, jusqu'à atteindre la tropopause. Tout est question de bilan (accumulation de neige/vêlage par les icebergs/sublimation) comme l'expliquent les articles mentionnés (les bons points) ci-dessous et rien ne prouve actuellement que ce bilan soit anormalement négatif. Le journal 20-Minutes (Audrey Chauvet) y va carrément et sous l'intitulé "Groenland : La calotte glaciaire a dégelé à 97% en juillet", il nous affirme sans ambages que "L'été est déjà bien avancé au Groenland: selon les observations par satellite, 97% de ses glaces ont fondu au 12 juillet." Paris Normandie titre sans ambages que "Groenland : 97% de la calotte glaciaire a fondu", tout en reprenant les termes du communiqué de la NASA qui, elle, a bien précisé qu'il ne s'agit que d'une fonte superficielle et que cela s'est déjà produit à de multiples reprises dans le passé, environ tous les 150 ans. Le journal La croix (.com) qui, semble-t-il, oublie toute mesure dès qu'il s'agit de ces affaires de réchauffement climatique, n'hésite pas à titrer, lui aussi : "97% de la calotte glaciaire du Groenland aurait fondu" tout en reprenant le texte de l'AFP. ...et une quantité d'autres qu'il est facile de retrouver en "Gogglant" avec les mots-clef "97% calotte glaciaire". "De l'autre côté de la mare" (comme disent les américains des USA), ou de la Manche, les médias plutôt à gauche, supporters traditionnels du GIEC, (par exemple, le New York Times, NCBC, USAToday, The Guardian, et le Huffington Post) n'ont guère fait mieux que les médias francophones quoiqu'on décèle ici ou là quelques tentatives d'explication et de dédramatisation. A l'opposé sur l'échiquier politique, Fox News s'élève contre la dramatisation à outrance de cet événements par les autres médias.
- Le Nouvel Observateur (Le Plus : opinions) publie un texte d'un chercheur glaciologue du CNRS (Gallée) qui tempère la panique des médias, corrige quelques affirmations erronées et apporte des précisions intéressantes. Son titre, un rien ironique, est : "Fonte record au Groenland : Le "jour d’après", ce n’est pas pour tout de suite" faisant allusion au titre d'un film catastrophe dont la naïveté a fait sourire les spectateurs les moins avertis. - Sinon, il faut aller chercher aux USA. Par exemple chez Andrew Revkin, (par ailleurs éminent supporter du GIEC mais qui ne se satisfait pas des démesures de certains scientifiques et de ses collègues ,journalistes) qui est un ex-chroniqueur scientifique au New York Times. Comme il l'avait fait pour l'affaire de "la crosse de hockey de Gergis" (ci-dessous), Revkin s'insurge une fois encore. Il critique énergiquement le communiqué incohérent et contradictoire de la NASA. Son article sur Dot Earth du New York Times est ironiquement intitulé : Le titre : " Les données sur l'accumulation (de neige) à partir des carottages GISP2 en tant qu'indicateur du changement climatique durant tout l'holocène." "Fig. 2. l'enregistrement de l'accumulation, moyennée sur 100 ans, tiré des carottages du GISP2 pour la période qui va de l'an 500 jusqu'au présent. (NdT : C'est à dire, par convention, jusqu'à l'année 1950). A noter que les forages du GISP2 (The Greenland Ice Sheet Project Two) ont été effectués à proximité immédiate du sommet du Groenland comme cela est indiqué sur la carte ci-dessus. Il est hautement probable que si la neige située au sommet du Groenland a fondu à différentes époques, la quasi-totalité de la surface du Groenland, à plus basse altitude, a dû subir le même sort, comme au début de ce mois de Juillet. Dans son billet initial, Revkin indique également que Lora Koenig lui a communiqué d'autres références d'articles précisant les différentes périodes de fontes superficielles analogues à celle qui s'est produite ces jours derniers. Lora Koenig précise que les périodes d'occurrence de ce genre d'événement vont de 80 à 250 ans environ. 4) Quelques remarques en guise de conclusion : - Les nombreux chercheurs qui ont, autrefois, été en relation avec la NASA, doivent, comme moi, s'étonner de voir cette estimable institution verser dans les travers les plus détestables de la presse à sensation. Lors de l'extraordinaire conquête de l'espace, la NASA était estimée pour son indépendance d'esprit et la rigueur de ses jugements scientifiques. - Dominique Wolton est, entre autres, le Directeur de l'Institut des Sciences de la Communication du CNRS. Fort de sa grande expérience, il a publié récemment un livre intéressant intitulé "Indiscipliné, 35 ans de recherches" et c'est, sans doute, à ce titre qu'il a été invité par Marie-Odile Monchicourt à s'exprimer dans une émission de France-Info qui avait pour titre "Le journaliste, un maillon indispensable pour la protection de la démocratie". Evoquant les difficultés du métier de journaliste face à la montée en puissance d'Internet et de "l'information répartie", Wolton encourage ces derniers à demeurer une sorte de référence qui vérifie ses sources, étaye ses affirmations etc.
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15 Juillet 2012 : Crosse de hockey II : Le retour, les médias, l'erreur et la chute. Voici l'occasion de ranimer la longue et, semble-t-il, interminable controverse qui a agité et agite encore, le petit monde des sciences du climat, depuis la parution, en 1998, de la célèbre "crosse de hockey" par Michael Mann et al qui effaçait de la mémoire des hommes l'existence de l'Optimum Médiéval et du Petit âge Glaciaire dans l'hémisphère Nord.
1) La crosse de hockey australienne : Le retour. Tout a commencé par la publication d'un article dans le Journal of Climate, 2012, (pp. 120518103842003-. DOI.) Cet article, dont un preprint est disponible en ligne, était intitulé : "Evidence d'un réchauffement inhabituel à la fin du XXème siècle à partir d'une reconstruction des températures australasiennes couvrant le dernier millénaire." Ses auteurs et leurs affiliations : La courbe maîtresse de cet article est la suivante. Il s'agit d'une reconstruction de l'anomalie de la température moyenne de l'Australasie (durant les mois de Septembre à Janvier) de 1000 à 2001 de notre ère, par rapport à la température moyenne de la période 1961-1990, .
Comme vous le constatez, cette reconstruction, publiée par Joelle Gergis et al, présente une allure qui s'apparente à la célébrissime "Crosse de hockey" de Michael Mann et de ses collègues, telle que publiée en 1998 et reprise (et un peu améliorée au cours des années suivantes) à de multiples reprises dans les rapports successifs du GIEC. A noter également que cette reconstruction semble indiquer un "Optimum médiéval" en retard (vers 1300) par rapport à ce que l'on sait par ailleurs de l'hémisphère Nord. De même, Gergis et al retrouvent l'existence d'un Petit Age Glaciaire signalé aussi dans l'hémisphère Nord.
A la différence de la crosse de hockey (le hockey stick) de Mann qui ne concernait que l'hémisphère Nord, les résultats présentés par Gergis et al (Joelle
2) Les médias : Une partie de la presse anglophone se déchaîne : Jo Nova, journaliste australienne, a dressé une courte liste non exhaustive des intitulés des articles publiés dans les médias anglophones au sujet de la publication de l'article de Gergis et al. "Le communiqué de presse de l'Université de Melbourne (où officie Joelle Gergis) : “1000 ans de données climatiques confirment que l'Australie se réchauffe".(Voir ici pour un cartoon sur les communiqués de presse des Universités, vu avec humour par un étudiant en PhD). Comme vous allez le voir, l'enthousiasme de cette presse (militante) et des blogs qui ne le sont pas moins, était, pour le moins, prématuré. De fait, l'article de Gergis et al. est erroné. Les auteurs en ont convenu et l'ont retiré. Rappels : J'ai parfois évoqué l'usage de la dendroclimatologie (par exemple), mais - que l'on me pardonne - il est indispensable de rentrer ici quelque peu dans les détails de l'étude citée ci-dessus et de celles, du même genre, qui l'ont précédé. Les techniques, notamment statistiques, utilisées, ont fait l'objet de toute une série de polémiques qui ont surtout opposé Stephen McIntyre (un ingénieur des mines particulièrement attentif et compétent) aidé de Ross McKitrick (Un prof d'économie à l'Université de Guelph, versé en statistique) à Michael Mann et ses coauteurs (souvent baptisés "The Team", "l'équipe" (de hockey)). Plusieurs personnalités extérieures et notamment des statisticiens professionnels et des chercheurs d'autres disciplines ont également apporté leur expertise à cette polémique comme je vais l'expliquer ci-dessous. Car il s'agit fondamentalement d'un problème d'analyse statistique des données de dendroclimatologie (les cernes des arbres) par "le Team" de Mann et al, entre autres.
3) La blogosphère "des citoyens scientifiques " se mobilise : La publication de la "crosse de hockey" de Gergis et al et son apologie subséquente par les médias ont tout d'abord été accueillies par un relatif silence. Steve McIntyre lui-même, s'est contenté d'une mention (le 31 Mai) sur cette publication dans un billet qui ne lui est pas dédié, en mentionnant ses doutes quant à la procédure utilisée. A cette époque, l'article de Gergis et al. était déjà publié officiellement au Journal of Climate et un numéro de DOI (la référence spécifique à chaque article scientifique) lui avait été attribué. Le GIEC qui avait été averti auparavant de la soumission de cet article l'avait immédiatement mentionné dans le projet de son futur rapport AR5 (en précisant : article soumis à publication), sans autre forme de procès. Il faut reconnaître à la décharge de Gergis et de ses collègues que, du moins selon les termes de leur article, ces derniers sont avertis (ce qui n'est pas si fréquent) des difficultés liées au "décentrage des composantes" ou à la "sélection des données" qui tendent à accorder une amplitude excessive aux données de l'époque moderne par rapport aux anciennes. Afin de pallier cet inconvénient, Gergis et ses collègues affirment, dans leur article, avoir utilisé un procédé qui pourrait, effectivement, remédier, au moins en partie, à l'erreur de sélection des données. 4) Les erreurs et la chute : Sans insister sur le fait qu'au moins une partie des proxys utilisés ne sont pas nouveaux puisqu'ils étaient mentionnés dans le rapport AR4 (2007) du GIEC, on peut relater la conclusion de cette affaire qui a sérieusement perturbé le microcosme climatologique, de la manière suivante. A noter qu'une description assez précise de ses rebondissements successifs a été donnée (en anglais) par Andrew Montford (l'auteur de la "Hockey Stick Illusion" déjà cité). Un de mes collègues (un astro-physicien) l'a aussi rapportée, en français, sur son site EnergieClimat. En voici donc la conclusion, au moins provisoire. Jean S. puis Steve Mc Intyre ont démontré et rapporté dans le forum de Climate Audit que la grande majorité des signaux (detrended = corrigés de la variation linéaire sous-jacente) utilisés par Gergis et al, sont non-significatifs au sens statistique (C'est à dire à deux sigmas, c'est à dire, encore, avec un signal égal ou supérieur à, au moins, deux fois le bruit, ce qui est le moins que l'on puisse exiger. Les expériences sur le Boson de Higgs sont à cinq sigmas). Là encore, on aurait pu espérer que face à ces interrogations et à ces critiques, les auteurs, Gergis et al, auraient su répondre pour justifier les affirmations et les conclusions de leur article. Il n'en fut rien. En effet... Le 8 Juin, David Karoly a écrit à Steve McIntyre : (les caractères engraissés le sont par PU). Il confirme précisément les analyses des "scientifiques citoyens" décrites ci-dessus...et retire l'article.
David Karoly qui est d'ordinaire peu amical envers les sceptiques, reconnaît donc explicitement les erreurs signalées par McIntyre et ses collègues. En le reconnaissant (à mots feutrés), en suspendant l'article et en écrivant à McIntyre, il a la seule attitude acceptable en matière de science. Mon collègue astrophysicien conclut son billet sur ce sujet, par un sybillin : Il n'en reste pas moins que l'article de Gergis et al était déjà cité, dès sa simple soumission, dans le projet du prochain rapport AR5 du GIEC. Sans l'intervention de McIntyre et ses collègues, il est fort probable que le GIEC aurait basé ses conclusions sur un article erroné. 5) Conclusions :
Il va de soi que le bonnet d'âne de ce mois de Juillet est attribué, avec palmes et sans discussion, à ces nombreux journalistes incompétents et, surtout, peu scrupuleux. D'autres commentaires, analyses sur Bishop Hill, JoNova, WUWT, Andrew Bolt, notrickszone et k2p, Die Kalte Sonne (Varenholt et Lüning, en allemand)__________________________________________________________________________________________________ Bonnes vacances (et bon climat) à toutes et à tous ! A suivre (même pendant les vacances)... |
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14 Mars 2012 : En fait, c'était tout simple. Il suffisait d'y penser : Si on relit la longue et souvent époustouflante théorie des énormités proférées au nom du "Réchauffement climatique anthropique" dont certaines sont relatées dans cette page, on se dit que personne ne pourra faire mieux ni plus fort que quelques-uns de ceux qui ont été couronnés du bonnet d'âne, tels, par exemple, les bons docteurs Egger D. et Walters B. N. J (proposants de la "taxe bébé" à la naissance) ou encore les bons docteurs Paul A. Murtaugh et Michael G. Schlax qui préconisaient une solution malthusienne à l'échelle mondiale qui entraînerait irrémédiablement un dépérissement et, surtout, un vieillissement accéléré de la population mondiale. Nous avions tort. Un trio de chercheurs de New-York (USA) et d'Oxford (UK) ont fait mieux, et même beaucoup mieux, que leurs prédécesseurs. Philosophe de formation, Matthew Liao ( ci-contre) est actuellement spécialiste en Bioéthique au Centre de Bioéthique de l'Université de New York. Il est Professeur affilié à cette Université. Il publie un article particulièrement novateur, mis en exergue dans la revue " Ethics, Policy and the Environment" (Ethique, Politique et Environnement) (sous presse), avec deux collègues d'Oxford (UK) : Anders Sandberg (qui se dit chercheur sur le "futur de l'humanité", photo du milieu) et Rebecca Roache photo à droite)). Cet article que l'on trouve, en particulier, sur le site de Matthew Liao, est intitulé : "Human Engineering and Climate Change" soit "Ingénierie humaine et changement climatique." Voici le résumé de cet article qui fait l'apologie de "l'Ingénierie Humaine", laquelle n'est rien de moins que la modification délibérée et orientée des êtres humains par la biologie, dans le but de changer leurs caractéristiques physiques et comportementales et ainsi, de réduire "leur empreinte climatique". Abstract Résumé :
Je rappelle que la géoingénierie à laquelle il est fait allusion, consiste à contrecarrer ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre, en utilisant divers procédés physico-chimiques à grande échelle. J'avais donné un aperçu de quelques élucubrations qui ont cours dans ce domaine, dans la page "remèdes". A noter que l'article de Liao et de ses collègues d'Oxford est uniquement basé sur les conclusions du rapport AR4 du GIEC (2007) (il s'agit, sans doute, du SPM - Résumé Pour les Décideurs -car le rapport lui-même est nettement plus raisonnable) ainsi que sur le rapport Stern (2007), ce qui n'est pas anodin, compte tenu du caractère résolument catastrophiste de ces deux publications qui ont fait l'objet de sévères critiques au cours des années passées. L'article en question consiste en une exploration rapide des "bienfaits" hypothétiques qu'auraient, selon les auteurs, un certain nombre de transformations biologiques, et le plus souvent radicales, de l'Homme dans le cadre exclusif de la lutte contre le réchauffement climatique. De fait, le caractère scientifique de cet article n'est pas apparent (notamment, les inconvénients résultant de ces pratiques ne sont pas envisagés) et beaucoup s'étonneront qu'une telle publication ait réussi à franchir le processus du peer-review, bien que, de ce point de vue là et par les temps qui courent, il ne s'agit pas vraiment d'une première. La lecture est tout-à-fait édifiante ...
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NdT : ...Visiblement, certains ne perdent pas le Nord. Les réactions à cet article aux outrances que l'on peut qualifier d'extraordinaires, ont été nombreuses et véhémentes, comme on s'en doute. Et comme toujours, en premier sur la blogosphère. En voici quelques-unes : Du journaliste Harold Ambler (auteur, entre autres du "Don't sell your coat", "ne vendez pas votre manteau", un livre sur le climat actuel replacé dans son contexte historique). Harold Ambler nous avertit du danger imminent des dérives de ce genre de scientifiques. Pour ma part, compte tenu des outrances et du caractère totalement ridicule de certaines affirmations contenues dans cet article ou dans cet interview, j'ai tout d'abord pensé qu'ils'agissait d'un canular. On sait que l'Université d'Oxford est friande d'humour noir et de ce genre de plaisanterie. Il est évident que les trois chercheurs Liao, Sandberg et Roache de New York et d'Oxford, coauteurs de cet article, se voient, tous trois, gratifiés d'une série de bonnets d'âne. __________________________________ Chacun en tirera ses propres conclusions. Pour ma part et en tant que scientifique, je redoute que ce genre de publication, lorsqu'elle sera connue et commentée dans la grande presse (si elle l'est un jour), ne renvoie au public l'image d'une science du XXIème siècle globalement dévoyée. Il est aisé de généraliser même si c'est immérité. A suivre...
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25 Janvier 2012 : Bilan 2011 : Températures du Globe et de la France. Extrêmes climatiques ? L'année 2011 a été, en moyenne, nettement plus fraîche pour le Globe mais plus chaude pour la France. Tels sont les trois sujets de ce billet : Le Globe, la couverture médiatique tendancieuse de la "chaleur" en France, les événements climatiques extrêmes et, bien entendu, la traditionnelle distribution de bonnets d'âne (bien mérités). 1) Le Globe Nous allons utiliser les données extraites des quatre bases officielles dont j'ai indiqué les adresses lors du bilan 2010 . Je rappelle que les données UAH et RSS MSU sont obtenues via des observations satellitaires. Les autres, HadCRUT et GISTEMP résultent essentiellement de données thermométriques (voir des explications détaillées dans ce billet) A noter que les données satellites UAH, RSS MSU et GISTEMP LOTI sont complètes pour toute l'année 2011. Par contre, les données du mois de décembre 2011 pour le HadCRUT ne sont pas encore parvenues au jour ou je rédige ce billet. Il est très improbable que le classement que je donne ci-dessous (le rang des années selon leur température moyenne) pour ce dernier organisme en soit affecté. Néanmoins, si une modification du classement du HadCRUT3 intervenait, j'apporterais les corrections nécessaires. Comme je l'ai déjà expliqué dans le billet qui concernait l'année 2010, il n'est pas aisé de comparer, entre elles, les données des anomalies indiquées par les différents organismes. En effet, les anomalies de température sont calculées par rapport à la température moyenne d'une période différente pour les quatre institutions. Je rappelle le tableau des périodes de référence pour les quatre institutions :
Note : Les anomalies de température issues des données satellites UAH (mais pas RSS) ont, au début de l'année 2011, été établies sur la base de la température moyenne de la période (Jan. 1981 à Déc. 2010) (soit une période de 30 ans, comme les données thermométriques) alors qu'auparavant la valeur moyenne était calculée sur une période de 20 ans (Jan 1981-Déc 2000). Ceci a pour effet d'abaisser les anomalies de températures de l'UAH de 0,11°C environ. Pour pouvoir superposer les quatre données de température UAH, HadCRUT3v, GISTEMP et RSS MSU, il est nécessaire de les référencer par rapport à la même période choisie comme base. Bien entendu, s'agissant d'observer les tendances et les évolutions des températures durant une période donnée, le choix de cette période de référence ne change rien au résultat, Ainsi, avons nous choisi pour période de référence commune à tous ces graphes et comme l'auteur de ce site bien connu, la plus récente, c'est à dire celle de l'UAH, soit Jan 1981-Déc. 2010. Je rappelle - mais cela va de soi - que les translations verticales n'affectent aucunement les tendances des températures de chaque organisme, ni, bien entendu, le classement des années qui est donné ci-dessous. Les variations de la température moyenne du Globe, enregistrées, mois par mois, durant l'année 2011 par les différents instituts sont représentées dans la zone d'environ 1cm qui se situe à droite du graphique ci-dessus et qui commence aux environs du pic négatif qui caractérisait la fin de l'année 2010.
Comme on peut le constater, l'année 2011 est plutôt froide dans le contexte des années précédentes. De fait et selon les quatre institutions représentatives, elle se situe entre le 11ème et le 9ème rang de ces quatorze dernières années classées par ordre de température décroissante. Si on classe l'année 2011 dans le contexte du XXIème siècle, comme le font certaines publications, elle est la 2ème, 3ème ou 4ème année la plus froide depuis l'an 2000, c'est à dire depuis 11 ans.
Mise à jour du 6 Février : Le Met Office (l'organisme météo officiel UK) a publié un classement des années récentes dans l'esprit du travail ci-dessus, pour d'autres organismes. A noter que les classements sont conformes à ceux qui sont exposés ci-dessus. le Met Office ne mentionne pas les données satellitaires.
A l'évidence, les constats pour l'année 2011 sont plutôt dérangeants pour les tenants de la théorie du GIEC qui affirment que le Globe doit, au contraire, se réchauffer du fait des rejets de CO2 résultant des activités humaines. D'autant plus que le taux de CO2 dans l'atmosphère a, lui, effectivement sérieusement augmenté (+30 ppm environ) durant les quinze dernières années.
Il est donc clair que "les éléments de langage" comme on dit maintenant, consistent à attribuer au La Niña qui a sévi (en partie seulement) en 2011, la responsabilité d'avoir fait baisser les températures de l'année 2011. Pourquoi évoquer, seulement aujourd'hui, l'influence des oscillations naturelles de l'ENSO (Ici d'un opportun La Niña) alors qu'"ils" ont constamment "oublié" de mentionner le défilé des puissants El Niño (qui, eux, réchauffent) auquel on a assisté depuis 1976 jusqu'à la fin du XXème siècle (comme on peut le voir sur le graphe de l'indice ENSO, ci-contre) et qui a culminé en 1998, en parfaite coïncidence avec la phase de réchauffement de la planète et le grand maximum de température du siècle dernier ?
De même, le communiqué de l'OMM (Michel Jarraud) qui affirmait en début de l'année dernière que 2010 était une des années les plus chaudes (a égalité avec 1998 et 2005, qui sont deux autres années El Niño (!)), avait tout simplement "oublié" de préciser que cette année 2010 avait, elle-aussi, en grande partie, coïncidé avec un épisode notable El Niño, comme on le voit sur ce graphique ci-dessus et comme je l'avais noté dans mon billet du bilan 2010. A l'évidence, nous assistons à l'utilisation d'un double langage de la part des journalistes et, hélas aussi - c'est impardonnable - de la part de quelques scientifiques, ainsi que de la part des institutions de l'ONU telles que l'OMM et le GIEC : On ne mentionne les oscillations ENSO (El Niño, La Niña) que lorsque celles-ci vont dans les sens de la doxa en vigueur et on les "oublie" dans le cas contraire.
2) Pendant ce temps-là, en France ... Comme nous l'avons vu ci-dessus, les principaux indicateurs montrent indubitablement que la température du Globe a notablement baissé en 2011. Il se trouve (nous en verrons une explication simple ci-dessous), que pendant la même période, la France (en particulier) a bénéficié d'une année particulièrement douce, avec un climat globalement nettement plus chaud ou plus doux que la normale. J'écris plus doux, car comme le note Météo-France, les jours de canicule ont été plutôt rares durant l'année passée et l'élévation de la température s'est, en réalité, trouvée répartie sur plusieurs saisons de l'année 2011. Et de fait, ce sont surtout les températures élevées observées au printemps et en automne (alors que l'été, et notamment le mois de Juillet a été particulièrement frais) qui ont fait monter la moyenne.
Evidemment et bien que Météo-France ait été parfaitement clair sur la question en précisant qu'il ne s'agissait que de l'hexagone, il n'en fallait pas plus pour déclencher une véritable logorrhée catastrophiste de la part des médias, au détriment des lecteurs peu attentifs et désinformés.On entendait :
Afin d'illustrer ce que j'écrivais plus haut, c'est à dire la réaction quasi-frénétique de la plupart des médias (heureusement, pas tous) qui ont, plus ou moins subrepticement, fait passer la publication du bulletin de Météo-France pour un bilan global des températures de notre planète dans le but évident d'alarmer les lecteurs, j'ai constitué un petit florilège (non exhaustif) des titres de la presse écrite parus en fin du mois de décembre 2011.
A noter que ceux qui ont précisé, dans le titre, que la source venait de Météo France, ne sont guère dédouanés. En effet, Météo France s'occupe également de climatologie globale. L'ambigüité demeure. Alors, pourquoi a-t'il fait particulièrement doux en France en 2011, Quelques graphes suffisent pour comprendre en quoi et pourquoi l'année 2011 (mais aussi 2010, dans une moindre mesure) a été une année exceptionnelle, en particulier, en France. Comme vous le savez si vous êtes un familier de la page des indicateurs, l'indice AO (Oscillation Arctique) (l'alter ego de la NAO ) constitue une mesure du différentiel de pression existant entre la zone des Açores et une zone située au dessus de l'Islande. L'indice NAO (et l'indice AO) est régulièrement enregistré par la NOAA. Dans le cas d'une NAO+ ou AO+, c'est à dire lorsque cet indice est positif, il règne une zone de haute pression au niveau des Açores (qui détermine en grande partie, le climat de la France) et une zone de basse pression au dessus de l'Islande. Dans ce cas, l'air doux souffle d'ouest en est, sur les USA et l'Europe . C'est un facteur qui favorise le réchauffement.
Ce qui précède concerne la France hexagonale. Mais que s'est-il passé pour le reste du Globe ? Le NOAA Climate Service propose un texte intéressant et un schéma explicatif qui montre la répartition des anomalies de températures chaudes (en rouge) et froides (en bleu), pendant le début de l'hiver 2010 ( situation AO négative) et pendant le début de l'hiver 2011 (situation AO positive) . Comme on le voit, durant cette période, la France a subi une anomalie plutôt froide en 2010 et très chaude en 2011. Plusieurs remarques : - Les deux situations sont pratiquement complémentaires l'une de l'autre du point de vue géographique. Quant il faisait froid en France, en 2010, il faisait particulièrement chaud dans le Nord du Canada etc. Toujours concernant la France et une partie de l'hémisphère Nord, voici quelques images issues des sondes de températures AMSU à bord des satellites de la NASA utilisés, entre autres, par l'Université d'Alabama (UAH, John Christy et Roy Spencer).
En Avril 2011, la France a connu un printemps particulièrement chaud et sec, faisant craindre la sécheresse. Les foins ont germé prématurément faisant craindre un déficit en aliment pour les bovins, en fin 2011. En réalité, l'été suivant, froid et humide, a, en partie, comblé les pertes. A noter que la zone chaude couvrait aussi la plus grande partie de l'Europe du Nord et le Nord de la Russie. Mais, pendant ce temps-là, le Groenland et le Nord du Canada subissaient des anomalies très froides. De même, les température de la région de la mer Noire, et du Nord de la Turquie étaient anormalement basses.
En Juillet 2011, comme s'en souviennent les vacanciers, en France, les températures n'étaient pas à la fête comme on le voit sur cette image. Il est intéressant de remarquer que cette anomalie froide du mois de Juillet 2011 n'a guère concerné qu'une petite partie de l'Europe de l'Ouest (tache bleue ci-contre).
Toujours dans le but de montrer que "La France, ce n'est pas le Monde", voici la situation qui a prévalu au mois de Décembre 2010 et de manière générale pendant le long hiver 2010 et qui s'est prolongé jusqu'au printemps. Effectivement, comme on le voit, la France et une petite partie de l'Europe du Nord a connu un mois de décembre très frais (plus bas que -2,5°C par rapport à la moyenne !). Il s'agissait d'une grosse goutte d'air froid qui a stagné au dessus de la pointe ouest du Continent Eurasiatique.
Et de fait, si on passe en revue ces cartes de température, on constate que l'année 2010 a été froide et que l'année 2011 a été chaude, pour la France et que la situation a été sensiblement l'inverse pour le Globe comme le montre l'examen des bases de données des quatre institutions citées ci-dessus. S'agissant d'événements localisés dans l'espace comme dans le temps, les fameux "extrêmes climatiques (soi-disant) sans précédents", constituent l'un des chevaux de bataille favoris de ceux qui pratiquent l'alarmisme climatique. Les températures du Globe ne montant plus depuis une quinzaine d'années, comme nous l'avons vu, il fallait trouver autre chose, semble-t-il... 3) Les événements climatiques "extrêmes" : Un lecteur que je remercie a attiré mon attention sur une brève du Figaro, (c'est un commentaire au sujet d'une photographie. Il faut faire défiler la galerie pour trouver celle à laquelle je fais allusion) qui est constituée d'une photo représentant un cycliste indien qui pratique le vélo au bord de la mer parmi les embruns qui l'éclaboussent. S'agissant de l'augmentation supposée du nombre d'événements climatiques extrêmes, claironnée par nombre de médias, journaux, télés, radios et, malheureusement aussi, par quelques scientifiques, il est intéressant de savoir ce que le GIEC, lui-même, en pense.
Enfin, et tout particulièrement pour ce qui concerne les événements climatiques dits "extrêmes", il est indispensable de se replonger dans le contexte historique.
On ne peut être plus clair. Ce que l'on pourrait illustrer par le sketch un peu moqueur ci-contre (traduit de l'anglais). Quoique, pour ce qui concerne la "pensée rationaliste", évoquée par E. Garnier, on pourrait se poser quelques questions....
4) Dans ces conditions, quels sont les heureux récipiendaires des bonnets d'âne du mois de Janvier 2011 ?
Bref, voilà qui constitue une très remarquable collection de bonnets d'âne, au seuil de cette nouvelle année !
Stay tuned ! |
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04 Décembre 2011 : Les courriels du CRU - Climategate 2.0 : Le retour. A vrai dire, je préparais des billets sur des sujets totalement différents. Mais actualité oblige, n'est-ce-pas ? 1- Introduction : Je rappelle que la FOIA (US) (Loi Pour la Liberté d'Information) dont le nom a été choisi par le (les) hacker pour intituler les dossiers rendus publics, est une loi votée par le congrès US en 1966. Elle est fondée sur le principe de la liberté d'information. Elle oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents, à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité. Le Royaume Uni possède aussi sa propre FOIA. A noter, comme je l'avais fait en 2009, qu'à mon avis, l'organisation même des courriels révèle une très bonne connaissance des problèmes de la climatologie. Je pense (mais je peux me tromper) que le hacker est un "insider". C'est à dire, une personne du sérail.
Le message liminaire du FOIA2011 est le suivant.
Suit une série de paragraphes incluant chacun un certain nombre de citations, extraites des emails directement accessibles dans la base de données rendue publique. Les titres des différents paragraphes sont les suivants : Vous trouverez sur le site "The Air Vent" (un site anglophone sceptique bien connu) le détail du contenu de chacun de ces paragraphes, c'est à dire l'intégrale du contenu du fichier README.TXT. A noter que The Air Vent a été un des tout premiers sites sur lequel a été déposé, sans doute par le (les) hacker, le lien vers le dossier FOIA2011. 2 - Comment accéder à la liste et au contenu intégral des emails ? : Les lecteurs intéressés pourront trouver la totalité des quelques 5200 emails du Climategate 2.0 et leur contenu intégral dans la base de données foia2011.org. sur laquelle on peut effectuer des recherches par mot-clef ou trouver des emails dont on connaît le N° de référence, comme les quelques-uns (référencés par leur numéro) qui sont cités ci-dessous. Enfin, une base de données Excel de la totalité des emails des climategate 1.0 et 2.0 a également été mise à la disposition du public (h/t B. Minton via WUWT et Air Vent). L'intérêt de cette mise en forme sous Excel réside évidemment dans le fait que la base de données ainsi constituée, est ordonnée par date, ce qui permet souvent de suivre le fil des échanges entre les personnes impliquées. Il est inutile de préciser que l'ouverture de cette nouvelle base de données du CRU de l'Université d'East Anglia, a motivé les efforts concertés de la part d'un nombre impressionnant d'amateurs (ou professionnels) anglophones qui s'intéressent à ces questions. C'est ainsi qu'un grand nombre d'emails dont le contenu est franchement impressionnant et qui figurent dans FOIA2011, a été porté à la connaissance du public anglophone, notamment via le site d'Anthony Watts (WUWT) qui contient une série d'analyses de plusieurs de ces emails qui n'avaient pas été mentionnés par le hacker dans son texte liminaire README.TXT. 3- Quelques exemples significatifs relevés dans les courriels du Climategate 2.0
Par exemple, Doug Maraun, chercheur du CRU de l'UEA est inquiet sur la perception du "Team" par l'extérieur. Il a des états d'âme sur le comportement de certains membres du "Team". Il propose à ses collègues d'organiser une discussion autour de quelques questions dont celles-ci :
Peter Thorne qui est Climate Research Scientist du Hadley Centre for climate prédiction and research, associé au Met-Office UK, lequel entretient des relations, en principe, confraternelles avec du CRU de l'UEA, pense à l'avenir. Il ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'adresse à ses collègues du CRU.
A noter que cette dernière phrase du courrier adressée par Peter Thorne (qui porte bien son nom puisque thorn signifie "épine" en français) à Phil Jones, nous rappelle le texte de la lettre de démission (du GIEC, écrite en Janvier 2005) de Christopher Landsea qui se terminait ainsi : A l'époque de la "bataille de la Crosse de hockey" qui a fait les beaux jours des rapports du GIEC jusqu'en 2007 et qui s'est prolongée pendant quelques années, Michael Mann défendait bec et ongles (et certains persistent encore aujourd'hui (!)) sa fameuse "reconstruction" historique des températures de l'hémisphère Nord qui éliminait, tout de go, l'optimum médiéval et le petit âge glaciaire.
Comme je l'avais noté lors du Climategate 1.0, Keith Briffa semble éprouver de sérieux doutes et en particulier, sur les "reconstructions", ce qui est significatif de la part d'un dendrochronologue comme lui. Il écrivait dans ce sens à Edward Cook :
Vous trouverez ci-dessous quelques autres exemples de courriels où des chercheurs du Team mettent sérieusement en doute les résultats ou le comportement de quelques-uns de leurs collègues. Beaucoup de courriels vont dans ce sens.
A l'évidence, la conception des buts de la recherche scientifique sur le climat de certains membres du Team (mais pas tous) est pour le moins "inhabituelle". Par exemple, dans ses échanges de courriels, Michael Mann fait plusieurs fois référence à "La Cause" (sic) qu'il faut défendre. En voici deux exemples :
A noter que Judith Curry qui est très consciente des nombreuses incertitudes qui affectent les théories en vogue, s'intéressait aux arguments des climato-sceptiques bien avant 2008. Elle avait entrepris de rééquilibrer le débat et de discuter avec eux (notamment avec Steve McIntyre, célèbre pour avoir démonté la crosse de hockey de Mike Mann). La création ultérieure (en 2010) de son blog Climate Etc., souvent cité sur ce site et dans lequel elle donne, entre autres, la parole aux scientifiques sceptiques, en est le prolongement logique.
Le Climategate 1.0 de 2009, nous avait alerté sur un certain nombre de libertés prises par des climatologues du "Team" avec la déontologie scientifique. En particulier, et parmi beaucoup d'autres, le très célèbre "Hide the decline" (cacher le déclin. Voir les développements récents) avait fait le tour de la planète, quelles qu'aient pu être les explications, plus ou moins alambiquées, qui avaient été avancées à l'époque. Les deux suivantes nous viennent de Mike Mann et de Gavin Schmidt. Schmidt est le bras droit de James Hansen à la NASA et le webmaster du site RealClimate, dit "des climatologues" installé par Michael Mann, "au nom de la vraie science", affirmait ce dernier. Ce site, considéré comme LE site de référence des membres du "Team" et de ses zélotes, défend (évidemment puisque ce sont les mêmes auteurs qui font partie du "Team") les affirmations que l'on trouve dans les rapports successifs du GIEC.
On apprend ainsi que le véritable but du site RealClimate n'est pas tant de faire avancer la connaissance des sciences du climat, mais plutôt de gagner une (hypothétique) bataille médiatique, contre les sceptiques. Les membres du "Team" ont constamment montré une grande réticence à communiquer les données originales (notamment des stations de mesure des températures) aux collègues qui, comme c'est l'usage dans tous les autres domaines de la science, leur en faisaient la demande.
Ce qui peut paraître comme passablement cocasse (?), c'est que Gavin Schmidt qui préconise de publier des données indispensables de manière aussi-impénétrable-que-possible, vient justement de recevoir le prix du "meilleur communicateur scientifique" de l'American Geophysical Union, dont le responsable "com" et donc le responsable de cette attribution, est le fraîchement nommé (par l'AGU) et non-scientifique Chris Mooney, lequel est bien connu pour ne pas faire dans la dentelle, en matière d'activisme climatique... Toujours au sujet de la communication des bases de données relatives aux stations de mesures mondiales, Phil Jones, lui, nous livre une confession et une révélation tout aussi étonnantes. Voici ce qu'il a écrit, à ce sujet, à quelques membres du Team" dont Tim Osborne :
Voilà qui est curieux : Selon Phil Jones, le Directeur du CRU, le Département de l'Energie des USA ne souhaite pas que l'on communique à ceux qui les demandent, les données originales des stations de mesure des températures du globe, utilisées par le CRU ? Pour quelle raison ? D'autant plus que par la vertu du FOIA, du moins aux USA, les données, les travaux et les échanges entre collègues des services publics, doivent être rendus accessibles à tous.
Cependant, certains chercheurs du Team ne s'en laissent pas conter et rappellent à l'ordre leurs collègues quand ils "oublient" quelques évidences dérangeantes (que les autres n'ont pas oubliées). Ainsi Peter Thorne écrit à Phil Jones, Kevin Trenberth et al. .
De même Tom Wigley (de l'UCAR, comme Kevin Trenberth) n'utilise pas la langue de bois quand il s'agit de signaler quelques manquements à l'éthique scientifique par ses collègues. A noter que ce n'est pas la première fois que Wigley intervient de manière critique vis à vis de ses collègues. Entre autres, Il l'avait déjà fait lors de l'affaire de la crosse de hockey.
C'est encore Tom Wigley qui s'interroge au sujet des refus répétés du Team de communiquer les données lors de l'épisode "Crosse de hockey". Voici ce qu'il écrit à K. Briffa, un des dendrochronologues du Team :
Autrement dit, pour Tom Cowley, "restons bons copains et tant pis pour la vérité scientifique". Une fois de plus, Phil Jones nous révèle un trait peu sympathique de son caractère. Il répond à des courriers de Tim Osborne et Chris Folland (du Hadley Center et Met Office) de la manière suivante :
Autrement dit, Phil Jones, le Directeur en titre du CRU, qui affirme sans cesse que le réchauffement climatique causera d'énormes dommages à la planète, préférerait que celui-ci se poursuive dans l'avenir. Tout simplement pour prouver qu'il a raison et pouvoir "effacer le sourire suffisant" des sceptiques ? Si on rapproche cet email de Phil Jones du précédent de Tom Cowley, doit-on en déduire que le but de ces chercheurs, c'est essentiellement de "prouver" qu'ils ont raison et, surtout, de ne pas se fâcher avec les copains ?
En complément aux 1037 courriels du Climategate 1.0, la vaste collection des 5200 et quelques emails du Climategate 2.0, implique un certains nombres d'échanges avec des journalistes US ou UK influents, ainsi que quelques allusions aux bailleurs de fonds; Quant à la BBC dont le biais, dans cette matière, ne dépare guère celui des médias francophones, elle admet ouvertement sa partialité sur ce sujet, par la voix d'un de ses principaux journalistes environnementaux, Alex Kirby.
4 - Couverture médiatique du Climategate 2.0 : S'il est incontestable que la couverture médiatique du Climategate 2.0 n'a pas atteint le niveau (particulièrement élevé) de celle du Climategate 1.0 qui avait fait grand bruit dans les médias US, UK, Australiens, Canadiens etc, de nombreux journalistes anglophones ont, cette fois-ci encore, fait leur travail d'information. Voici, néanmoins, pour les lecteurs anglophones, les références de quelques articles qui sont parus dans la presse (papier ou online) aux Etats-Unis, au Royaume Uni et au Canada. Je ne cite que les médias qui ont fait l'effort de commenter ou de citer le texte des quelques emails contenus dans le FOIA2011. Les autres, c'est à dire ceux qui se sont contenté de vagues généralités, comme les agences de presse ou les médias francophones, sans donner le moindre exemple précis, ne sont pas inclus dans cette liste : Forbes : "Climategate II : Encore des preuves tangibles de l'establishment du réchauffement climatique." The Weekly Standard (Hebdomadaire républicain US) titre : "Des scientifiques se conduisent mal (2ème partie) : Comment la cabale climatique élimine la contestation." Comme on le voit, plusieurs médias s'en sont donné à coeur joie et quelle que soit sa propre orientation politique, on constate, qu'à la différence des francophones, les lecteurs/auditeurs/spectateurs anglophones ont eu accès à différents points de vue.
Pour sa part, et comme lors du Climategate de 2009, la presse et les médias francophones, toutes tendances confondues, se sont abstenus de donner quelque précision que ce soit au sujet du contenu réel des emails du dossier FOIA2011. C'est évidemment à tous ceux et à toutes celles qui étaient en position de le faire mais qui se sont abstenu de communiquer au public les informations nécessaires, qui les ont minimisées ou qui les ont carrément "balayées sous le tapis" que Pensee-Unique dédie le bonnet d'âne du mois de Novembre 2011, ainsi que le cartoon de Yann Goap, ci-contre. Ce dessin est une variante mise à jour de celui qui figurait dans un billet sur le premier Climategate, en 2009.
Après avoir lu une quantité substantielle des courriels du FOIA2011, (mais évidemment pas la totalité des 5000 courriels), comme je l'avais fait en 2009 pour le FOIA2009, je peux avancer quelques éléments de réflexion qui me semble ressortir de cette longue collection d'échanges entre les membres du Team, qui, je vous le rappelle, sont à l'origine de la science du WG1 sur laquelle reposent les rapports du GIEC de l'ONU.
Roy Spencer a rédigé un article qui est intitulé "Climategate 2.0 : Le biais dans la recherche scientifique". Il y évoque notamment Michael Mann et "La Cause"...
Pour sa part, Roger Pielke Sr. a rédigé un article intitulé : Roger Pielke nous dit : "Cependant, ces emails du Climategate ne sont que la partie émergée de l'iceberg que nous avons seulement la possibilité de voir parce que cette source d'information a été "hackée". J'ai donné des informations supplémentaires sur "le réseau des vieux copains" dans ce post : L'oligarchie de l'analyse du climat - le GIEC. Sa conclusion :
A propos d'oligarchie des scientifiques (le pouvoir entre les mains d'un nombre limité de personnes), on peut se souvenir de la pertinence (de la prescience ?) du Discours d'Adieu (The Farewell address) du Président D.W Einsehower qui déclarait, en 1961 : "La possibilité de la domination des savants de notre nation par le biais des recrutements, des attributions de contrats et par le pouvoir de l'argent, est toujours présente . Elle doit être envisagée avec gravité. _________________________________________________________________________________________________________________________ Voilà, chère lectrice et cher lecteur, (si vous avez eu la patience de parvenir jusqu'ici), et ce n'est une petite partie de ce que l'on pouvait dire sur ce sujet. Stay Tuned ! |
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22 Août 2011 : Le bonnet à antennes du mois d'Août 2011 : Les aliens pourraient nous attaquer, à titre préventif, si Il était déjà évident que l'imagination de ceux qui militent pour une réduction drastique de nos émissions de gaz carbonique, ne connaissait pas de limites. Surtout pas celles imposées par le simple bon sens, comme le montre la fabuleuse collection des 862 liens du Prof. Brignell que j'ai déjà mentionnée dans ce site. Bien que nous soyons au mois d'août et que beaucoup de lecteurs soient encore en vacances, on pourrait penser qu'il s'agit là d'un vulgaire poisson d'avril, quelque peu anticipé.
Le titre de cet article quelque peu révolutionnaire publié dans la revue (de bonne renommée) Acta Astronautica (68, (2011), 2114-2129) est le suivant: "Des contacts avec les extraterrestres seraient-ils bénéfiques ou nuisibles pour l'humanité ? Une analyse basée sur des scénarios." Deux auteurs, Baum et Haqq-Misra font partie respectivement du département de Géographie et du département de Météorologie de Penn State Université.
Le troisième auteur (ci-dessous) , Shawn D-G est actuellement chercheur associé à la Division des Sciences Planétaires de la NASA (qui n'a pas dû apprécier de voir son nom associé à l'initiative "bizarroïde" de son chercheur, comme nous le verrons ci-dessous). Du point de vue professionnel, ces trois (très) jeunes chercheurs sont actuellement impliqués, comme beaucoup, dans les questions traditionnelles du réchauffement climatique. L'article paru dans Acta Astronautica analyse les possibilités offertes par trois séries de scénarios imaginaires selon que la rencontre avec les ETI (Extraterrestres Intelligents) auraient des conséquences bénéfiques, neutres, ou négatives pour l'humanité. Ces trois types de scénarios sont envisagés dans l'optique (évidemment anthropomorphique) que les ETI pourraient être soit "égoïstes" soit "universalistes". Il s'agit d'une dichotomie qui en dit long sur la psychologie des auteurs qui visiblement penchent pour l'universalité. Quelques extraits de l'article en question méritent le détour. Ils en disent très long sur la psychologie et l'orientation de nos trois jeunes étudiants-chercheurs. Parmi beaucoup d'autres exemples de la même eau, en voici quelques uns :
Cette seconde partie de "l'explication" implique évidemment que l'humanité est forcément nuisible et donc qu'elle pourrait (devrait) être éradiquée au nom du "principe d'universalité". On retrouve cette assertion, exprimée de façon encore plus explicite, un peu plus loin dans le texte.
L'argument est imparable : En bref, si quelques extrémistes illuminés ont avancée l'idée d'un vaste génocide, pourquoi les ETI ne le feraient-ils pas ? A la base, on retrouve un argument Malthusien traditionnel, dans la droite ligne de la "deep ecology" américaine. Sans doute pour détendre l'atmosphère et influencés par le célèbre film "La planète des Singes", nos trois auteurs de la Penn State University, imaginent aussi des scénarios presque cocasses (quoique...) :
En passant, nos trois auteurs de la Penn State University, recommandent, que vu les avanies que nous avons déjà fait subir à à notre pauvre Terre (selon eux) il faut "se la jouer cool" avec les extraterrestres et surtout, surtout, de ne pas chercher à les tromper....Les ETI détestent le mensonge, pensent nos trois auteurs.
Voila (enfin) un indice intéressant qui nous permet d'affirmer sans craindre de se tromper que les Aliens-écolos doivent être de culture anglo-saxonne (et certainement pas gréco-latine). Car, comme chacun le sait, seuls les anglo-saxons ont une sainte horreur du mensonge. Les gréco-latins sont, en général, plus "flexibles" sur cette question. Enfin, dans la conclusion, les trois auteurs en viennent aux recommandations qui, selon eux, permettraient de minimiser le danger que pourrait faire courir à l'humanité, une confrontation avec les ETI :
Voici un argument qui ne manque pas d'originalité et qui ne déparera pas la collection du Professeur Brignell. En gros, si vous voulez que les Aliens-écolos ne détruisent pas l'humanité, il faut respecter notre environnement et il faut aussi réduire nos émissions de gaz à effets de serre car notre atmosphère se voit de très loin. Car les Aliens-écolos ont, comme les humains-écolos, certainement horreur du gaz carbonique et du méthane. Epilogue et conclusion : La plupart des nombreux commentateurs qui ont rapporté sur cet "article" dans la presse et les blogs anglo-saxons, se sont déclarés stupéfaits. Beaucoup sont hilares. D'autres (nombreux) se montrent inquiets de l'état d'esprit qui semble régner parmi les chercheurs de la génération montante. D'autres, enfin, comme moi, se demandent encore comment un tel "navet" a pu franchir le barrage des referees d'une revue scientifique. Le processus de relecture par les pairs n'est plus ce qu'il était, mais tout de même. Le fait que cet article ait été soumis au mois d'Août (2010) n'explique pas une telle négligence de la part des relecteurs. S'il est vrai que le processus de relecture a été sérieusement remis en cause pour la Science Climatique (voir les courriels du CRU), on ne s'attendait pas à ce que l'Astronautique soit, elle-même, contaminée. "Mais j'admets tout à fait avoir commis une terrible erreur. Je suis par nature honnête et naïf..mais c'était quand même une erreur. Je n'aurai pas dû mentionner mon affiliation en tant que membre "du Quartier Général de la NASA". Je l'ai fait à cause de mon affiliation académique actuelle. Mais quand je l'ai fait, je n'ai pas réalisé les implications que cela pourrait avoir. Je suis vraiment désolé pour cela mais c'est une erreur qui vient de notre négligence et de notre inexpérience et de rien d'autre. Je ferai ce que je pourrai pour rectifier ceci, jusques et y compris en distribuant ce courrier au Guardian, à Drudge et à NASA Watch.
Les trois étudiants docs ou post-docs de l'Université de Pennsylannia, férus de science-fiction, d'OVNIS et d'écologie, ont vraiment bien mérité leurs superbes bonnets d'ânes équipés de deux antennes destinés à l'espionnage des Terriens, comme celles que sont censés porter les Aliens. .... Bon, tout ça, bien que parfaitement authentique, c'était juste pour se détendre un peu, en cette période estivale. La réalité dépasse parfois la fiction. |
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13 Juillet 2011 : Encore une énorme bourde du GIEC et de son Directeur qui exaspère jusqu'à ses plus fidèles supporters... I - Introduction : Cette nouvelle affaire que certains ont affublé du nom de GIECgate, a commencé par un communiqué de presse publié aux alentours du 10 Mai dernier dans un très grand nombre de médias, tels que : (Mail online UK) : "Les sources renouvelables pourraient fournir 80% de l'énergie nécessaire pour le monde vers 2050, affirme un rapport de l'ONU" Les journalistes français se sont montrés un peu plus prudents que leurs collègues outre-manche et outre-atlantique : De fait, cette affirmation, plutôt "novatrice", émanait directement d'un communiqué de presse du responsable de la communication du GIEC de l'ONU. Elle faisait référence à un rapport "spécial" publié par cette organisation. Voici la référence de rapport dit "spécial": "Rapport spécial sur les sources renouvelables d'énergie et sur la lutte contre le changement climatique" (en abrégé du GIEC, les SRREN.) Un examen superficiel du contenu de ce rapport montrait qu'en réalité, les nombreux auteurs qui ont participé à ce rapport avaient envisagé de multiples scénarios. Il y en avait pas moins de 164. Tout d'abord, voyons ce que nous dit au sujet de ce "rapport spécial du GIEC", Steve McIntyre dont Mark Lynas (un activiste notoire du réchauffement climatique, voir ci-dessous) apprécie "l'oeil d'aigle"(sic) : II- Steve McIntyre : titre son article sur ce sujet par un cinglant : "Le groupe de travail III du GIEC et le karaoké de Greenpeace" McIntyre commence par extraire la phrase choisie par le communiqué de presse du GIEC qui déclare que : " Près de 80 pour cent de l'approvisionnement énergétique du Monde pourrait être fourni par les renouvelables vers la moitié du siècle, si les politiques correctes le permettant sont mises en place, nous indique un nouveau rapport". Note : Comment parvient-on à ce chiffre ? C'est simple. On suppose que les autres formes d'énergie (nucléaire, fossiles) auront disparu ou seront en voie de disparition, ce qui diminue le dénominateur de la fraction et on suppose que les besoins en énergie auront considérablement diminué du fait de mesures de restrictions drastiques pour la population de la planète. De plus, on imagine la Terre couverte d'éoliennes et de panneaux solaires...On imagine ! McIntyre cherche et trouve que les auteurs des scénarios des "près de 80%.." en question ne sont autres que Sven Teske et al 2010 – en ligne ici – Cet article est cité dans le rapport comme suit : Teske, S., T[homas] Pregger, S[onja] Simon, T[obias] Naegler, W[ina] Graus, and C[hristine] Lins (2010). "Energy [R]evolution 2010—a sustainable world energy outlook. Energy Efficiency, doi:10.1007/s12053-010-9098-y." "Cependant, en cherchant le titre avec Google, j'ai trouvé un autre article avec pratiquement le même titre : ‘energy [ r]evolution:A SUSTAINABLE GLOBAL ENERGY OUTLOOK’ en ligne ici. Cette version est une publication conjointe de Greenpeace et du European Renewable Energy Council qui se décrit lui-même comme une organisation parapluie (Ndt : C'est à dire un consortium) de l'Industrie Européenne de l'Energie Renouvelable." Note : Voici le descriptif que l'on trouve sur le site de cette Organisation Parapluie de l'énergie renouvelable Européenne, comme elle se définit elle-même. Inutile de préciser que cette organisation EREC, installée à Bruxelles, est un lobbyer incontournable pour tout ce qui concerne les énergies renouvelables auprès de la Commission Européenne..De fait, L'EREC couvre tous les secteurs du renouvelable Européen. "Créée le 13 Avril 2000, Le Conseil Européen de l'Energie Renouvelable (EREC) est l'organisation parapluie de l'industrie Européenne de l'énergie renouvelable, de son commerce et des associations de recherches actives dans les domaines du photovoltaïque, des petits installations hydroélectriques, du thermique solaire, de la bioénergie, de l'énergie solaire concentrée et de l'énergie éolienne. EREC représente une industrie avec un turnover annuel de 70 milliards d'Euros. Elle fournit 550.000 emplois." On comprend que l'EREC a grand intérêt à cosigner des "rapports-scénarios" avec Greenpeace. Que ces scénarios se retrouvent ensuite dans un rapport officiel du GIEC censé informer impartialement les décideurs de la planète, pose quand même quelques questions de déontologie que n'a pas manqué de poser McIntyre et un certain nombre d'autres auteurs. Vous trouverez le rapport de l'EREC (photo ci-contre) "Energie [r]évolution" co-publié avec Greenpeace, à cette adresse sur le site de l'EREC. Vous retrouverez le pendant "Greenpeace" de ce rapport à cette adresse. Toujours sous le même titre. McIntyre poursuit : "La page du titre indique (caractères gras ajoutés par PU ): "Directeur du Projet & Auteur Principal – Sven Teske La préface du rapport de Greenpeace était signée par un certain R.K. Pachauri qui déclarait : L'édition des Scénarios d'Energie [R]évolution fournit une analyse détaillée du potentiel d'amélioration de l'efficacité énergétique et des choix dans le secteur du transport. Les données présentées dans cette publication donnent une base utile pour la considération des politiques spécifiques et sur les développements qui seraient bénéfiques non seulement pour le monde mais pour différents pays qui cherchent à gérer les défi global du changement climatique auxquels ils sont confrontés. Le travail rapporté dans les pages qui suivent est complet et rigoureux et même ceux qui pourraient ne pas être d'accord avec l'analyse qui est présentée pourraient, peut-être, bénéficier d'une étude approfondie des hypothèses sous-jacentes liées aux questions d'énergies spécifiques pour les scénarios du futur. Dr. R. K. Pachauri Note : Ces déclarations de R. K. Pachauri qui figurent dans le rapport de Greenpeace (conjoint avec l'EREC) et notamment ses affirmations qu'il s'agissait d'un rapport "complet et rigoureux", ont été rapportées dans nombre de dépêches telles que celles de Reuters, ThaiIndian news, NewScientist. McIntyre conclut son exposé : "Si on retourne maintenant au lien initial qui est à l'origine du Communiqué de Presse du GIE sur les Renouvelables : "Près de 80 pour cent de l'approvisionnement énergétique du Monde pourrait être fourni par les renouvelables vers la moitié du siècle, si les politiques correctes le permettant sont mises en place, nous indique un nouveau rapport". La base de cette affirmation est un scénario de Greenpeace. L'auteur Principal du Rapport du GIEC du scénario de Greenpeace était le même employé de Greenpeace qui avait rédigé les scénarios de Greenpeace, dont l'introduction a été écrite par le Président du GIEC, R.K. Pachauri. Le public et les décideurs politiques sont avides d'obtenir une analyse décisive pour déterminer avec précision quel poids on doit accorder aux énergies renouvelables dans le futur. Ils attendent beaucoup mieux de la part du groupe III du GIEC qu'une version karaoke du scénario de Greenpeace. Il est totalement inacceptable que le GIEC emploie comme Auteur Principal du chapitre crucial N°10, un membre de Greenpeace, parce qu'un Auteur Principal serait (comme l'ont été Michael Mann et Keith Briffa dans des situations comparables) responsable de la relecture de son propre travail et qu'au vu d'un tel manque d'indépendance et d'un tel manquement au devoir élémentaire de précaution (due diligence), le GIEC aurait dû indiquer dans son communiqué de presse que le scénario sur les renouvelables venait de Greenpeace. Tous les membres du groupe III du GIEC devraient être licensiés (du GIEC) et, si cette institution devait perdurer, elle devrait être restructurée à parti de zéro." Note : Autrement dit, R.K. Pachauri signe sous le sceau de son autorité de Président du GIEC (organisme intergouvernemental censé être neutre et indépendant) , la préface d'un rapport de Greenpeace, rédigé par un membre dirigeant de Greenpeace International. Ce dernier se voit bombardé, par le GIEC, auteur principal du rapport "spécial" du GIEC et son scénario Greenpeace figure en bonne place dans le rapport du GIEC. C'est ce scénario "Greenpeace" qui sert de base au communiqué de presse du GIEC. Lequel fera le tour des rédactions des médias du Monde entier. En bref, les très nombreuses critiques sur les multiples conflits d'intérêts (Greenpeace, WWF etc.), déjà formulées à l'encontre du rapport AR4 (2007) du GIEC et de Pachauri, n'ont visiblement servi à rien. Ceci explique sans aucun doute que certains des hussards les plus fidèles du GIEC (et de Pachauri) aient été scandalisés. Comme nous allons le voir : Andrew Revkin, il y a peu encore, était journaliste scientifique en titre au New York Times. Il a constamment démontré son adhésion aux thèses défendues par le GIEC. Revkin a conservé son blog appelé Dot Earth dans les colonnes du NYT. Cependant, depuis quelque temps, et en parallèle à l'évolution de Judith Curry, il se montre plus sensible aux arguments des "climato-sceptiques". En tout cas, et au vu de son style généralement très pondéré, il n'est visiblement pas satisfait du tout du comportement du GIEC dans cette nouvelle affaire.
Selon Wikipedia, Mark Lynas (né en 1973) est un auteur britannique, un journaliste et un activiste de l'environnement qui s'est spécialisé dans le changement climatique." Il s'est notamment fait connaître en "entartant" Bjorn Lomborg en 2001, l'auteur de "L'Environnementaliste Sceptique" lors d'une présentation de son livre par ce dernier.
C'est dit du bout des lèvres avec les précautions d'usage et sans se renier, mais c'est clairement exprimé. Venant de la part de la revue en pointe dans ces affaires et comme je l'ai dit, c'est étonnant. Il est perceptible que les éditeurs de cette revue n'ont guère le désir d'être associés, dans le futur, aux errements à répétition du GIEC et surtout, de son Président. C'est ce que explique sans doute la publication de cet éditorial dont le ton est très inhabituel (pour cette revue). VI - Voici maintenant, toujours sur le même sujet, un texte de la climatologue US Judith Curry qui se qualifiait elle-même de "grande prêtresse du changement climatique." J'ai déjà fréquemment mentionné les billets de Judith Curry (notamment ici et ici) qui se démarquent désormais sensiblement de la doxa et vigueur. Notamment et selon ses dires, depuis qu'elles a lu les courriels du Climategate et qu'elle a pu constater les anomalies du fonctionnement du GIEC.
Comme d'habitude, si les médias se sont largement fait l'écho du communiqué de presse du GIEC, ils se sont généralement abstenus de se faire l'écho des développements que je viens d'évoquer. Dans la presse francophone : Rien. Comme d'habitude et notamment comme lors du Climategate (2009) : "Circulez, il n'y a rien à voir". Par contre, dans de très nombreux sites, la blogosphère mondiale a raconté en détail l'histoire du fameux "Rapport Spécial du GIEC/ONU". Le titre de l'article du Télégraph UK "Le GIEC déclare Greenpeace dans notre époque" n'es Le dessin en couleur de Josh, ci-contre, représente R. Pachauri présentant le fameux rapport sur les énergies renouvelables qui est l'objet de ce billet. Ce dessin a connu un certain succès sur l'Internet. "Greenpeace in our time" signifie "Greenpeace pour notre époque".
La mise en évidence de cette collusion manifeste du GIEC avec les ONG activistes et avec les industriels du renouvelable, porte un rude coup à la crédibilité, déjà largement entamée, du GIEC. Et de manière plus générale, à l'ONU et à ses R. K. Pachauri et le bureau du GIEC ne semblent pas avoir compris ce que la communauté internationale attend d'eux et de l'organisation dont ils sont les responsables. En tout cas, certainement pas un "karaoké de Greenpeace", comme l'écrivent McIntyre et Andy Revkin.
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Mars 2011 : Le GIEC, l'Académie des Sciences et "l'accélération" du réchauffement climatique. Il semble qu'un grand nombre de lecteurs, attentifs (comme moi) à l'évolution des courbes de la température du globe, se soient étonnés des affirmations, fréquemment répétées, jusques et y compris dans les écrits des Académiciens français, selon lesquelles le réchauffement climatique est en voie d'accélération ou d'augmentation. Pour commencer - à tout seigneur tout honneur - référons-nous au dernier rapport AR4 du GIEC (2007).
Dans le dernier rapport du GIEC (IPCC 2007, Fourth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change), on trouve la Figure 1 dans la page 253 du chapitre 3 (Observations : Changement climatique en surface et dans l'atmosphère). La légende de cette figure dont vous retrouverez l'intégralité dans le rapport du GIEC se termine par ces observations :
"Depuis environ 1940 jusqu'en1970, du fait de l''industrialisation qui a suivi la deuxième guerre mondiale, l'augmentation de la pollution de l'hémisphère Nord, a contribué au refroidissement, tandis que l'augmentation du dioxyde de carbone et des autres gaz à effet de serre a dominé le réchauffement observé après les années post-1975."
Sachant qu'il n' y avait pas de mesures satellitaires à l'époque 1940-1975, non plus que de mesures globales de la pollution, on peut s'interroger sur l'interprétation que donne le GIEC du refroidissement des années 1940-1975. Les lecteurs de ce site savent qu'il existe d'autres explications plus convaincantes pour expliquer cette baisse de température. Mais là n'est pas notre propos. Ce qui est surprenant, et qui devrait étonner quelques scientifiques, se trouve sur la droite du graphe ci-dessus. En effet, une succession de droites (bleues, rouges et jaunes) sont censées représenter les variations de tendances de l'anomalie de température durant la seconde moitié du XXème siècle et le début du XXIème. Ceci est supposé démontrer une tendance à "l'accélération" du réchauffement climatique", avec des taux de variations indiqués dans le cartouche inséré en bas à droite du graphe. On se dit aussi qu'avec un procédé analogue, on aurait pu analyser la totalité du graphique présenté par le GIEC et trouver des accélérations et des décélérations, à peu près partout, de 1850 à nos jours. C'est ce que nous verrons ci-dessous. De plus, un oeil exercé ne manquera pas de remarquer que si on remonte un peu dans le temps et qu'on examine ce qu'il s'est passé de 1910 à 1940, c'est à dire pendant 30 ans, tout comme de 1970 à 2000, on observe que la température a augmenté assez précisément avec la même vitesse qu'elle l'a fait entre 1970 et 2000. Or, selon les termes même de la légende de la figure du GIEC, l'influence "réchauffante" du CO2 atmosphérique ne se serait faite clairement ressentir qu'après 1975. Dès lors, on peut se demander, à juste titre, qu'est-ce qui a bien pu pousser les températures à la hausse de 1910 à 1940. Si ce n'est pas le CO2, qu'elle en est la cause ? (Voir ici). Nous verrons un peu plus loin, ce qu'il en est, en réalité, des variations de températures durant ces 158 dernières années.
Nous savons tous que, suite à la demande de Mme Pécresse, Ministre de la Recherche à cette époque, l'Académie des Sciences a organisé une séance de discussion au sujet du "Réchauffement Climatique". Après quelques délais de réflexion et, sans doute, après des discussions animées entre les tenants du GIEC et leurs opposants, tous les membres de cette vénérable institution ont décidé de signer une synthèse des débats (et non pas un rapport final comme la presse s'en est fait l'écho), publiée le 26 Octobre 2010. Cette synthèse est d'ailleurs précédée d'un avertissement significatif qui semble avoir quelque peu échappé à la grande majorité de la presse. Je vous le rappelle : " Le présent rapport est une synthèse des interventions et discussions prononcées lors du débat sur le climat le 20 septembre 2010 à l’Académie des sciences, des contributions écrites qui l’ont précédé et des nombreux échanges et commentaires qui l’ont suivi." Alors que nous dit cette "synthèse des interventions et discussions", au sujet du réchauffement climatique et notamment de celui qui est relatif à la dernière période du XXème siècle (les académiciens étant, semble-t-il, tombés d'accord pour reconnaître la stagnation des températures durant le début du XXIème) ? "Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003." Tout d'abord on peut s'interroger sur la signification précise des termes "augmentation du réchauffement climatique". Ces quelques considérations basiques au sujet des dérivées premières, secondes et troisièmes (!) de la fonction T(t) (température en fonction du temps) peuvent sembler anodines. Elles ne le sont pas, comme vous allez le voir. Dans l'immédiat, et pour vous montrer qu'au vu des données factuelles, il est abusif d'interpréter le graphique reporté ci-dessus comme l'a fait le GIEC, nous allons faire un retour en arrière, de quelques 66 ans, en appliquant, à la lettre, les "méthodes du GIEC" aux données qui étaient connues à l'époque.
Ole Humlum gère l'excellent site Climate4you.com (en anglais). A l'exception du premier graphe qui figure ci-dessous, les graphes suivants (qui datent de 2008) sont extraits de son site qui regroupe un très grand nombre de données factuelles sur le climat, très régulièrement remises à jour, ainsi que quelques analyses qui me semblent fort pertinentes. Voici donc, une fois encore, le graphe authentique de 1850 à nos jours, non lissé et non moyenné sur des périodes diverses, qui donne mois après mois, l'évolution de la température moyenne du globe, selon la base des données dite HadCRUT3v. Je rappelle que cette base de données, très utilisée, résulte de la collaboration du CRU de l'Université d'East Anglia et du Hadley Center (UK). Cette courbe, pour autant qu'elle reflète la réalité objective, montre : -Une augmentation de la température approximativement linéaire de 1910 à 1945 avec la même pente que la montée, tout aussi linéaire, qui s'est produite de 1976 à 2000 environ, comme nous l'avons ci-dessus. -Une baisse de la température assez brutale, survenue en 1946 suivie d'une stagnation relative qui s'est prolongée jusque vers 1976. -et enfin, la stagnation de la température d'environ 12-13 ans, comme nous l'avons vu en détails dans ce billet.
Il est effectivement très difficile, même pour un oeil exercé, de percevoir une accélération quelconque de la hausse des températures depuis 1975. Ce que l'on perçoit, sur toute la période, ce sont des tendances différentes selon les périodes considérées, avec des hausses (1850-1880 ; 1910-1940; 1975-2000) et des baisses successives (1880-1910, 1945-1975), le tout suivi de la stagnation de ces 13 dernières années. Tout cela étant évidemment très "bruité" par les fluctuations et, sans aucun doute aussi, par les problèmes d'instrumentation. Ole Humlum est parfaitement de cet avis. Cependant, il souhaite en savoir un peu plus en évitant de tracer des droites de tendances dans des fenêtres de tailles différentes comme l'a fait le GIEC. Ce qui constitue, selon moi, une sorte de perversion scientifique. De manière à en savoir un peu plus sur cette fameuse "accélération ou augmentation du réchauffement climatique" due aux gaz à effets de serre qui auraient pris le dessus, selon le GIEC, depuis 1975, et pour voir si on est capable d'observer une différence entre la variation de température observée entre 1975 et 2008 par rapport aux variations antérieures, Ole Humlum décide de soustraire de l'évolution des températures, une augmentation constante qui correspond à la tendance 1910-2008. Les américains utilisent le mot "detrend", c'est à dire soustraire la tendance générale (trend) qui est évidemment perceptible sur tous ces graphes. Ole Humlum nous montre, sur le graphe ci-contre, tiré des bases de données HadCRUT, la droite qui représente la montée moyenne de la température durant ces 98 dernières années et qui, comme chacun le sait, est d'environ 0,75°C/100 ans. Dès lors, il suffit de soustraire cette croissance moyenne de la température qui se prolonge depuis un siècle de la courbe réelle des températures rapportée ci-dessus. En bleu, la courbe originale (moins la tendance générale depuis 1910) et en vert la même courbe lissée sur 5 années consécutives. Au vu de ce graphe, Humlum conclut évidemment qu'il n'en est rien et que si on perçoit quelque chose, c'est plutôt une sorte d'oscillation (de période environ 60-70 ans comme l'ont déjà observé plusieurs auteurs). La période indiquée par le petit rectangle grisé figurant au dessus de l'axe des abscisses, où l'effet des serre anthropique serait primordial (selon le GIEC) ne présente aucune particularité par rapport aux périodes précédentes où l'effet de gaz à effet de serre anthropiques était négligeable. Humlum propose une autre manière, peut-être plus simple, (mais peut-être aussi plus critiquable en ce sens que le calcul suivant affecte un poids excessif aux fluctuations mensuelles), de voir les choses. Il s'agit de calculer la variation de mois en mois de la température moyenne du globe (sans retirer la tendance moyenne) du HadCRUT (courbe en bleu) Ole Humlum en tire les conclusions suivantes : Summing up: The unfortunate procedure of comparing linear fits calculated for time windows of different lengths lead IPCC 2007 to the unwarranted conclusion that the temperature rise 1981-2005 was unique (Figure A). In reality, this is not the case. The temperature increase leading up to the warm peak around 1940 is entirely comparable to that characterising the period 1981-2005 (Figure E). Also when the monthly temperature change is considered, the 1981-2005 does not stand out (Figure F). Consequently the latter part of the post Little Ice Age warming do not differ from the early part of the warming period. The whole warming period since 1908 may therefore bee seen as representing one single development, not showing a new trend corresponding to the rising atmospheric levels of carbon dioxide and other greenhouse gases after the mid-1970s. Thus, the simplest interpretation of the global temperature increase since 1908 is that it represents mainly a natural recovery from low Little Ice Age temperatures, without clear anthropogenic impact. Soit : " La procédure malencontreuse qui consiste à comparer des ajustements linéaires pour des périodes de différentes durées a conduit le GIEC à la conclusion infondée que la hausse de température de 1981 à 2005 était exceptionnelle (Figure A). En réalité, ce n'est pas le cas. La hausse de température qui a conduit au pic chaud aux alentours de 1940 est entièrement comparable à celle qui caractérise la période 1981-2005 (Figure E). De plus, lorsque l'on considère la variation de température d'un mois sur l'autre, la période 1981-2005 ne montre rien de particulier (Figure F). En conséquence, la dernière partie du dernier petit âge glaciaire ne diffère pas de la période récente de réchauffement. La période complète du réchauffement depuis 1908 peut donc être considérée comme représentative d'un seul développement qui ne montre aucune nouvelle tendance correspondante à l'augmentation, dans l'atmosphère, du taux de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effets de serre, après le milieu des années 1970. Ainsi, l'interprétation la plus simple de l'augmentation de la température depuis 1908 est qu'elle représente principalement une récupération (c'est à dire la remontée des températures après une période froide temporaire) naturelle des basses températures du Petit Age Glaciaire, sans impact anthropique visible.
Comme vous avez pu le constater, on peut retourner la courbe des températures officielles dans tous les sens, sans apercevoir la moindre trace "d'une augmentation et, a fortiori, d'une accélération du réchauffement climatique" durant la période 1975-2003" pendant laquelle l'augmentation des gaz à effet de serre anthropique est censée avoir gravement endommagé le climat de notre planète. Mais vous n'oubliez pas l'Académie ? me reprocheront les lecteurs(trices). Stay Tuned ! |
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20 Février 2011 : Nature : The Serial Catastropher ? Après avoir provoqué une quantité astronomique de catastrophes (sécheresses, plus de pluies, plus de neige, mois de neige, plus froid, moins froid etc.), l'activité humaine contribuerait également à générer des extrémas de précipitations plus intenses.... C'est ce qu'affirme un article, pour le moins criticable et critiqué, y compris par les collègues des auteurs, qui vient de paraître dans Nature. "La contribution humaine à l'accroissement des extrémas de précipitations." Comme on peut s'y attendre, et sans se poser la moindre question qui pourrait perturber les croyances des adeptes du changement climatique apocalyptique, la cohorte des médias, déjà titulaire d'un grand nombre de bonnets d'âne, s'est efforcée de nous en faire un compte rendu aussi cataclysmique que définitif : L'AFP (en tête, bien sûr), The Guardian, Le Monde, RTL, la BBC, TF1 et beaucoup d'autres, tout en évitant de mentionner les graves incertitudes qui pèsent sur ces résultats ainsi que les critiques fondamentales exprimés par plusieurs climatologues éminents... Pourtant, une analyse un peu plus approfondie que la simple reproduction (en la dramatisant, si possible) des dépêches d'agence, aurait permis à nos journalistes d'en savoir un peu plus et de faire leur travail, au grand bénéfice de leurs lecteurs. Comme l'ont d'ailleurs fait certains journalistes outre-atlantique et outre-manche. Voici une traduction de la fin du résumé de l'article (le début n'est qu'une introduction générale) qui a suscité l'enthousiasme pour ne pas dire le déchaînement de nos médias et de quelques scientifiques qui fréquentent assidûment le studios de nos "étranges lucarnes" (expression du Canard Enchaîné pour la télévision) : "Etant donné que l'on estime que la capacité de rétention de l'eau dans l'atmosphère varie grossièrement de manière exponentielle avec la température - et que le contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère varie en accord avec cette attente - il a été suggéré que le réchauffement climatique influencé par l'homme peut être, en partie, responsable de l'augmentation des fortes précipitations. Du fait de la limitation du nombre d'observations quotidiennes, cependant, la plupart des études précédentes ont limité leurs études du changement potentiel des précipitations aux comparaisons modèles-modèles.Ici, nous montrons que les gaz à effets de serre générés par l'homme ont contribué à l'augmentation des événements à forte précipitation observés sur approximativement deux tiers des terres de l'hémisphère Nord où l'on dispose de données. Ces résultats sont basés sur une comparaison entre les observations et les multi-simulations des modèles des fortes précipitations sur la dernière moitié du XXème siècle et sur les parties émergées de l'hémisphère Nord. Les résultats sont analysés avec une technique multi-empreinte optimale. Les variations dans les précipitations extrêmes projetées par les modèles et ainsi les impacts des évolutions futures des précipitations extrêmes peuvent être sous-estimées parce que les modèles semblent sous-estimer l'augmentation observée des précipitations extrêmes avec le réchauffement." Le journal "Nature" interdit la reproduction gratuite des figures faisant partie intégrante de ses articles. Je ne peux donc reproduire la figure maîtresse de l'article cité ci-dessus avec une taille convenable. Néanmoins, la vignette ci-contre qui est la figure maîtresse de l'article devrait donner une idée assez superficielle mais correcte des analyses faites dans cet article.
Les autres courbes en couleur, indiquent les réalisations obtenues à l'aide de différents modèles informatiques bien connus du GIEC. Comme on peut le constater, les divergences observations-modèles sont nombreuses même si l'allure générale de la croissance est, à peu près, respectée ce qui compte-tenu des variations erratiques des modèles et des observations ne constitue guère un exploit. Quelques remarques : Pour faire simple, on sait que le contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère augmente avec la température. On sait également que la température globale a faiblement augmenté au moins de 1910 à 1940, puis de manière identique de 1975 à 2000, après une nette interruption de 1945 à 1975 ainsi d'ailleurs que de 1998 -2000 à 2010 (au moins). Le contenu en vapeur d'eau de l'atmosphère a donc augmenté en fonction des lois élémentaires de la physique, comme on le sait. On observe que la pluviométrie a également augmenté, ce qui est également attendu, bien qu'on ne sache toujours pas comment se constituent les nuages. Les auteurs tirent un argument, qui leur paraît décisif pour prouver l'influence humaine, du fait que les observations sont conformes aux résultats de leurs modélisations informatiques qui impliquent les gaz à effet de serre. Ce faisant, ils oublient, semble-t-il, qu'il peut exister des causes naturelles qui font également monter la pluviométrie, surtout sur des périodes aussi limitées. Ce raisonnement est exactement le même que celui qui a été menée pour la température globale. Mais comme on le sait, le fait que celle-ci ait augmenté durant deux périodes successives (de 30 ans) ne constitue, en aucun cas, une preuve que les modèles utilisant l'effet de serre sont la seule explication. Ce sera peut-être le cas, lorsque toutes les autres causes naturelles possibles auront été envisagées sérieusement et éliminées. A noter que des journalistes consciencieux auraient pu (dû) relever également le fait qu'un accroissement de pluviométrie implique une augmentation de l'ennuagement, surtout à basse altitude, et donc une augmentation de l'albedo, ce qui constitue une rétroaction négative (et non positive) de l'effet des gaz à effet de serre et donc réduit la "sensibilité" climatique. En d'autres termes, comme cela a été plusieurs fois signalé, une augmentation de l'évaporation des océans due à un réchauffement quelconque peut induire une rétroaction négative via la création de nuages à basse altitude (peu ou non prise en compte par le GIEC). Cette question vient immédiatement à l'esprit quand on lit l'article cité de Nature. Et de fait, la question des nuages est l'une des grandes inconnues qui pèsent lourdement sur les scénarios climatiques, comme cela a été rappelé dans le récent rapport de l'Académie des Sciences française. Cette question est cruciale et il est pour le moins curieux que les auteurs de l'article n'aient pas évoqué cette problématique, et notamment celle des téléconnexions des précipitations extrêmes avec l'ENSO (La Niña et El Niño), dont tout le monde sait, depuis les observations de Darwin, (et surtout les Australiens qui viennent de subir une inondation remarquable, mais guère exceptionnelle en temps de fort La Niña comme c'est le cas en ce moment) qu'elles jouent un rôle absolument essentiel pour déterminer les événements extrêmes tels que ceux évoqués dans l'article de Nature.
Tout ceci est parfaitement sensé et bien connu des climatologues (voir Judy Curry, ci-dessous). Comment se fait-il que ces causes aussi essentielles que naturelles n'aient pas été évoquées et examinées par les auteurs de l'article de Nature (et par le referee) ? Il aurait sans doute été plus probant de suivre l'évolution des oscillations ENSO au cours du demi-siècle écoulé et de tester leur corrélations éventuelles avec les gaz à effet de serre et avec la pluviométrie. Voyons maintenant comment les climatologues, collègues des auteurs de l'article tant vanté par nos médias, ont commenté ce dernier. Le constat d'un véritable journaliste scientifique (non climato-sceptique) mérite aussi d'être relaté : 1) Le Point de vue du climatologue Gavin Schmidt (GISS-NASA). Comme les lecteurs de ce site le savent, il est extrêmement rare que je mentionne le site RealClimate fondé par Michael Mann et dans lequel exerce Gavin Schmidt, le bras droit du gourou du réchauffement climatique anthropique, James Hansen. Une fois n'est pas coutume, mais, cette fois-ci, Gavin Schmidt énonce un certain nombre de vérités (sauf deux mots) scientifiques au sujet de la question des "extrêmes" évoqués par l'article de Nature cité ci-dessus.
A la lecture des déclarations contenues dans le dernier paragraphe qui constitue une sévère remise en cause du contenu de l'article de Nature (grandes incertitudes sur les données, comme sur les modèles), on s'étonne de lire que Gavin Schmidt affirme, dans le troisième paragraphe, que "certains extrêmes vont devenir plus fréquents". En effet, si, comme il le dit, les observations sont déficientes et les résultats des modèles incertains, comment peut-il être aussi sûr de lui pour avancer ce genre de prévisions ? Les choses sont claires. Gavin Schmidt fait des prédictions que la science n'a pas prouvé. "Pas encore" dit-il. 2) Le point de vue du climatologue Roger Pielke Sr à Boulder (Colorado) Voici ce que ce dernier a écrit sur son site officiel, toujours au sujet de l'article de Nature :
Pour sa part, le fils de Roger Pielke Sr, Roger Pielke Jr (Professeur de Sciences Environnementales à l'Université de Boulder (Co). Tout comme son père, il n'est pas, à proprement parler, un climato-sceptique), est encore plus sévère. Après avoir rappelé les propos de Gavin Schmidt cités ci-dessus, il conclut par une phrase polie mais acerbe :
caractères engraissés par PU. 2) Le point de vue de la climatologue Judy Curry (souvent citée dans ce site. Elle est la grande prêtresse du réchauffement climatique, comme elle le dit elle-même) qui a rédigé, dans son blog "Climate etc.", deux sections consacrées à "l'attribution des événements extrêmes". Voici ce qu'elle a écrit au sujet de l'article de Nature :
Caractères engraissés par PU. 4) Le point de vue d'un journaliste scientifique (sérieux) : Andrew Revkin (Journaliste scientifique au New York Times pendant des années, jusqu'à récemment). Je suggère au Monde, à Libération, au Figaro, à l'Express, au Point, à TF1 etc. de l'embaucher. Il n'est pas climato-sceptique. Il est simplement libre et honnête...(surtout depuis qu'il a quitté la rédaction du NYT).
En fin d'article, Andrew Revkin, s'inquiète de la dérive actuelle qui pousse les chercheurs et les revues comme Nature ou Science (Que Roy Spencer appelle les "revues grises" pour la même raison) à écrire des articles "qui crèvent l'écran"; tout en rejetant en fin d'articles la mention (discrète) des inévitables incertitudes que la "Science Climatique" semble avoir oubliées depuis longtemps. Voici ce qu'il ajoute dans la suite de son article :
Caractères engraissés par PU. Dans la suite de son article, Andrew Revkin raconte son entretien avec Gabriele C. Hegerl (l'un des auteurs anglais de l'article en question) au sujet des excès mentionnés ci-dessus.. Ce dernier rejette, entre autres, la responsabilité sur le journal Nature qui impose, par exemple, que l'on commence son article par "Here, we show"; "Ici, nous montrons que", ce qui pousse évidemment les chercheurs à la faute. _________________________________________________________________________________________________________________ Conclusion : Le bonnet d'âne est décerné aux journalistes francophones et anglophones des médias cités en tête de ce billet qui ont désinformé le public au sujet du contenu et de la signification réelle de l'article de Nature, qui, selon eux, prouve de manière définitive le lien entre l'activité humaine et l'aggravation de l'activité pluviométrique. La plupart de ces journalistes sont des récidivistes qui bénéficieront de la peine plancher (c'est à dire qu'il obtiennent le bonnet avec les palmes). Je le regrette. D''autant plus que le très remarquable précédent éditeur en chef; feu Sir John Maddox (ci-contre), avait redressé et porté très haut le flambeau de cette vénérable revue scientifique. ___________________________________________________________________________________________________
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4 février 2011 : 2010 année record de température "depuis toujours"... ont dit certains. Que n'avons-nous pas lu dans les journaux, vu à la télévision ou entendu à la radio, au mois de Janvier, au sujet de l'année 2010 qui aurait été selon certains, emportés par leur enthousiasme ou par leurs convictions, "la-plus-chaude-de-tous-les-temps" ? Maxisciences : "2010, année la plus chaude : un record absolu confirmé". Reprenant le début d'une déclaration de Mr Michel Jarraud, grand responsable de l'OMM (L'Organisation Météorologique Mondiale qui a fondé le GIEC), Maxisciences "oublie" la suite de la déclaration de ce dernier qui précisait qu'en réalité, et selon les bases qu'il a sélectionnées (voir ci-dessous), cette année 2010 est identique (à 0,01°C près !) aux années 1998 (Il y a donc douze ans) et 2005. Ce qui, soit dit en passant, n'indique pas précisément une tendance au réchauffement puisque 2010 est identique à 1998... surtout avec une augmentation du taux de CO2 de 5% pendant la même période, comme aimerait nous en convaincre Maxisciences et M. Jarraud de l'ONU. En réalité, il s'agit d'une stagnation des températures comme je vous le montrerai ci-dessous, avec quelques détails. Et, de fait, ce plateau de 12 années est très dérangeant pour les modèles du réchauffement climatique résultant des gaz à effets de serre. Même si une hirondelle ne fait pas printemps, elle n'annonce certainement pas l'hiver... Le Nouvel Obs ne fait pas dans la dentelle et ne craint pas le ridicule en titrant en très gros caractères :"2010, année la plus chaude de l'histoire : C'est ce que confirme l'Organisation météorologique mondiale, qui y voit une tendance "significative" au réchauffement à long terme." Pour sa part, le Journal "La Croix" n'a pas failli à sa mission : Voici le placard (ci-contre) que l'on trouve dans son édition du 21 Janvier. L'agence Reuters relayée par Yahoo : "2010 a été la deuxième année la plus chaude après 1998 dans les annales météorologiques, dont la création remonte à 1850, a déclaré mercredi Phil Jones, directeur d'un centre britannique de recherche sur le réchauffement climatique. " Libération (autre titulaire du bonnet d'âne du mois de Janvier) avait déjà claironné, dès le mois de Mai que l'année 2010 était sur la voie du record absolu "depuis 130 ans", puis de nouveau en septembre, puis, encore, en Novembre, toujours en se basant sur les mesures d'un seul et unique organisme : le GISS de James Hansen sans jamais évoquer ne serait-ce que l'existence des quatre autres organismes officiels qui sont beaucoup moins affirmatifs ou qui donnent des résultats différents comme nous le verrons. Cela s'appelle du "cherry picking" systématique, de la sélection des données. On verra, avec amusement, s'ils seront tentés de poursuivre cette série d'épisodes alarmistes au cours de l'année 2011. En aparté, il est toujours intéressant de lire les commentaires des lecteurs abonnés à ces journaux, suite à ces déclarations catastrophistes. On y constate que le public est, en général, beaucoup moins crédule et souvent mieux informé que les éditorialistes. Comme vous le savez, à Pensee-unique.fr (hélas sans accent pour complaire au web anglophone), devant une telle avalanche de déclarations tronquées, exagérées, proférées sans explication ni replacées dans leur contexte, nous aimons bien vérifier, par nous-mêmes, les affirmations que l'on lit, entend et voit dans les médias. Une longue expérience nous a rendus prudents comme on peut le voir dans la suite de cette même page... De plus, cette longue liste de déclarations péremptoires va nous donner l'occasion de voir d'un peu plus près de quoi il s'agit exactement quand on parle de la "température du Globe". Le moins que l'on puisse en dire, c'est qu'il s'agit là d'un sujet particulièrement polémique qui a certainement fait couler beaucoup d'encre et de méga(giga)octets. En réalité, mesurer la température moyenne du Globe avec la précision requise, est une tâche titanesque, sinon impossible, comme nous allons le voir. Pour ma part, je me contenterai d'utiliser les données officielles fournies par les organismes patentés tout en vous montrant qu'il est relativement aisé de faire dire à peu près ce que l'on veut aux résultats des mesures de température, surtout quand on oublie de préciser les incertitudes, comme cela se pratique le plus souvent. Morel expliquait que même aux Etats-Unis où la méthodologie est très contrôlée, la mesure des températures se heurte à de nombreuses difficultés : changement d'appareil, sauts instantanés ..."ça peut être un degré ou un degré et demi en plus ou en moins... Il faut corriger ça. On moyenne. Il y a aussi des biais systématiques. On corrige... Venant d'un homme particulièrement averti comme Pierre Morel, voilà qui devrait refroidir les enthousiasmes de certaines déclarations telles que celles que nous avons citées ci-dessus. Quand on connaît la réalité, somme toute défaillante et plutôt rustique, des techniques de mesure de la température moyenne du globe, on s'abstient de ce genre d'affirmation. Et, mieux encore, on l'explique à ses lecteurs, ne serait-ce qu'en quelques lignes. Tout d'abord, donnons quelques mots sur les définitions, les méthodes et les diverses institutions qui mesurent ce qu'ils appellent "la température globale" mais qui n'est en fait que l'anomalie de température du globe c'est à dire l'écart par rapport à une température moyenne de référence antérieure qui, d'ailleurs, dépend des institutions :
A noter que les températures moyennes de référence à partir desquelles sont mesurées les "anomalies de température", diffèrent selon les institutions. Voici la liste des périodes dont les moyennes ont été prises comme origine par le HadCRUT, le GISS, le NCDC-NOAA, l'UAH et le RSS. Les satellites servant aux mesures de températures n'ont été opérationnels qu'à partir de 1979. A noter également que les données anglaises, issues des données du Hadley Center (elles mêmes provenant en grande partie du NCDC-NOAA ) sont utilisées de trois manières différentes, selon les utilisateurs (par exemple Met Office) comme le mentionne David Whitehouse dans un article tout récent (de ce jour !). Pour ma part, et pour simplifier, je n'ai utilisé que les données dites HadCRUT3V (variance adjusted), soit le CRU HadCRUT dans la terminologie de Whitehouse, ce qui ne change pas les commentaires et les résultats.
Les graphiques présentés dans la suite de cette page ont été obtenus à partir des bases de données officielles dont les liens sont indiqués ci-dessous. Il s'agit de documents en format texte qu'il est aisé de placer dans un tableur comme Excel. Pour ma part, j'ai utilisé le logiciel scientifique "Origin" qui a le grand mérite d'être très flexible et qui est très souvent utilisé pour la présentation de documents scientifiques professionnels.
Toutes les données présentées dans les graphes ci-dessous sont actualisées avec les valeurs de décembre 2010. Les graphes suivants concernent donc les 14 dernières années, couvrant la période [Janvier 1997 à Décembre 2010] (bornes incluses)
Il est clair que la plupart des déclarations que l'on a pu lire dans la presse, voir à la télévision ou entendre à la radio, sur l'évolution des températures du Globe en ce début d'année 2011, sont erronées, sinon carrément mensongères. En réalité :
Est-il impossible d'obtenir de la part des rédacteurs des différents médias, une description qui se rapproche de la réalité objective, telle que la suivante que je leur suggère (sans prélever de droits d'auteur) d'utiliser ? :
Ainsi et au vu des débordements infondés ou des mensonges par omission dont nous ont gratifié les médias en ce début Janvier 2011, je me fais un plaisir de décerner une série de bonnets d'âne fourrés (en prévision de l'avenir) à Maxisciences (qui n'en est pas à son coup d'essai en la matière), pour son "2010, année la plus chaude : un record absolu confirmé", au Nouvel Observateur pour un titre délirant et mensonger ("la plus chaude de l'histoire"), au journal La Croix, pour le titre de l'encart "Les données 2010 confirment le réchauffement", au Figaro, pour un gros mensonge par omission :"Climat: 2010, année la plus chaude" et bien sûr, le bonnet d'âne d'honneur, avec palmes, pour le responsable de l'OMM (coutumier du fait ) pour son fameux "les données 2010 confirment le réchauffement à long terme" repris par toute la presse... ainsi qu'à beaucoup d'autres qui se reconnaîtront. Pour ce qui est de l'avenir, je me fais un devoir de vous rappeler ce graphe tracé, en 2003, par deux chercheurs Russes qui travaillaient aux Etats-Unis : Klyashtorin et Lyubushin. En 2003, sur la base d'analyses statistiques, ces deux chercheurs ont décrit l'oscillation de 60-65 ans, également rapportée depuis par beaucoup d'autres (tels S.I. Akasofu, William Gray, N. Scafetta, J.d'Aleo etc.) A noter que vous retrouverez une reconstruction très proche de celle-ci dans l'excellent site de bases de données climate4you du Prof. norvégien Ole Humlum En 2003, Klyashtorin et Lyubushin avaient correctement prévu que la température du globe stagnerait sur un plateau (correspondant au maximum de la pseudo-sinusoÏde) s'étendant de 2000 à 2010 environ, précédant une descente des températures analogue à celle que nous avons connue en 1945-1976. Ouf ! Je me rends compte que ce billet est excessivement long. Que les lecteurs(trices) me pardonnent mais il fallait bien évoquer, un jour ou l'autre, cette épineuse question des mesures de températures. Nous verrons .. En attendant, il est sans doute prudent d'acheter de solides bottes fourrées (pour trente ans !) comme je vous l'ai dit dans cette page. Addendum (05/02): Klaus Voltz , expert de l'ENSO à la NOAA explique qu'il y a nettement plus d'une chance sur deux que le La Niña actuel dure deux ans, c'est à dire jusqu'en 2012... Brrrr... Et gare aux inondations en Australie, aux sécheresses en Amérique etc.et à toutes les calamités associées aux La Niñas déjà mentionnées par... Darwin. Mise à jour du 12/02/11 : Une bonne nouvelle : L'université de Berkeley (Californie) entreprend une refondation complète des bases de données de la température de la Terre. Voici l'intitulé du projet tel que vous pourrez le voir sur le site dédié de Berkeley UC. Il semblerait que le projet soit astucieusement nommé BEST (Berkeley Earth Surface Temperatures). Acceptons en l'augure.
Il est rassurant de constater que les graves défauts mentionnés ci-dessous (transparence douteuse, abandon d'un grand nombre de stations dans les années 1990, effet UHI, flou sur les marges d'incertitudes etc...) ont suscité la mise en place d'une structure dédiée à la transparence et à la récupération des données délaissées par le GHCN cité ci-dessus. Voici un premier aperçu des projets de l'équipe de Berkeley :
Restitutions des stations abandonnées :
Comme on le voit sur l'image ci-contre, issue, comme la précédente, du nouveau site de Berkeley :
Les stations marquées d'un point bleu sont celles qui sont actuellement utilisées par le GHCN. Les points rouges sont les stations introduites par l'équipe de Berkeley. Mais comme toujours, il faut .. attendre et voir.Il semble que l'organisation (Novim) finançant ce projet soit très impliquée dans la géoingénierie, ce qui n'est guère rassurant. |
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19 Janvier 2011 : Encore un scoop du célèbre team, Agence France Presse et journal Le Monde ! Se basant sur les affirmations d'une ONG activiste, ils rapportent que le Globe pourrait s'échauffer, au cours des dix prochaines années, au moins 17 fois plus rapidement qu'il ne l'a fait au cours du XXème siècle, en désaccord flagrant avec toutes le prédictions scientifiques. Après les nombreux scandales -les GIECgate- résultant de comportements similaires, on aurait pu espérer que les organes de la presse francophone deviendraient plus circonspects.
Voici le début de la dépêche de l'AFP (reprise in extenso par Libération, Sciences et Vie et sans doute quelques autres) qui n'a rien à envier avec celle de cette brillante agence de presse, particulièrement inventive, qui nous annonçait récemment l'existence de "rayons cosmétiques" et dont les "meilleurs morceaux" ont été repris, sans hésitation, par Le Monde dans sa section "Planète".
Les caractères engraissés sont de l'auteur de ce site. Cette dépêche de l'AFP, reprise par le Monde et quelques autres, affirme qu'il est possible que la Terre se réchauffe de 2,4°C en dix ans. Quand on sait que le taux de croissance de la température a tourné autour de 0,12-0,16°C par décennie lors de la hausse des température qui s'est produite de 1976 à 2000, ou encore de 1910 à 1945, on peut se poser quelques questions. Pour parvenir à des valeurs aussi extravagantes, il faudrait que la vitesse de montée soit multipliée par un facteur d'environ 17. Ce qui est évidemment totalement exclu d'autant plus que chacun sait que la température du globe est pratiquement stationnaire depuis plus de 12 ans et que beaucoup prévoient qu'elle va baisser plutôt que monter. .
Pour illustrer ce propos extravagant qui n'aurait certainement jamais dû être repris ni par Le Monde, ni par l'AFP (voir la récente réaction des journalistes anglais ci-dessous : addendum) , il est bon de rappeler les prévisions (scénarios, projections) du GIEC et notamment, le graphe publié tout récemment (dans un document appelé SPM5 (Résumé pour les décideurs N°5 qui fait suite à l'AR4 de 2007 mais dont il ne diffère que dans la forme).
J'ai superposé, à ce graphe bien connu qui rapporte les projections (scénarios, prédictions) des super-ordinateurs des organismes qui travaillent pour le GIEC, en fonction de différentes hypothèses sur les taux de croissance des gaz à effet de serre et sur la maîtrise de nombreux paramètres, le point rouge indiquant la prédiction de l'ONG appelée "Universal Ecological Fund (voir ci-dessous)", répercutée par l'AFP et le Monde. Inutile d'ajouter que surpasser, à ce point, les scénarios les plus pessimistes du GIEC relève de l'exploit. Et on ne voit vraiment pas comment la température du globe pourrait monter de 2,4°C de 2011 à 2020..
Ou encore celle-ci avec les marges d'incertitudes, extraite du rapport TAR du GIEC
D'autant plus que la nature ne semble pas satisfaire aux scénarios du GIEC, depuis plusieurs années, comme le montre ce graphique (à jour en fin Nov. 2010) publié par le HadCRUT (UK)
Comme on le voit sur ce graphique officiel, et comme le savent les visiteurs de la page indicateurs, la température du globe stagne depuis une bonne dizaine d'années...contrairement aux prévisions du GIEC et, a fortiori, des auteurs de l'article en question dans ce billet.
Dans le même ordre d'idée, on peut également situer cette prévision apocalyptique dans le cadre des scénarios présentés par James Hansen devant le sénat américain en 1988. Il faut savoir que beaucoup estiment que cette déclaration de Hansen est à l'origine de l'hystérie climatique que nous subissons depuis lors.
Le scénario A (courbe en trait plein) supposait que les émissions de gaz à effet de serre allaient continuer à croître comme ils l'ont fait entre 1970-1980. Le graphe initial, publié par James Hansen est en noir et blanc. -Un double rond bleu, pour indiquer la situation actuelle de la température globale (en fin 2010) selon les mesures du GISS (piloté par J. Hansen). Cette mesure est un "outsider"par rapport aux trois autres qui se recoupent sensiblement. Elle est la plus pessimiste des quatre séries de mesures officielles que j'ai rapportées dans la page indicateurs. Comme on le voit, elle se trouve très nettement (plus de 40%) en dessous du scénario A. Ces dernières mesures ("l'année la plus chaude avec 2005", disent les journalistes) du GISS se trouvent très proches du scénario C qui supposait que nous aurions très sérieusement limité les émissions de gaz à effet de serre dans les années 1990-2000.
Le " Universal Ecological Fund" est le bras, aux Etats-Unis, de la "Federacion Ecologica Universal" argentine qui fait partie d'une structure ONG appelée l' ECODES. L'ECODES est référencée dans Wikipedia (en anglais). Voici ce qu'on peut y lire: "ECODES a été constitué le 10 Mars 1992 à Zaragosse en Espagne dans le but de trouver des solutions au problèmes communs et de contribuer au changement social en devenant un acteur non-gouvernemental influent capable de mobiliser des soutiens et d'ouvrir un dialogue avec les actionnaires concernés.... Dans l'hémisphère Nord, l'ECODES se consacre à la transformation des structures économiques et sociales. Dans l'hémisphère Sud et plus particulièrement en Amérique Latine, ECODES offre son expertise et son aide pour les questions techniques et pour le financement. " (caractères engraissés par l'auteur du site). A noter que le "responsable scientifique" de "l'Universal Ecological Fund" (et de la FEU basée en Argentine) est un des anciens grands leaders du GIEC. Il s'agit du Dr Osvaldo Canziani, l'ancien co-directeur du Groupe de travail II du GIEC (le groupe qui était responsable de l'Himalayagate et de bien d'autres "curiosités" comme le malariagate cher au professeur Reiter. Evidemment, la nouvelle "découverte" de l'UEF a fait les grands titres de la presse qui, comme l'AFP, le Monde, Libération et Sciences et Avenir ne vérifient pas la crédibilité de leurs sources et n'hésitent pas à qualifier "d'experts" les ressortissants d'organisations activistes dont les objectifs politiques sont clairement affichés, tout comme l'a fait le GIEC dans l'AR4, d'ailleurs. L'AFP, le Monde, Libération, Sciences et Avenir et Le Figaro ne sont évidemment pas les seuls à s'être précipités pour annoncer cette "nouvelle" effectivement ébouriffante mais qui aurait dû les inciter la prudence. La "nouvelle" a fait le tour des salles de rédactions peu scrupuleuses : Certains s'inquiètent : The EconomicTimes of India titre etc.. Tout cela basé sur les affirmations d'une ONG baptisée "Ecologique Universelle". Addendum du 19 Jan. 2011: Une bonne nouvelle quand même : Il reste quelques journalistes sensés. Du moins au Royaume Uni. Bien entendu, les blogosphères francophones et anglophones s'amusent beaucoup de ce nouveau "press-gate". Addendum du 22 Janvier : Plutôt que de reconnaître honnêtement son erreur, Le Monde a sorti, le 21 Janvier, un article intitulé : "Un rapport trompeur sur le changement climatique circule sur le Net", tout en éclipsant, purement et simplement, son article délirant figurant sur son propre site, relatant le contenu de la dépêche AFP cité ci-dessus. En conclusion, et bien que de manière globale, la couverture médiatique du réchauffement climatique ne fasse plus recette et soit en chute libre comme l'a montré une étude récente, on assiste et on assistera sans doute encore à des surenchères délirantes du type de celle commentée ici, de la part d'individus ou d'organisations activistes qui ont tout investi dans cette affaire. On les comprend. Stay tuned ! |
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10 Juin 2010 : "Notre planète en danger : Si l'oxygène vient à manquer ... ". Tel est le titre d'un livre (photo de couverture ci-contre) qu'Amazon.fr, qui connaît visiblement très bien mes centres d'intérêt (!), vient de Après avoir admiré la couverture ci-contre qui ne nous montre sûrement pas des panaches de CO2 mais plus probablement de la vapeur d'eau condensée, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager le commentaire aussi risible qu'apocalyptique de l'éditeur. Il vaut le détour (et aussi un accessit au bonnet d'âne de ce mois-ci). Un vrai morceau d'anthologie. Présentation de l'éditeur
L'Editeur s'appelle "les trois spirales" (infernales, sans doute) et ce monument de la littérature, écrit par Sophie et Michel Lyonnet qui n'en sont pas à leur coup d'essai, figure dans la collection pompeusement, et surtout abusivement, nommée "Dossier Vérité". Est-ce de l'ironie ? Ainsi, après les divagations de Paul Erhlich (de Stanford, dans les années 60) sur ce même sujet et sur d'autres qui figurent en place d'honneur dans le bêtisier, après celles de Peter Tatchell, activiste anglais notoire et titulaire du deuxième bonnet d'âne du mois d'août 2008 pour un article consternant, publié dans le Guardian UK, (Tatchell faisait la pub de son collègue Roddy Newman qui devait publier un livre mémorable intitulé "The Oxygen crisis", dont je ne trouve pas trace), voici qu'un couple et un éditeur français en rajoutent une couche.. Me faut-il, une fois encore, rappeler que des scientifiques de renom se sont clairement prononcés sur ce sujet ? Ou encore Ray Langenfelds du CSIRO (le CNRS australien) qui nous dit que pendant les 20 années où il a été mesuré, le taux d'oxygène n'a décru que de 0,03% . Il ajoute que les fluctuations typiques du taux d'oxygène dans un intérieur de maison sont bien supérieures à cette variation. Il est superflu d'ajouter que cette variation est absolument négligeable par rapport aux 20,95% de l'atmosphère et que cela n'a rigoureusement aucune conséquence sur la respiration de la biosphère, des mers, des continents et des humains. Comme le CO2, quelle que soit son origine, est inévitablement fabriqué avec de l'oxygène, il est absolument naturel que quand le taux de CO2 augmente, le taux de O2 diminue. Comme on peut l'observer. D'autres sont moins indulgents avec des affirmations du genre "Si l'oxygène vient à manquer" du livre publié par les Lyonnet. Ainsi Roy Spencer que je cite parce que les lecteurs de ce site le connaissent bien, avait dit, à propos de la "crise de l'oxygène" annoncée par Tatchell "Il est difficile de faire plus stupide"...C'est exactement ce que je pense au sujet de ce livre du couple Lyonnet ainsi que du commentaire de l'éditeur des "Trois spirales". Comment ont réagi les lecteurs potentiels, dès la sortie de ce livre, le 6 avril 2010 ? Dans ces conditions, l'attribution du bonnet d'âne (modèle ordinaire), avec palmes et félicitations du jury, du mois de Juin 2010, n'est qu'une formalité. Félicitations aux heureux récipiendaires. Comme de juste, l'éditeur des "trois spirales" reçoit un accessit, bien mérité, lui aussi. Comme vous l'avez certainement compris, la parution de ce "livre" des époux Lyonnet, ne mérite guère plus que les quelques lignes que j'ai écrites ci-dessus pour détendre l'atmosphère et souffler un peu avant la publication (à venir) d'articles autrement plus importants, sur les premiers résultats encourageants du projet CLOUD (effets des rayonnements ionisants sur la formation des nuages) en cours au CERN de Genève, sur les reculs des glaciers alpins corrélés à l'Oscillation Atlantique Multidécennale, sur les cycles planétaires en relation avec les cycles climatiques etc... La science progresse à pas de géant, en ce moment.
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09 Mars 2010 : Le journal Libération pratique l'acharnement thérapeutique pour tenter de sauver, entre autres, le rapport scientifique 2007 du GIEC qui se trouve en état de mort clinique, écrasé sous le poids de ses erreurs et par l'utilisation d'une multitude de citations de références aussi risibles que fantaisistes (brochure d'alpinistes, rapports d'étudiants, dossiers WWF ou Greenpeace, coupures de presse etc...) (voir ci-dessous). Libé nous annonce une grande nouvelle dans son blog intitulé Sciences2: "l'Amazongate s'écroule" .. Tiens donc ! Voyons cela. Nous (et quelques milliers d'autres) aurions donc mal interprété le fait que la source primaire citée par le GIEC pour soutenir l'idée que 40% de la forêt amazonienne risquait de disparaître en cas de sécheresse, n'est rien qu'autre qu'une brochure de l'an 2000 (Y2K ?) du WWF/IUCN (deux associations écologistes renommées) signée par les désormais célèbres duettistes Rowel et Moore, dont l'un (Moore) est, de son propre aveu, un analyste décisionnel et un spécialiste des questions administratives (CV ici) et l'autre un journaliste "freelance" (pour le Guardian) et un activiste vert (voir plus bas des détails sur ces deux "sommités" jugées dignes de figurer comme référence dans un rapport scientifique du GIEC). De même , nous aurions mal interprété le fait que cette brochure écologiste est, elle même, basée sur un article de Nature 1999 intitulé "Appauvrissement à grande échelle des forêts Amazoniennes par bûcheronnage et feux" qui est ainsi jugé par un spécialiste de la question (Simon Lewis, membre élu de la Royal Society, à l'Université de Leeds) comme non pertinente pour le but poursuivi, en ces termes : "L'article de Nature traite des interactions entre les dommages causés par la déforestation, le feux et les sécheresses périodiques, qui sont tous extrêmement importants pour comprendre la vulnérabilité de la forêt Amazonienne, mais cet article ne concerne pas la vulnérabilité de ces forêts à cause de réduction de pluviométrie. " a-t-il déclaré. ...ce qui explique, sans doute, pourquoi les auteurs du rapport du GIEC n'ont pas voulu prendre cet article de Nature comme source primaire et lui ont préféré une brochure du WWF/IUCN Addendum du 27 juin 2010 : Misère ! L'Amazongate bouge encore ! : Vers la fin du mois de Juin 2010, Simon Lewis a émis une protestation auprès du Sunday Times en déclarant que ce journal aurait dénaturé ses propos (sa citation ci-dessus), ce dont le Guardian UK sous la plume de Monbiot et Libération (qui en déduit "que le vent tourne" !) ont immédiatement tiré parti pour en conclure que le rapport du GIEC 2007 était parfaitement correct et que l'Amazongate était définitivement mort et enterré parce que le Sunday Times avait baissé les bras... "The 40% claim is not actually referenced in the Rowell & Moore 2000 report (they use Nepstad to reference the specific figures in the next sentence). The Nepstad Nature paper is about the interactions of logging damage, fire, and periodic droughts, all extremely important in understanding the vulnerability of Amazon forest to drought, but is not related to the vulnerability of these forests to reductions in rainfall. I don’t see how that can be the source of Rowell’s 40% claim. Its more likely an unreferenced statement by Rowell." Traduction :" L'affirmation sur les 40% n'est effectivement pas référencée dans le rapport de Rowell & Moore 2000 (Ils ont utilisé Nepstad pour référencer les données spécifiques dans la phrase suivante). L'article dans Nature de Nepstad traite des interactions entre les dommages causés par le bûcheronnage et les feux et les sécheresses périodiques qui sont tous importants pour comprendre la vulnérabilité des forêts Amazoniennes vis à vis des sécheresses, mais il n'est pas en rapport avec la vulnérabilité des ces forêts vis à vis des réductions de pluviométrie. Je ne vois pas comment ceci peut-être la source des 40% de Rowell. Il s'agit plus probablement d'une affirmation de Rowell, non supportée par une référence." Pour comparer, revoici ci-dessous, le texte initial publié en janvier dernier, par le Times online et le Sunday Times : "L'article de Nature traite des interactions entre les dommages causés par la déforestation, le feux et les sécheresses périodiques, qui sont tous extrêmement importants pour comprendre la vulnérabilité de la forêt Amazonienne, mais cet article ne concerne pas la vulnérabilité de ces forêts à cause de réduction de pluviométrie. " a-t-il déclaré. Je ne sais pas pour vous, mais je ne vois guère de différence notable avec le texte initial publié par le Sunday Times (le deux textes rejettent l'article de Nature comme non pertinent), sauf, peut-être, pour la conclusion adoucie, mais malheureusement toujours aussi destructrice vis à vis d'un rapport du GIEC qui se voit comme la référence absolue en la matière : " Je ne vois pas comment ceci peut-être la source des 40% de Rowell. Il s'agit plus probablement d'une affirmation de Rowell, non supportée par une référence, " qui remplace le texte initial du Sunday Times " "A mon avis, le rapport de Rowell et Moore n'aurait pas dû être cité. Il ne contient aucun résultat de recherche de source fondée" D'autres, qui ont pris cette affaire au sérieux, ont consacré du temps pour effectuer une analyse complète de cette tempête dans un dé à coudre. Si vous lisez l'anglais, et si cette affaire vous intéresse encore, vous devriez lire ceci où on trouve un graphique intéressant (ci-contre) Ce graphique indique les précipitations (en mm/an) de 1910 à 2010 sur l'Amazonie d'après quatre agences officielles CRU, NCDC, GPCC et TRMM (TRMM, plus recent, est basée sur les mesures satellites). Comme vous le voyez, aucune tendance à la baisse de la pluviométrie n'est actuellement décelable sur les cent dernières années. Il tombe entre 2 m et 2,5 m d'eau par an sur l'Amazonie, ce qui est considérable.
Dernière minute : 07/07/10 : Richard North qui a eu une sévère prise de bec avec Monbiot du Guardian UK au sujet de l'Amazongate, aurait retrouvé la source du fameux 40% sur laquelle se serait basé Rowel du WWF.Inutile d'ajouter que cette source dont on ne connait même pas l'auteur, n'a strictement rien d'un document scientifique... Outre le fait que l' article de Nature s'intéresse fondamentalement aux zones dévastées par le bûcheronnage, nous aurions (nous et des milliers d'autres) mal lu et mal compris cet article qui me mentionne jamais une prévision de 40% pour la proportion de la disparition de la forêt Amazonienne (c'est à dire y compris celle qui est intacte) par effet de sécheresse ? Mais alors, quel est le fait nouveau, déniché par le journaliste de Libération, qui justifie son affirmation que l'"Amazongate s'écroule" ? 1) Ce chercheur, qui est-il et où travaille-t-il ? Il s'appelle Daniel Nepstad et figure, en premier, dans la liste des auteurs de l'article de Nature 1999 qui est cité dans la brochure du WWF/IUCN qui elle-même, sert de référénce primaire au rapport du GIEC sur la sécheresse en Amazonie.. Libération nous affirme qu'il est un chercheur 'réputé' du Woods Hole Research Center (WHRC) dont voici le logo ci-contre. En réalité, le WHRC n'est rien d'autre qu'une Organisation de Défense de l'Environnement privée (où d'ailleurs était inscrit John Holdren, malthusien notoire (il a rédigé un livre sur ce sujet avec Paul Ehrlich) et ... récemment promu conseiller du Président Obama). La ressemblance des noms prête souvent à confusion entre le WHRC, organisation privée écologiste, avec la très réputée Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) qui, elle, fait de la recherche intensive, sérieuse et reconnue. 2) Que nous a déclaré le chercheur du WHRC qui justifie "l'écroulement de l'Amazongate", selon Libération ? Nepstad, le chercheur réputé du WHRC, a publié un "communiqué énervé", (nous dit Libération) qui nous affirme -ses propres articles à l'appui et en oubliant tous les autres- que le GIEC avait bien raison avec ses fameux 40%. Soit : "Reverdissement des forêts Amazoniennes durant la sécheresse de 2005" "Les modèles couplés climat-cycle du carbone suggèrent que les forêts Amazoniennes sont vulnérables à la fois aux sécheresses de courtes et de longues durées, mais les observations satellites ont montré un reverdissement photosynthétique à grande échelle dans les forêts amazoniennes toujours vertes et intactes, en réponse à la brève mais intense sécheresse de 2005. Ces observations suggèrent que les forêts amazoniennes, bien que menacées par la déforestation humaine et les incendies et, peut-être, par les sécheresses plus sévères et de longue durée, peuvent être plus résistantes aux changements climatiques que les modèles des écosystèmes le suggèrent." Addendum du 13 Mars 2010 : Un article tout chaud sur ce sujet vient de paraître au GRL qui utilise un nouveau traitement d'image et un nouveau dispositif de mesure (NASA MODIS) . L'auteur principal de cet article déclare “We found no big differences in the greenness level of these forests between drought and non-drought years, which suggests that these forests may be more tolerant of droughts than we previously thought,” said Arindam Samanta, the study’s lead author from Boston University. Soit : "Nous n'avons pas trouvé de grandes différences dans les niveaux de vert de ces forêts entre les années avec et sans sécheresses, ce qui suggère que ces forêts peuvent être plus tolérantes aux sécheresses que nous le pensions auparavant." a déclaré Arindam Samanta, l'auteur principal de l'Université de Boston." A titre exceptionnel, l'article en pdf est ici. Nepstad, notre "réputé" chercheur du WHRC n'aurait-il pas fait un peu de "cherry-picking" (sélection d'articles) pour parvenir à sa conclusion ? On peut se le demander. 3) Mais ce qui est plus intéressant et que Libération s'est bien gardé de mentionner, c'est la conclusion du "communiqué énervé" du chercheur Nepstad. (in cauda venenum) "In sum, the IPCC statement on the Amazon was correct. The report that is cited in support of the IPCC statement (Rowell and Moore 2000) omitted some citations in support of the 40% value statement." "En résumé, la déclaration du GIEC sur l'Amazonie était correcte. Le rapport qui est cité pour soutenir la déclaration du GIEC (Rowell et Moore 2000) a omis des citations pour étayer l'affirmation sur la valeur de 40%" C'est le moins que l'on puisse dire ! En effet, l'article de Rowell et Moore du WWF/IUCN, cité par le GIEC comme source primaire " a omis des citations pour soutenir l'affirmation sur la valeur de 40% ". Et en réalité, si des articles mentionnés par Nepstad prouvaient ce qu'il affirme, on se demande vraiment pourquoi, avec ses 2500+ de participants dont le GIEC se réclame constamment, les auteurs principaux de l'AR4 n'ont rien trouvé d'autre qu'une brochure du WWF/NIHC, citant un article inapproprié, pour soutenir leur argumentaire ....C'est aussi impardonnable que ridicule. Je crois que cette "confusion" volontaire ou non, de la part de Libération mérite un joli bonnet d'âne en poil de fourmilier (ci-contre : C'est un animal sympathique fréquent en Amazonie. Si j'avais été "énervé", comme Nepstad, j'aurais choisi un tatoo. C'est beaucoup moins soyeux, un tatoo). On se fait sa petite collection ? Vous trouverez ci-dessous une analyse beaucoup plus détaillée sur cet Amazongate qui est très loin de s'écrouler... Il n'en va sans doute pas de même du GIEC, du moins tel que nous l'avons connu.
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02 Février 2010 : GIECgate ? Le Glaciergate décrit ci-dessous est loin d'être un cas isolé dans le rapport 2007 du GIEC. Il y a aussi le Malarigate, l'Amazongate, le Nederlandgate, l'Africagate...toute une série d'affirmations alarmistes erronées ou basées sur du vent. Les rédacteurs du rapport GIEC AR4 (2007) ont fait vraiment très fort. Et ceci, en totale contradiction avec les statuts de l'organisation et les affirmations de son directeur (R. Pachauri) qui répétait sans cesse que les rapports du GIEC ne reposaient que sur des articles scientifiques revus par les pairs (peer-reviewed) ou des articles "rigoureusement sélectionnés" rédigés, bien entendu, par les meilleurs des 2500 "top-scientists" de la planète. La crème, quelque sorte.... Comme on pouvait s'en douter et alors que la suspicion s'est installée dans les esprits à la suite du Glaciergate et du Climategate décrits dans les billets précédents (ci-dessous), un certain nombre de scientifiques, de journalistes ou d'experts avertis se sont lancés dans l'examen scrupuleux du volumineux document officiel que représente l'AR4 du GIEC.Et notamment, la partie rédigée par le groupe II, le WG2 qui s'intéresse aux conséquences prévisibles du réchauffement climatique. Etudier scrupuleusement ce document implique non seulement une lecture attentive du texte mais, aussi et surtout, la recherche et la vérification des sources, la cohérence du texte avec les sources, les qualifications des auteurs etc.. Il est d'ailleurs étonnant de constater qu'il a fallu attendre plus de deux ans pour qu'un examen attentif de ce document soit enfin entrepris. Sans doute, les multiples et subtils processus d'élaboration, de relecture.et de correction constamment mentionnés par le Chairman du GIEC, R. Pachauri, avaient-ils fini par persuader qu'un tel monument ne pouvait être que parfait et, donc, ne pouvait souffrir la moindre critique... D'ailleurs le diagramme ci-contre qui figure sur le site du GIEC et qui explique succinctement la longue marche qui conduit aux rapports finaux, est très impressionnant... Ce processus long, patient et rigoureux (?) a été utilisé pour la publication pluriannuelle (tous les 6 ans environ) des rapports appelés successivement FAR (First assessment report), SAR (Second AR), TAR (Third AR) et finalement l'AR4 (fourth AR) qui est le plus récent. l'AR4 est sorti en 2007 plusieurs mois après la parution du résumé appelé SPM (Résumé pour les Décideurs) ce qui a paru plutôt inhabituel à quelques esprits enclins à la critique qui s'étonnaient perfidement qu'on puisse publier un "résumé pour les politiques" plusieurs mois avant de disposer du document scientifique complet. De fait, cela semble être une pratique naturelle pour ceux qui ont conçu le diagramme ci-contre. L'idée -on l'a compris- est "d'adapter" le volumineux rapport scientifique, avant sa publication, afin qu'il soit rendu cohérent avec le "Résumé pour les Décideurs" qui a été, préalablement, examiné et approuvé par les représentants des gouvernements pour lesquels le volumineux rapport scientifique est parfaitement indigeste. Ainsi et au fil des 19 années (le FAR date de 1991) écoulées, et à l'exception notable des querelles scientifiques de spécialistes qui ont cours autour du rapport du WGI (Groupe I : les bases scientifiques du Réchauffement Climatique) mais qui n'ont que très rarement débordé la sphère des milieux scientifiques (sauf lors du Climategate) les rapports successifs du GIEC n'ont guère fait l'objet de critiques connues du grand public. En tout cas, et jusqu'à ces dernières semaines, aucune n'était parvenue à percer l'armure de la sphère médiatique. Le Malariagate :
Voici des extraits du témoignage de Paul Reiter adressé aux Lords Anglais, en 2005, au sujet des rapports SAR, TAR et AR4 (en préparation à l'époque). Le texte suivant exclut les références bibliographiques que vous retrouverez dans l'original : Du paragraphe 1 à 10, Paul Reiter se présente et donne quelques détails sur ses qualifications. Il explique que le développement de la malaria n'est pas corrélé avec la température et que celle-ci a causé des ravages très importants dans les régions froides (en Sibérie et dans le cercle arctique, par exemple) comme dans les régions chaudes et humides. Il rappelle que le House of Parliament anglais est bâti sur les lieux même d'un ancien marécage qui était connu pour être un foyer de propagation de la malaria pendant la période froide du petit âge glaciaire (XVIème-XVIIIème siècle)...En bref, la malaria comme d'autres maladies transportées par les insectes, est loin d'être une maladie exclusivement tropicale. Reiter poursuit : "GIEC SAR Groupe de travail II . Chapitre 18. Santé humaine. 11. Ce chapitre est sorti à un moment critique du débat sur le changement climatique. Un bon tiers était consacré aux maladies propagées par les moustiques, principalement la malaria. Ce chapitre eut un impact très important dans le débat public et il est même encore cité de nos jours, malgré le chapitre mieux informé sur ce sujet du TAR (voir ci-dessous). 12. La littérature scientifique sur les maladies propagées par les moustiques est volumineuse, mais les références du texte du chapitre étaient limitées à une poignée d'articles, dont beaucoup sont relativement obscurs [NDT : c'est à dire peu connus] et dont pratiquement la totalité suggérait une augmentation de la maladie dans un climat plus chaud. La pauvreté de l'information n'est pas vraiment surprenante : Pas un seul des auteurs principaux n'avait jamais rédigé un article scientifique sur ce sujet. En outre, deux des auteurs, tous les deux médecins, avaient passé toute leur carrière en tant qu'activistes environnementalistes. Un de ces militants avait publié des articles "professionnels" en tant qu'expert sur 32 sujets différents qui allaient de l'empoisonnement par le mercure aux mines anti-personnel, de la globalisation et du virus de l'Ouest du Nil au Sida. 13. Parmi les auteurs contributeurs il y avait un entomologiste professionnel et une personne qui avait écrit un article peu connu sur la dengue et El Niño, mais sa préoccupation principale concernait l'efficacité des casques anti-crash de moto (plus un article sur les effets des téléphones cellulaires sur la santé). 14. L'amateurisme du texte de ce chapitre reflète les connaissances limités des 22 auteurs ... 15. Parmi les indicateurs éclatants de l'ignorance des auteurs on trouvait l'affirmation que " Bien que le moustique anophèle qui transmet la malaria ne survive pas habituellement quand la température moyenne en hiver descend en dessous de 16-18°C, certaines espèces des hautes latitudes sont capables d'hiberner dans des endroits protégés." 16. De plus, les auteurs affirmaient que le changement climatique provoquait déjà une remontée de la malaria vers les hautes altitudes (par exemple au Rwanda). Ils citaient des informations publiées par des non-spécialistes qui avaient été vivement démenties dans la littérature scientifique. Dans les années qui ont suivi, ces affirmations ont été répétées à de nombreuses reprises par les activistes environnementalistes, en dépit des recherches rigoureuses et des preuves contraires avancées par quelques uns des meilleurs spécialistes mondiaux de la malaria.[....] Les auteurs du GIEC allaient jusqu'à affirmer qu'"une hausse relativement faible de la température hivernale au Kenya" pourrait étendre l'habitat des moustiques et permettre que la malaria dépasse l'altitude limite habituelle qui est d'environ 2500m pour atteindre les populations des grandes villes non atteintes par la malaria, situées en haute altitude, telles que Nairobi." Et ceci en dépit du fait qu'en 1960 les moustiques étaient présents au dessus de 3000m et que Nairobi n'est qu'à 1600m. 24. Le troisième rapport impliquait plus de 65 auteurs, dont un seul -un des mes collègues- était une autorité reconnue sur les maladies propagées par les insectes... 25. Mon collègue et moi-même, nous sommes constamment retrouvés en conflit avec des personnes qui insistaient pour faire des déclarations péremptoires, bien qu'elles n'aient que peu ou pas du tout de connaissance de notre spécialité.... 30. Les organisations militantes telles que Word Wildlife Funds (WWF) continuent de citer l'affirmation du GIEC selon laquelle la malaria ne peut être transmise que dans les régions ou la température hivernale est au dessus de 16°C. Plusieurs des organisations de ce type affirment même que des cas isolés de malaria aux USA et au Canada pendant "des périodes particulièrement chaudes et humides" sont compatibles avec les projections du GIEC.. GIEC AR4 Groupe de travail II . Chapitre 18. Santé humaine. (NDT : l'AR4 n'est paru qu'en 2007. Reiter n'évoque donc que la préparation) 31. Il sera intéressant de voir comment le chapitre sur la santé sera rédigé. Seul l'un des auteurs principaux a déjà été auteur principal et il n'a jamais rien publié sur les maladies propagées par les moustiques. Seul, l'un des auteurs contributeurs dispose d'une liste de publications importante dans le domaine de la santé humaine. Il est un spécialiste de la santé en milieu industriel et toutes ses publications sont en Russe. Plusieurs parmi les autres n'ont jamais publié aucun article. 34. ...J'ai répondu par une question à propos des deux auteurs principaux sélectionnés : " Il est souvent affirmé que le GIEC représente les meilleurs scientifiques du monde. Je vous copie les listes de publications de ces deux auteurs principaux sélectionnés. Vous pourrez constater que le premier n'a jamais écrit aucun article et que le second est l'auteur de seulement 5 articles. Est-il possible de considérer ces "auteurs principaux" comme étant expérimentés et représentatifs des meilleurs scientifiques du monde et des spécialistes de ces questions de santé humaine ? 35. J'ai aussi fait remarquer que l'un des auteurs principaux était un "hygiéniste" et l'autre spécialiste des déjections fossiles et que tous les deux avaient été co-auteurs de publications d'activistes environnementalistes.. NDT : Réponse du GIEC : En accord avec les statuts, ils ont été proposés par les gouvernements... Résumé : 41. ... A mon avis, le GIEC a rendu un mauvais service à la société en se reposant sur des "experts" qui n'ont qu'une connaissance faible ou inexistante sur le sujet et en leur permettant de proférer des affirmations péremptoires qui ne sont pas basées sur une science avérée. En vérité, les déterminants principaux de la transmission de la malaria et des autres maladies propagées par les moustiques sont la politique, l'économie et les activités humaines...." Bref et en résumé, Paul Reiter témoignait, dès 2005 et, au moins pour la partie qui le concerne, de l'incompétence avérée de nombreux auteurs principaux et contributeurs aux rapports du GIEC, de leurs liens évidents avec des associations "activistes environnementalistes" comme le WWF ainsi que leur propension à insérer dans les rapports des affirmations aussi péremptoires que non avérées du point de vue scientifique. Dès lors, il ne faut pas s'étonner que des affaires comme le Glaciergate (de l'Himalaya) puissent éclater de nos jours. Les symptômes sont d'ailleurs les mêmes : Auteurs peu compétents sur le sujet, affirmations péremptoires infondées et citations de sources telles que des brochures de groupes activistes tels que le WWF, Greenpeace etc. Une analyse montre qu'il y a pas moins de 16 citations de brochures du WWF et 8 de Greenpeace dans l'AR4. Un peu moins dans le TAR. L'Amazongate : Toujours dans le rapport du WGII de l'AR4 du GIEC (Chapitre 13), des affirmations alarmistes sur la forêt
"Up to 40%of the Amazonian forests could react drastically to even a slight reduction in precipitation; this means that the tropical vegetation, hydrology and climate system in South America could change very rapidly to another steady state, not necessarily producing gradual changes between the current and the future situation (Rowell and Moore, 2000). It is more probable that forests will be replaced by ecosystems that have more resistance to multiple stresses caused by temperature increase, droughts and fires, such as tropical savannas." Soit " Jusqu'à 40% des forêts Amazoniennes pourraient réagir dramatiquement à une réduction, même faible, du taux de précipitation. Ceci signifie que la végétation tropicale, l'hydrologie et le système climatique de l'Amérique du Sud pourrait changer très rapidement pour se retrouver dans un nouvel état stable et ceci en n'induisant pas nécessairement un changement progressif entre la situation actuelle et la situation future (Rowel and Moore, 2000). Il est plus probable que les forêts seront remplacées par des écosystèmes qui ont une meilleure résistance à des stress multiples causés par l'augmentation de la température, les sécheresses et les feux, telles que les savanes tropicales. " Les examinateurs attentifs ont recherché la référence (Rowell and Moore, 2000) qui est indiquée dans ce texte et qui justifie, paraît-il, l'affirmation précédente (en gras) et notamment le chiffre de 40% qui paraît considérable..La voici : Quant aux deux auteurs, Rowell et Moore dont les écrits servent de source primaire pour les affirmations de l'AR4 du GIEC, il est rapidement découvert qu'aucun d'entre eux n'est scientifique ni spécialiste, de près ou de loin, de l'Amazonie non plus que des problèmes de sécheresse et de précipitation. Si on est indulgent (mais il est difficile de l'être quand il s'agit du rapport du GIEC qui est censé servir de base à la prise de décisions fondamentales au niveau mondial), on peut se dire que même si les deux auteurs en question sont incompétents, ils ont pu emprunter leurs affirmations à des sources scientifiquement avérées. "Large-scale impoverishment of Amazonian forests by logging and fire" soit " Appauvrissement à grande échelle des forêts Amazoniennes par bucheronnage et feux". Cet article est signé par plusieurs chercheurs brésiliens et par deux chercheurs du Wood Hole Research Center et du NASA Ames Center en Californie, une organisation de défense de l'environnement, qu'il ne faut surtout pas confondre avec le très sérieux et réputé Wood Hole Oceanographic Institution qui, lui, fait de la recherche intensive et reconnue. Curieuse cette ressemblance de noms. Si on recherche, dans cet article pris comme référence par le WWF-IUCN, le chiffre de 40%, on le trouve mentionné comme mesurant la perte de biomasse provoqué par la déforestation ou les feux et non pas comme celui indiquant une quelconque hyper sensibilité "à une variation même faible des précipitations " dont il n'est jamais fait mention dans l'article. Il n'y pas non plus d'indication de possibilité de transformation de forêt en savane tropicale qui semble donc être une pure invention des auteurs du rapport GIEC. En bref, il s'agit purement et simplement d'une invention à partir de l'article de Nature par le WWF-IUCN, lui même encore amplifié par le texte du GIEC, comme nous allons le voir. Voici l'avis d'un spécialiste de la question : Simon Lewis, membre élu de la Royal Society à l'Université de Leeds, qui est un spécialiste de l'écologie des forêts tropicales a déclaré que la section de Rowell et Moore qui prédisait la possibilité de la destruction d'une large fraction de la forêt amazonienne, était "du n'importe quoi". "L'article de Nature traite des interactions entre les dommages causés par la déforestation, le feux et les sécheresses périodiques, qui sont tous extrêmement importants pour comprendre la vulnérabilité de la forêt Amazonienne, mais cet article ne concerne pas la vulnérabilité de ces forêts à cause de réduction de pluviométrie. " a-t-il déclaré. Il est instructif de suivre la chaîne des distorsions et des exagérations successives apportées au rapport de Rowel et Moore qui constitue lui-même une exagération et une distorsion intolérable de l'article de Nature : Le rapport WWF-IUCN (Rowel and Moore, 2000) déclare : Le rapport GIEC 2007 fait une interprétation, une dramatisation et une extrapolation outrancières du rapport WWF-IUCN, lequel a lui-même détourné le sens de l'article de Nature. Bref, du délire verbal, infondé d'un bout à l'autre, dans un article de WWF/IUCN datant de 2000 pour le rapport de 2007, lui-même soi-disant supporté, au second degré, par une référence scientifique de 1999 qui n'a jamais déclaré cela.... Addendum du 4 février : Voici encore un autre exemple d'erreur manifeste qui saute aux yeux et qui n'aurait jamais dû parvenir jusqu'au rapport final Le Nederlandgate : Les Pays-Bas sont vraiment très très bas, d'après le GIEC. (Sources : Vrij Nederland, et Steve Mc Intyre) Voici ce qu'affirme le chapitre 12 du rapport WGII (encore lui.), à propos des Pays-Bas : "Les Pays Bas sont un exemple d'un pays hautement prédisposé à souffrir aussi bien de la hausse du niveau marin que des débordements de rivières parce que 55% de son territoire se trouve en dessous du niveau de la mer. C'est là que vit 60% de la population et où 65% de Une recherche rapide dans les documents officiels Hollandais (le Bureau Central de Statistique) montre que les chiffres précédants sont grossièrement éxagérés. Et ce n'est pas un détail.. Outre le constat que les nombreux rédacteurs/relecteurs du rapport "scientifique" pourraient quand même se donner la peine de vérifier ces données élémentaires avant de donner l'imprimatur, on ne peut que remarquer que, quand erreurs il y a, celles-ci vont toujours dans le même sens : celui de l'alarmisme. Remarques et conclusion : Si on fait le rapprochement entre l'Amazongate, le Glaciergate et le mémorandum rédigé par le Professeur Paul Reiter en 2005, on relève un certain nombre de points communs révélateurs des graves dysfonctionnements du GIEC : -Les rapports sont rédigés par un certain nombre d'intervenants dont la qualification académique est faible ou inexistante mais dont les liens avec les ONG écologistes tels que WWF et Greenpeace sont évidents. On se demande où sont passés les 2500+ Top-scientists revendiqués par le GIEC s'il faut faire appel à des rédacteurs qui n'ont jamais publié aucun article scientifique...comme l'a stigmatisé Paul Reiter. -Les textes des rapports se réfèrent à de nombreuses sources issues de documents diffusés par les ONG telles que WWF ou Greenpeace dont les qualités scientifiques sont loin d'être garanties, mais les objectifs bien connus.. Sans compter des références à des travaux d'étudiants, à des observations de montagnards, ou encore à des articles de grands quotidiens comme le New York Times. -La lecture attentive de ces documents montre que certains chapitres ou paragraphes, parmi les plus alarmistes, semblent bâclés, écrits à la va-vite et dépourvus de sources crédibles. Ce n'est pas le cas de tous. On peut penser que les articles les plus alarmistes et les moins fondés ont été rajoutés au dernier moment, sous la pression des relecteurs politiques du Résumé pour les Décideurs désignés par les gouvernements et qui siègent au bureau du GIEC. Certains représentants doivent trouver que le rapport scientifique n'est pas assez alarmiste, pour la partie qui les concernent... Cela n'a évidemment rien à voir avec la science, mais tout avec la politique. Le résultat désastreux que nous constatons n'est pas étonnant. Je suis convaincu que les chercheurs qui contribuent honnêtement aux travaux du GIEC, en sont, eux-mêmes, désolés. -L'organigramme de la rédaction des rapports du GIEC (montré plus haut) ainsi que les aberrations du contenu de ces derniers sont révélateurs d'une organisation qui a voulu, dès le début, mettre la recherche scientifique sous la coupe de certains objectifs politiques auxquels l'ONU, l'UNEP, WWF, Greenpeace et beaucoup d'autres ne sont pas étrangers. Cette mise sous tutelle de la science par la politique n'est certes pas une nouveauté mais elle est de sinistre mémoire et elle a toujours conduit à des échecs. A mon humble avis, une organisation du type GIEC est, sans doute, l'un des systèmes les plus efficaces que l'on puisse inventer pour dévoyer la recherche scientifique et la mettre sous tutelle. Le presse, essentiellement anglophone (et germanophone dans une moindre mesure) s'est faite l'écho des multiples xxxx-gates qui ont été mis à jour après une relecture attentive du rapport AR4 du GIEC. Le Chairman du GIEC, R. Pachauri a fait l'objet d'attaques personnelles particulièrement sévères. Il est notamment formellement accusé par le Times (UK) d'avoir menti au sujet de Glaciergate dont il avait déclaré qu'il n'en avait eu connaissance que récemment. D'autre part, la presse Indienne et UK reproche à Pachauri d'avoir bénéficié de contributions substantielles en provenance, entre autres, d'Europe et des USA, en relation avec le rapport du GIEC proclamant que les glaciers Himalayens auraient disparu en 2035 (Pachaurigate). Plusieurs scientifiques (par ex. Andrew Weaver) et organes de presse ont demandé la démission de Pachauri. D'autres ont aussi réclamé la dissolution ou la refonte du GIEC. Le gouvernement Britannique vient de "laisser tomber" Pachauri.
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Voici quelques exemples de coupures de journaux on-line, sur ces affaires, parmi bien d'autres. Sans parler de la blogosphère, toujours très active. Quant à la presse française, le silence est de rigueur. Le Figaro avait mollement évoqué le Climategate, les autres l'avait évacué en quelques mots, mais il semble que le Pachaurigate, l'Amazongate, le Hollandgate, la remise en cause du leader du GIEC etc... qui ont fait les choux gras de la presse anglophone n'ont guère été jugés crédibles par nos médias. Lesquels avaient aussi et entre autres, complètement passé sous silence la mise en place et la progression de l'expérience CLOUD au CERN de Genève, sans doute parce que la France est le seul grand pays développé qui n'y participe pas... Le Monde du 28/01 nous livre le fond de sa pensée au sujet de ces affaires. Voici ce qu'il écrit : Ainsi, The Guardian qui ne prend pas de gants, notamment au sujet du Climategate, ferait partie de la presse conservatrice ? C'est un vrai scoop. Nous verrons bien comment cette affaire va tourner et jusqu'où elle va aller. Mais il n'est pas contestable que la crédibilité du GIEC et de son président sont très sérieusement entamées.. Quant au bonnet d'âne du mois de Janvier, je ne sais plus où donner de la tête, tant les candidatures sont nombreuses. Il me semble cependant que le jury Norvégien qui a attribué le Prix Nobel ( de la paix) à une organisation et à son président, capables de rédiger des rapports "scientifiques" dignes du Malariagate, du Glaciergate, de l'Amazongate et de biens d'autres encore, est un excellent candidat. N'est-ce pas ?
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3 Janvier 2010 : Un Glaciergate ? : Les glaciers de l'Himalaya, la presse, le rapport AR4 du GIEC, le WWF, R. Pachauri et les glaciologues... A l'approche du Sommet de Copenhague (début décembre 2009) qui devait sceller un nouvel accord (dit Kyoto2) contraignant sur la réduction des émissions des gaz à effets de serre et qui s'est achevé, comme chacun sait, par un fiasco retentissant, les médias nous ont submergé de déclarations ultra-alarmistes dont celle qui a été rapportée par le Daily Mail (photo ci-contre). Cet article qui a été répercuté sous des formes diverses par un très grand nombre d'organes de presse du monde entier, était intitulé " Les glaciers de l'Himalaya pourraient disparaître avant 30 ans à cause du réchauffement global". De fait, on ne peut guère reprocher au "Daily Mail Reporter" et aux autres, d'avoir purement et simplement recopié quelques lignes du très volumineux 4ème rapport scientifique (AR4) du GIEC paru en 2007 que l'on ne doit pas confondre avec le maigre SPM (le résumé pour les responsables politiques). En effet, les journalistes considèrent le rapport du GIEC, à l'instar des dépêches de l'AFP (l'agence qui a découvert les rayons cosmétiques), de l'AP ou de Reuters, comme la parole révélée. Mal leur en a pris. Voici l'extrait concerné ainsi que ses références : IPCC AR4 WG2 Ch10, p. 493 "Glaciers in the Himalaya are receding faster than in any other part of the world (see Table 10.9) and, if the present rate continues, the likelihood of them disappearing by the year 2035 and perhaps sooner is very high if the Earth keeps warming at the current rate. Its total area will likely shrink from the present 500,000 to 100,000 km2 by the year 2035 (WWF, 2005)". De prime abord, il est surprenant de constater que la seule source revendiquée par le GIEC pour étayer cette "information" particulièrement inquiétante, soit un article du WWF, le World Wildlife Fund, alors que tout le monde sait que cette organisation publie régulièrement des articles catastrophistes évidemment non revus (peer-reviewed) par les scientifiques. Sans aucun doute, cette source a échappé au processus du peer-review dont Rajendra Pachauri, le Président du GIEC, nous répète pourtant urbi et orbi, qu'il est incontournable pour pouvoir figurer dans les rapports du GIEC...
ont mené deux enquêtes approfondies dans le but de comprendre comment de telles affirmations, émanant du WWF, ont pu se retrouver dans le rapport scientifique du GIEC de 2007. Les résultats de ces deux enquêtes et des réactions suivantes nous en apprennent beaucoup sur le "sérieux" des rapports du GIEC qui sont pourtant censés rassembler l'essentiel des données scientifiques avérées sur le climat et servir de base à l'élaboration d'une politique mondiale contraignante. A partir de la source du document du WWF (2005) cité, le Professeur Cogley a remonté la piste jusqu'au seul document (non revu par les pairs) qui évoque la question et dans lequel on retrouve d'ailleurs la phraséologie utilisée dans le rapport AR4 du GIEC... à un gros détail près comme nous allons le voir. Il s'agit d'un document de travail pour l'UNESCO édité en 1996. (Kotlyakov, V.M., 1996, The future of glaciers under the expected climate warming, 61-66, in Kotlyakov, V.M., ed., 1996, Variations of Snow and Ice in the Past and at Present on a Global and Regional Scale, Technical Documents in Hydrology, 1. UNESCO, Paris (IHP-IV Project H-4.1). Voici la phrase de Kotlyakov que l'on trouve à la page 66 de ce document : "The extrapolar glaciation of the Earth will be decaying at rapid, catastrophic rates - its total area will shrink from 500,000 to 100,000 square kilometres by the year 2350.". Soit, en français : La glaciation extrapolaire mondiale (NDT : C'est à dire de tous les glaciers hors des pôles) décroîtra à des vitesses rapides, catastrophiques - sa surface totale se rétrécira de 500.000 à 100.000 kilomètres carrés aux environs de l'année 2350." A rapprocher de la phrase cruciale du rapport scientifique du GIEC de 2007 (AR4, WGII, page 493) Its total area will likely shrink from the present 500,000 to 100,000 km2 by the year 2035" Outre la substitution des dates 2350 par 2035 qui laisse rêveur, il faut noter que le rapport Kotlyakov concernait les 500.000 km2 de tous les glaciers de la planète (hors les pôles) et que ce même chiffre ne peut, en aucun cas, s'appliquer aux glaciers Himalayens seuls (33.000km2). Il y a donc, au moins, deux erreurs dans le rapport du GIEC...
Cependant Le Professeur Cogley en déduit qu'il s'agit probablement d'une grossière "erreur" de transcription ( 2035 au lieu de 2350.) due à un ou à plusieurs des 10 auteurs du rapport du GIEC en question. Il fait remarquer qu'il est quand même très difficile d'imaginer qu'une telle énormité ait réussi à passer les filtres de la révision systématique des autres collègues rédacteurs ainsi que le filtrage du processus de révision par les relecteurs du rapport avant sa publication définitive.. sans compter l'imprimatur accordé par les représentants des gouvernements qui adhèrent au GIEC. Nous verrons plus loin que malgré les objections, ce texte avait bien réussi à passer tous les filtres, en parfaite connaissance de cause. De son côté, le Professeur Nielsen-Gammon a mené une enquête encore plus approfondie et a remonté la piste de cette étrange affirmation jusqu'à Ainsi Nielsen-Gammon ne pense-t-il pas qu'il s'agit d'une simple erreur de transcription comme Cogley, mais plutôt d'une conviction affirmée de certains scientifiques qui s'est propagée jusque dans le rapport final du GIEC... sans aucun support scientifique avéré.
qui ne soufflent jamais le froid sur le réchauffement climatique et qui ne nous ont pas habitués à ce genre d'autoflagellation, intitulent un article du 5 décembre sur ce sujet par : "Himalayan glaciers melting deadline 'a mistake' " soit " "Date de la disparition des glaciers de l'Himalaya " une erreur"". Avec des guillemets autour de "a mistake", riches de sous-entendus. Voici quelques extraits de cet article : "Lors d'une déclaration commune, quelques uns des meilleurs glaciologues mondiaux qui sont aussi participants au GIEC, ont affirmé que "Cette énumération d'erreurs dans la glaciologie de l'Himalaya... a provoqué beaucoup de confusion qui aurait pu être évitée si les normes de publication, incluant le processus de peer-review et la restriction exclusive au travail revu par les pairs, avaient été respectées"" "Michael Zemp du Service de Suivi des Glaciers Mondiaux (Zurich) a aussi déclaré que l'affirmation du GIEC sur les glaciers Himalayens avait été la cause d'une "confusion majeure dans les médias".(NDT : Pas seulement dans les médias.).. " En application des règles du GIEC, ceci n'aurait pas dû être publié car cela ne repose pas sur des références scientifiques avérées "...." Dans l'état actuel de nos connaissances, il n'est pas plausible que les glaciers de l'Himalaya aient disparu dans les prochaines décennies. Je ne connais aucune étude scientifique qui supporte l'idée d'une complète disparition des glaciers dans l'Himalaya durant ce siècle.""
Les quelques lignes, extrêmement inquiétantes pour le futur de l'Himalaya, n'ont évidemment pas laissé insensibles les Indiens, les Chinois (Tibet), Pakistanais, Népalais et les habitants du Bhoutan, qui sont les premiers concernés par cette déclaration, puisque l'Himalaya fait partie intégrante de leurs territoires. C'est ainsi que le Ministre Indien de l'Environnement Mr Jairam Ramesh a commandé un rapport indépendant à un expert glaciologue reconnu qui parcourt depuis plusieurs décennies les glaciers de l'Himalaya, le Dr. Vijay Kumar Raina. Ce dernier a examiné en détail le comportement de quelques 20 glaciers parmi les plus importants et ce depuis 150 ans. Il a observé que si certains glaciers ont reculé, d'autres ne l'ont pas fait, d'autres ont reculé puis se sont arrêtés etc...et que les comportements très variés observés ne permettent certainement pas de conclure que ceux-ci résultent du réchauffement climatique.
au sujet de cette affaire, essayait de faire le point sur la situation réelle des glaciers de l'Himalaya. La conclusion est claire : Nous n'en savons pas assez pour faire des prédictions. " Le mot de la fin est que les affirmations du GIEC sont "horriblement fausses" assure John "Jack" Shroder, un spécialiste des glaciers de l'Himalaya de l'Université de Nebraska, Omaha. "Ils ont été trop rapides pour tirer des conclusions avec trop peu de données." On trouve, toujours dans ce même article de Science, un paragraphe qui en dit long sur le fonctionnement interne du GIEC : "Le spécialiste de l'Atmosphère Murari Lal [...] auteur principal et coordinateur du chapitre sur l'Asie du rapport 2007 du GIEC, rejette l'idée que le GIEC était en dehors de la plaque à propos des glaciers Himalayens. Mais il reconnaît que l'équipe des 10 auteurs du rapport en question, s'est basée sur des travaux non publiés en ce qui concerne l'état des glaciers. On croit rêver.
Et on se demande pourquoi les Indiens et les Chinois se sont montrés si peu enthousiastes (c'est un euphémisme) lors du récent sommet de Copenhague. Par ailleurs, le Dr. Mandhav Khandekar, scientifique Indo-Canadien, vétéran de l'environnement, cite les archives de l'histoire Hindoue qui remontent à près de 5000 ans (période particulièrement chaude de l'holocène) dans lesquelles il précise qu'il n'a jamais été fait mention d'aucun changement des glaciers himalayens ni d'un quelconque assèchement du Gange ou des autres grands fleuves de la région. Comme de bien entendu, Rajendra Pachauri, le CEO du GIEC, a été rudement interpelé au sujet du texte ultra-alarmiste sur l'Himalaya publié dans le rapport scientifique AR4 du GIEC, sans aucun support scientifique, contrairement à ses exigences répétées. Ses réponses sont intéressantes. En voici quelques-unes à propos du rapport indépendant commandé par le Ministre Indien de l'Environnement : Ceci étant, l'ingénieur diplômé des chemins de fer et Docteur en économie, co-titulaire du Prix Nobel de la Paix (avec Al Gore et le GIEC), président du GIEC, R. K. Pachauri a, tout de même, une curieuse façon de s'exprimer pour un "grand scientifique climatologue" (comme disent les médias). Voilà qu'il qualifie une étude effectuée par un expert glaciologue vétéran, d'arrogante ou de science Vaudou, après avoir déclaré, il y a deux ans, que la théorie de Svensmark et al sur l'influence des cycles solaires sur le climat (actuellement testée au CERN de Genève) était " extrêmement naïve et irresponsable"... Vous l'avez deviné : Le bonnet d'âne du mois de Décembre 2009 (en poils de Yéti, très difficiles à trouver) est attribué, sans hésitation, au Président
Un accessit (bonnet d'âne ordinaire) est attribué aux très nombreux journalistes de la presse écrite qui ont recopié le texte du rapport du GIEC sans se poser la moindre question sur ses sources, alors qu'ils se targuent de ne fournir que des informations recoupées et vérifiées à leurs lecteurs, ce que (selon eux.) les sites sur Internet ne feraient pas. Compléments du 25/01/10 : Les acteurs du Glaciergate parlent : Ainsi, le Dr Lal, auteur principal et coordinateur du rapport sur l'Asie en question déclare au Mail que :"Nous savions que le texte du WWF avec la date de 2035, était de la "littérature grise" [littérature non revue par les pairs]. Mais cela ne fut jamais remarqué par aucun des auteurs de notre groupe de travail, ni par aucun des 500 relecteurs externes, ni par les gouvernements auxquels il fut envoyé, ni encore par les éditeurs responsables de la relecture finale du rapport du GIEC" Lors de l'interview avec le Mail, le même Dr Lal donne quelques éclaircissements sur les objectifs de cette manipulation :" Cela concernait plusieurs pays de la région est aussi leurs ressources en eau. Nous pensions que si nous pouvions mettre cela en exergue, cela aurait un impact sur les décideurs politiques et les politiciens et les pousserait à prendre des mesures concrètes." __________________________________________________________________________ Addendum du 23 Janvier 2010 : Brève revue de presse : Où en sont les médias francophones sur cette affaire ? Après avoir sensiblement minimisé les implications du Climategate (le hacking des courriers du CRU), la presse et les médias francophones seront heureux d'apprendre que nos voisins d'outre-Manche, eux, ont pris l'affaire très au sérieux. Sans doute avaient-ils pris la peine de lire le contenu des emails...Ainsi le Parlement Britannique a-t-il décidé d'ouvrir une enquête approfondie sur les révélations issues de la publication des emails du CRU ainsi que sur l'indépendance (proclamée) des bases de données utilisées par cet organisme. On sait par ailleurs que Mike Mann (inventeur de la crosse de hockey et créateur du site RealClimate) fait l'objet d'une enquête officielle au sein de sa propre Université et que Phil Jones a été écarté de sa fonction de directeur du CRU en attendant la fin des enquêtes en cours. 24 Juillet 2009 :
9 Novembre 2009
13 Novembre 2009
Le 9 décembre2009
Le 18 Janvier 2009
Le 20 Janvier 2010:
Le 22 Janvier 2010
Le 23 Janvier 2010 :
La blogosphère anglophone Ainsi, avec un synchronisme très impressionnant, la presse francophone (du moins Belge et Française), sans doute inspirée par la dépêche de l'AFP du 18 Janvier, s'est résolue à relater ces événements à partir du 20 Janvier. C'est mieux que rien mais c'est quand même plus de deux mois après la parution de l'article de Science du 13 Novembre 2009 qui est pourtant très clair sur le sujet et qu'ils auraient dû exploiter. C'est aussi près de quinze jours après la fin du sommet de Copenhague. Le traitement de l'information relative au Glaciergate par nos organes de presse est révélateur. De nouveau, et comme ils l'avaient fait lors du Climategate, la plupart (un peu moins pour le Figaro) cherchent à minimiser les implications de ces révélations en suggérant, le plus souvent, qu'il ne s'agit que d'une banale erreur (de typographie ?) et en oubliant que beaucoup de lecteurs ont accès aux rapports du GIEC, qu'ils savent parfaitement lire les textes qui accompagnent "l'erreur" et qu'ils peuvent en tirer les conclusions qui s'imposent. Le journal Libération se distingue en intitulant son article par "Le GIEC n'est pas parfait" -sous-entendu "on peut bien faire une erreur". Malheureusement, l'analyse du déroulement des événements qui ont conduit à la rédaction de cette partie du rapport du GIEC et qui a fait les choux gras de la presse américaine et de la blogosphère, et les aveux même des auteurs de ce chapitre du rapport du GIEC, ne laissent aucun doute sur la volonté affirmée des auteurs du texte du GIEC d'en rajouter sur l'alarmisme et ceci sans disposer de la moindre source scientifique avérée, ce qui est un comble pour un rapport scientifique ... au point d'en arriver à rédiger un texte très sévèrement critiqué par leurs collègues, pourtant non climato-sceptiques. On peut aussi s'étonner que les trois organes de presse français (Libé, Le Monde, Le Figaro) qui étaient tombés à bras raccourcis sur Vincent Courtillot jusqu'à évoquer "sa forfaiture" ou "sa malhonnêteté", pour une simple erreur de base de données qui n'affectait pas le résultat final, fassent maintenant preuve d'une extrême indulgence sur les courriers du Climategate et sur l'affaire du Glaciergate qui relèvent toutes deux et à l'évidence, de la malversation pure et simple... Curieux comportement de la part d'une presse "indépendante", Non ? D'autre part, pour être franc, et c'est d'ailleurs la conclusion à laquelle est parvenu l'article de Science cité, on ne sait encore que très peu de choses sur la fonte des glaciers Himalayens... Et c'est ce qu'auraient dû, honnêtement, conclure le rapport du GIEC ainsi que les Le point de vue de Pensee-Unique: Cette affaire du " Glaciergate" qui intervient peu de temps après le Climategate que je relate ci-dessous, laisse évidemment planer des doutes sérieux sur le parti pris, délibérément alarmiste, de certains groupes de chercheurs et, à l'évidence, de certains rédacteurs des rapports du GIEC et, bien sûr, de son célèbre patron. Quoiqu'en disent nos organes de presse, il est franchement inquiétant qu'un rapport officiel du GIEC qui est à la base de prises de décisions qui concernent l'ensemble du globe, puisse être affecté par des erreurs (pour de pas dire plus) de cette ampleur. (L'Himalaya, le Gange, le Brahmapoutre et leurs multiples affluents concernent quand même des centaines de millions d'habitants). D'autant plus que les processus de révision et de relecture des rapports du GIEC, réputés infaillibles, ne manquent pas. Le personnel pour le faire, non plus. Très loin de là. A l'inverse, il est rassurant de constater que de nombreux chercheurs, dont la plupart contribuent aux rapports du GIEC, se sont dressés contre l'absurdité de ces affirmations sur la fonte des glaciers de l'Himalaya, dès que cette affaire est devenue publique et qu'ils ont pu s'exprimer. Il suffit de lire l'article de Science pour s'en convaincre ainsi que les déclarations des professeurs Nielsen-Gammon, Cogley, Kaser, Zemp dont la presse francophone n'a pas, ou très peu, parlé.. De mon point de vue, cette observation relève de la même constatation que celle que je faisais en conclusion du texte sur le Climategate (ci-dessous) : Le GIEC, au sens large, est loin d'être aussi unanime qu'on voudrait nous le faire croire. Il y a, sans aucun doute, de très nombreux chercheurs sérieux et consciencieux, qui ne cherchent qu'à faire progresser nos connaissances sur le climat, sans aucun parti-pris. Je n'en dirais pas autant du bureau du GIEC et de quelques rédacteurs principaux de ces rapports qui me semblent loin de faire l'unanimité parmi les chercheurs. Souvenez vous de la lettre de démission du GIEC de Christopher Landsea suite à un grave conflit avec Kevin Trenberth, lors de la rédaction du chapitre sur les ouragans du rapport AR4 du GIEC (le rapport 2007 dont il est question dans ce billet)....
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23 Novembre 2009 : Un scoop. La presse anglophone et la blogosphère se sont littéralement déchaînées ce week-end, avec des titres aussi explosifs que "Climategate : supercherie stupéfiante et malversation dévoilées au Centre de Recherche sur le réchauffement du Royaume Uni" (DailyTech); "La main dans le sac"(Skyfal); "Climategate : Le dernier clou dans le cercueil du réchauffement anthropique ?"(The Telegraph UK) et une foule d'autres comme le Boston Herald, Times, Guardian UK, Nature, BBC News, Christian Science Monitor, United Press, CBS, Wall Street Journal, New York Times, Associated Press, Washington Post, Los Angeles Times ont tenté d'analyser la situation Voici : Un ou des hackers inconnus ont rendu publics 6500 fichiers dont 1073 emails, provenant du célèbre CRU (Climate Research Unit) de l'Université d'East Anglia qui fait la pluie et le beau temps aussi bien au sein du GIEC que dans les courbes de températures publiées par le Hadley Center (d'où le nom de HadCru) et le MetOffice Anglais (l'équivalent de Méteo France). Ce qui est important mais qui est rarement signalé dans la presse et la blogosphère, c'est la manière dont ces données ont été rendues publiques (sur Internet, bien sûr). Cela représente une masse d'information considérable qu'il aurait été impossible de transmettre sur papier : 217,7 mégaoctets de textes et de données. " Nous pensons que, dans la situation actuelle, la science du climat est trop importante pour demeurer dissimulée. D'autre part, et cela est aussi rarement noté : Le gros fichier en question s'appelle FOI2009, ce qui n'est pas anodin Mais, est-on certain que ces données, ces correspondances, ces codes, sont authentiques ? -Parce qu'aucun des auteurs ou des récipiendaires des courriers révélés dans FOI2009, n'a démenti en être l'auteur ou le récpiendaire. Tout au contraire, ils l'ont reconnu tels Michael Mann et Kevin Trenberth dans le Washington Post. Ces derniers ont cherché à minimiser le sens de leurs écrits avec des arguments classiques du style "ils sont pris hors de leur contexte etc.." Ils ont répondu à des questions très précises sur le contenu des ces courriers...et quand ils ne pouvaient le faire, ils répondaient qu'ils avaient oublié. Pour moi, c'est un aveu franc et massif en faveur de l'authenticité de ces documents. Je pense que les chercheurs en question craignent qu'une expertise officielle les prenne en défaut. De fait, le magazine australien Investigate rapporte que Phil Jones, directeur de l’Unité de recherche climatique, déclare ne plus se souvenir exactement ce qu’il a pu vouloir dire il y a dix ans quand il a écrit dans un courriel qu’il fallait « cacher la baisse » Dans un communiqué publié par l'Université d'East Anglia, Phil Jones reconnait que ce courriel est authentique. (Voir ci-dessous). Alors qui sont les chercheurs, auteurs, récipiendaires ou mentionnés dans ces emails professionnels ?
Skyfal vous donne une liste des emails importants, avec un bref résumé en français. Ci-dessous, à gauche les textes en anglais originaux tirés des emails (avec les références). A droite, une traduction en français avec des commentaires ou des explications. Dans de nombreuses circonstances, j'ai volontairement omis de citer les noms des auteurs, pour ne pas les accabler. Ce qui n'est pas mon objectif. Si vous le désirez, vous retrouverez ces noms dans les liens que je donne.
Voilà. Jugez vous-mêmes ! Personnellement, je n'avais jamais vu ça. On peut observer que très peu de choses sont parues dans la presse française à ce sujet. Il n'en est pas de même dans la presse anglophone qui a souvent titré en gras sur cette question. La presse pro-GIEC (comme l'Express) minimise l'affaire, reproche le hacking (en ignorant le FOIA) et ne mentionne évidemment rien du contenu compromettant des fichiers que j'ai cités ci-dessus et de beaucoup d'autres. Certains vont même jusqu'à expliquer que tout cela se comprend à cause de la "pression insoutenable" exercée par les "méchants sceptiques". Ces journalistes n'ont pas dû lire les dossiers avec suffisamment d'attention car ce ne sont pas les "méchants sceptiques" qui persécutent les climatologues du GIEC. En conclusion (provisoire) et à mon humble avis : Assez paradoxalement, la lecture attentive de ces quelques échanges (et de beaucoup d'autres) entres les membres scientifiques du gotha du GIEC laisse entrevoir une suite positive à cette sombre affaire. Si on lit entre les lignes de ces échanges de courriels dont certains dépassent la limite du tolérable, on constate que ce petit monde est loin d'être aussi homogène et consensuel qu'on voudrait nous le faire croire. En réalité, il existe plusieurs catégories de chercheurs, au sein de ce réseau, manifestement bien structuré, tel qu'il avait d'ailleurs été décrit et soigneusement analysé dès 2006, dans le rapport Wegman (sur la crosse de Hockey de Mann et al) (pages 38-47) :
S'il ne fallait retenir qu'une seule phrase dans cette collection d'emails, je citerais celle-ci qui nous vient de Keith Briffa du CRU. Elle nous dit tout et résume parfaitement la situation actuelle des chercheurs en climatologie qui travaillent pour le GIEC.: Note added in proof : 11 décembre 09. Un professionnel de l'analyse des réseaux informatiques a effectué une analyse détaillée de la possibilité de hacking des données informatiques du CRU. Il conclut que la probabilité que ce piratage provienne de l'extérieur est infime. Voici sa conclusion : " The simplest explanation in this case is that someone at UEA found it and released it to the wild and the release of FOIA2009.zip wasn’t because of some hacker, but because of a leak from UEA by a person with scruples." Soit : "L'explication la plus simple, dans cette affaire, est qu'une personne de l'Université d'East Anglia a récupéré NDT : (ces données), et les à relâché dans la nature. La fuite du fichier FOIA2009.zip ne provient pas d'un quelconque hacker mais résulte d'une fuite organisée de l'UEA par une personne en proie aux scrupules ." . -Un site Portugais avec de nombreux extraits de courriers et les fichiers originaux accessibles.- Vous disposez à présent d'un moteur de recherche efficace parmi les 1073 emails Des mots, des phrases entières (en anglais) conviennent...: Voici une liste de liens de journaux (en partie communiquée par un lecteur que je remercie) en relation avec cette affaire. On voit les différences de perception imédiatement, selon les orientations des journalistes. Le "truc", la grosse ficelle que je dénonce plus bas est très souvent utilisée. http://www.nytimes.com/200 9/11/21/science/earth/21cl imate.html Alors, à qui revient le bonnet d'âne de Novembre 2009 ? Vous vous souvenez peut-être du coup du bonneteau utilisé par la presse (et le GIEC) pour dissimuler le fait que les températures ne montent plus depuis une dizaine d'année. C'est simple comme bonjour : on vous disait que l'année 200X est la XXème la plus chaude depuis 1980 etc.. ce qui permet de dissimuler l'évolution récente des températures qui, en réalité, vont à la baisse. Malhonnête mais bien joué. J'ai brièvement évoqué l'astuce en question mais je la détaille ici, telle qu'elle a été utilisée dans la première dépêche d'agence l'AP ( L'Agence de Presse), (à ne pas confondre avec l'AFP, l'inventrice des rayons cosmétiques) et reprise in extenso, par la presse et des médias audiovisuels... Tout le monde sait que le truc N°1 d'un illusionniste consiste à accaparer votre attention en vous montrant un objet sans intérêt tout en dissimulant le gros de l'affaire qui va vous surprendre : ça marche à tout les coups et nous rappelle le célèbre dicton : " Quand on lui montre la lune , l'idiot regarde le doigt". Seulement, cette fois-ci, l'idiot... c'est nous. Dans l'affaire qui nous occupe ici, que fallait-il cacher ? C'est évidemment le contenu compromettant de certains courriers du CRU et, parmi beaucoup d'autres, la fameuse phrase "to hide the decline" " afin de masquer la décroissance" que Phil Jones a d'ailleurs été incapable d'expliquer aux interviewers américains et que les journalises francophones ont certainement lue puisqu'elle fait partie du même message que celui qui mentionne le truc ou l'astuce qui va servir à détourner l'attention du lecteur. Pour éviter de mentionner cette phrase compromettante, il fallait donc attirer l'attention des lecteurs sur une chose sans importance qui permettait, de balayer d'un revers de main toute suspicion du lecteur et le convaincre que ces courriels ne présentaient aucun intérêt et que ce n'était qu'une tempête dans un verre d'eau. Alors, les journalistes astucieux ont focalisé l'attention sur la mention de Phil Jones qui déclare qu'il a utilisé un "trick", "un truc", "une astuce" pour compléter ses courbes... Lisant cela, le lecteur moyen se dit qu'il est tout à fait normal que d'utiliser une astuce pour un chercheur, que ça fait même partie de son travail (ce qui est vrai) , et que tout va bien. Il en conclut évidemment que les sceptiques ont exagéré et qu'il n'y a rien d'intéressant dans ces messages...Très malhonnête, encore une fois, mais bien joué. A titre d'exemple, le "journal de référence" vient de publier un article on-line sur cette affaire étonnante. Cet article qui passe, bien sûr, sous silence, la totalité des documents dont j'ai reproduit ici quelques exemplaires et qui utilise l'astuce signalée ci-dessus, est intitulé : "Les courriels des climatologues divulgués pour les discréditer". Cet article n'est d'ailleurs rien d'autre qu'une reprise de la dépêche de l'agence de presse AP qui a donné le ton. Voici donc, à titre exceptionnel, la superbe collection de bonnets d'âne du mois de Nov. 2009, en forme de chapeaux d'illusionistes de cirque que j'offre aux journalistes auteurs de ce magnifique tour de passe-passe qui consiste à cacher l'essentiel sous un détail ridicule. Vous remarquerez qu'il reste encore un bonnet d'âne non attribué. Je ne doute pas qu'il le sera très bientôt : Bravo les artistes! On applaudit. Même si le journalisme honnête et authentique y prend, au passage et une fois de plus, un grand coup.... Suite ...:
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10 Octobre 2009 : De Charybde en Scylla. : Crosse de hockey - le Retour. Ce bonnet d'âne exceptionnel est divisé en deux parties. La première concerne les avatars récents de la célèbre Crosse de Hockey. Le deuxième une bourde monumentale dans le dernier rapport officiel de l'ONU sur le climat. Ce billet est un peu plus long et un peu plus technique que les bonnets d'âne traditionnels. Du moins au début. Je le regrette mais ce sujet est crucial et il est difficile de faire plus court si on veut être précis. Quoiqu'il en soit, sa lecture est édifiante, comme vous allez le voir... Rappels : Tout les lecteurs attentifs se souviennent de la polémique qui a suivi la publication d'une reconstruction des températures du dernier millénaire effectuée par le Dr Michael Mann et son équipe en 1998. Cette publication, baptisée "crosse de hockey", constituait l'argument N°1 pour les tenants du réchauffement climatique anthropique avancé par le GIEC, jusqu'à figurer jusqu'à 5 fois dans un seul rapport du GIEC. Ci-contre, Le Président du GIEC de l'époque, Sir John Houghton dissertant sur la fameuse Crosse de Hockey, lors d'une réunion du GIEC qui, s'appuyant sur ce graphe, conclut à l'intervention humaine dans les changements climatiques.
Cette reconstruction, en forme de crosse de hockey, qui rayait carrément de la mémoire des hommes, la période chaude de l'optimum médiéval vers (1000-1300) ainsi que le petit âge glaciaire qui l'a suivi et qui s'est prolongé jusque dans les années 1800, a soulevé une tempête de protestations conclue par deux expertises indépendantes (dont le rapport Wegmann) qui ont, toutes deux, conclu à des anomalies de procédures d'analyse ainsi qu'à des choix de données inappropriées.J'avais rédigé, en 2006, un bref résumé de cette polémique dans cette page. Outre les graves problèmes inhérents à l'utilisation de la dendrochronologie en tant que marqueur de température dont je donne un bref aperçu ci-dessous; il apparaît que la sélection des données inappropriées ou non statistiquement représentatives a, de nouveau, et malgré le précédent fâcheux de Michael Mann, conduit certains chercheurs et le dernier rapport de l'ONU à prendre leurs désirs pour des réalités...Malheureusement pour eux, des analystes vigilants tels que Steve Mc Intyre et Ross Mc Kitrick sont toujours sur la brêche.. A gauche, la reconstruction des températures du passé telle qu'elle figurait dans les rapports du GIEC jusqu'en1996. Au centre, Michael Mann présentant une des sections d'un arbre utilisé pour la reconstruction du climat reporté sur la figure de droite. Comme on le voit du premier coup d'oeil, la courbe de Mann et al a effacé le petit âge glaciaire pourtant très largement documenté dans les récits historiques et l'optimum médiéval documenté par l'étude des pollens, la stratigraphie, les sédiments, les stalagmites, la datation isotopique etc...dans un grand nombre de sites tout autour du globe. Contrairement à une assertion souvent entendue et propagée par les auteurs de cette crosse de hockey, un très grand nombre de mesures effectuées sur tous les continents de la planète montre que l'optimum médiéval a bien été un phénomène planétaire et ne concernait pas que l'hémisphère Nord.
Dans les années qui suivirent la publication des deux rapports d'expertise, le GIEC se fit plus discret sur la publication de la Crosse de Hockey de Michael Mann, d'autant plus que d'autres reconstructions (très soignées) de températures avaient été publiées qui re-montraient l'existence de l'optimum médiéval et du petit âge glaciaire. La courbe du haut est due à Moberg (2005) On y voit très bien le petit âge glaciaire et l'optimum médiéval. Moberg est un scientifique "mainstream" affilié au GIEC La courbe du bas, plus récente, est due à Craig Loehle (document ici). Publiée en 2007. Loehle a publié plusieurs articles critiques sur l'utillisation irraisonnée de la dendrochronologie. Bien que provenant d'un scientifique proche du GIEC (Moberg) et d'un scientifique plutôt sceptique (Loehle), ces deux courbes sont pratiquement identiques. Elles reproduisent correctement ce que tout le monde sait, c'est à dire l'existence nette d'un optimum médiéval (800-1200) et d'un petit âge glaciaire (entre 1400 et 1800). Les deux courbes diffèrent cependant dans les températures du vingtième siècle, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les supputations concernant le fait qu'il a fait plus chaud ou moins chaud en 1998 (qui est le pic actuel de température) qu'au moyen-âge. Mais cela n'est pas très important ni définitif du fait de la grande imprécision qui règne dans ce genre de reconstructions. Pour la période récente, on dispose de thermomètres. On aurait pu penser que l'affaire était close. Il n'en est rien. Première partie du bonnet d'âne d'Octobre 2009 : La Crosse de Hockey II, le retour : Le récit suivant est de Ross McKitrick ( professeur à l'Université de Guelph, Ca) qui a travaillé avec Steve McIntyre lors de l'affaire de la crosse de hockey I . Il est édifiant sur de nombreux plans. Il nous permet de saisir le lien étroit et la continuité qui existent entre le scandale de la crosse de hockey de 1998 et les tentatives répétées de revitalisation de ce type de courbe, au cours des neuf dernières années, en dépit des résultats très négatifs des deux expertises indépendantes. En fait, tout repose, une fois encore, sur une seule et ridiculement maigre série d'échantillons, tenue secrète, jusqu'à présent... Ce récit donne, malheureusement, une vision plutôt pessimiste de la manière dont fonctionne actuellement la recherche climatique et, aussi, sur certains "referees" qui ne vont pas chercher trop loin ainsi que sur les éditeurs de certaines publications scientifiques (Science et Nature) que Roy Spencer a qualifié de "grises".
Il est inutile d'ajouter que cette histoire de mélèzes de la péninsule de Yamal a fait couler énormément d'encre ( plutôt de Méga octets) et donné lieu à une polémique virulente entre d'une part, les nombreux et acerbes critiques de la crosse de hockey et, d'autre part, le site RealClimate (fondé par Michael Mann lui-même) et Keith Briffa. Il n'en reste pas moins que certains graphiques parlent d'eux-mêmes. En voici quelques uns, parmi bien d'autres : Comme on peut le constater, les résultats sont extrêmement différents d'une série d'échantillons à l'autre. En sélectionnant une série donnée, par exemple, YAD061 comme cela a été fait dans le cas du jeu de données de Briffa, il est très facile de prédéterminer la forme de la courbe finale en forme de crosse de Hockey. Dans une telle situation, et quelques soient les (grandes) réserves que l'on peut éprouver à l'encontre de la dendrochronologie pour la mesure des températures (voir ci-dessous), la seule attitude scientifique raisonnable consiste à utiliser toutes les données disponibles en les pondérant en fonction de leur population. L'exclusion de certains jeux de données ne peut être effectuée qu'en s'appuyant sur des arguments solides et, bien évidemment, en communiquant ses données et les raisons pour lesquelles ces jeux ont été délaissés. Ce qui n'a pas été fait (pendant 9 ans.) et laisse peser un doute sur les motivations des auteurs de ces recherches ainsi que sur leurs résultats. Sans compter que faire disparaître l'optimum médiéval et le petit âge glaciaire, très amplement documenté... éveille quelques soupçons. On se trouve pourtant dans l'hémisphère Nord.
Ci-contre, les données retenues par Briffa et al, lesquelles ont été utilisées par de nombreuses publications (du même groupe).
Ci-contre , les résultat des données beaucoup plus étoffées obtenues par Schweingruber en excluant celles retenues par Briffa et al. Le XXième siècle ne montre rien d'exceptionnel.
Ci-contre, la totalité des données disponibles. On perçoit une légère montée des températures au XXième siècle dues aux échantillons de Briffa. Assez bizarrement, l'optimum médiéval n'est pas très visible non plus que le petit âge glaciaire. Il n'est pas exceptionnel qu'en matière de dendrochronologie on rencontre ce problème de "divergence". Normalement les nombreux traitements numériques que l'on fait subir à ces données, en utilisant un certain nombre d'hypothèses plus ou moins assurées, permettent de s'affranchir de ce genre difficultés en ne conservant que les données significatives sur le plan statistique.
Deuxième partie du bonnet d'âne d'Octobre 2009 : Les bourdes de l'ONU dans son dernier rapport sur le climat Compte-tenu de ce qui vient d'être décrit ci-dessus, on aurait pu espérer que les autorités responsables du GIEC, c'est à dire l'ONU (via sa section UNEP), réalisent que la prudence est de mise en ce qui concerne les reconstructions du climat des temps passés et évitent de placer la courbe de Mann en exergue de leur rapport de 2009 comme il l'avaient d'ailleurs prudemment fait dans le rapport de 2007. Ce rapport de 2009 est rédigé à destination des négociateurs de la prochaine conférence de Copenhague qui va se tenir en décembre 2009 et qui, comme chacun sait, doit prolonger les accords de Kyoto qui arrivent à expiration. La couverture de ce rapport de l'ONU, intermédiaire entre ceux de 2007 et 2014 du GIEC, est représentée ci-contre, à droite. Entre autres lieux communs pour ceux qui connaissent les rapports successifs du GIEC, vous trouverez en haut et à droite de la page 5 de ce rapport, (ci-contre à gauche ) un graphique qui ressemble de très près à la fameuse "crosse de hockey" de Michael Mann, mais sur lequel les fluctuations propres à ce genre de mesures (comme à toute autre) ont été retirées.Sur ce graphique "à la Michael Mann" est superposé une courbe remise à l'échelle, de la croissance du CO2, de type classique pour ceux qui lisent les rapports du GIEC. Ce graphique est mentionné, dans ce rapport, comme provenant d'un certain "Hanno 2009". Il est évoqué, dans le document en question, comme apportant une preuve évidente des assertions du GIEC sur l'influence du CO2 sur le climat. Or, il se trouve que personne, dans la petite communauté des climatologues, ne connaît de chercheur qui porte ce nom et qui travaillerait dans ce domaine. Ceci n'a pas manqué d'attirer l'attention des nombreux sceptiques qui lisent avec beaucoup d'attention tout ce qui est publié par l'ONU, l'UNEP ou le GIEC. Comme chacun le sait et comme cela est gravé dans le marbre des règlements internes du GIECet de l'UNEP, ces derniers se vantent de ne tirer leurs sources que d'articles duement référencés et ayant subi, avec succès, l'épreuve du "peer review" c'est à dire de la relecture et approbation par les pairs. Une enquête fut donc effectuée pour savoir d'où provenait cette courbe "décisive" et aussi, pour savoir qui était ce mystérieux "Hanno" inconnu jusqu'à présent. On découvrit ainsi, très rapidement, que l'ONU (l'UNEP) avait tout simplement tiré sa courbe de Wikimédia. Un avatar de l'encyclopédie mondiale Wikipédia à laquelle tout un chacun peut contribuer et dont la qualité est très inégale, pour le moins. Comme on s'y attendait, la courbe figurant dans ce rapport officiel de l'ONU n'a jamais figuré dans aucun article revu par les pairs ni d'ailleurs dans aucune publication scientifique. A noter que le Wikipédia anglophone est "modéré" par un certain William Connoley (voir cet article du Monde Diplomatique à ce sujet) dont l'activisme climatique est renommé. L'enquète révéla que "Hanno", l'auteur du graphe utilisé par ce rapport officiel de l'ONU n'avait pas hésité à "concaténer" des données du Hadley Center avec celles de la crosse de hockey de Michael Mann, pour les températures... Une vraie caricature que Mann, lui-même, considère comme une hérésie. C'est dire. Mais qui est Hanno en réalité ? Il fut aisé de le retrouver. Il s'appelle Hanno Sandvik. Voici sa bio et sa photo ci-contre. Il est biologiste norvégien et il travaille sur les populations d'oiseaux. Entre autres, il est membre de la société écologiste " Les amis de la Terre". Il a reconnu avoir tracé ce dessin pour Wikimédia ou Wikipédia et était très étonné (et fier) de le retrouver dans un rapport officiel de l'ONU... A noter que Hanno Sandvik est aussi l'auteur d'une autre courbe qui utilise les résultats de Moberg cité ci-dessus et dans laquelle on retrouve l'optimum médiéva comme vous l'avez vu. Le biologiste historien, spécialiste des oiseaux et ami de la Terre, Hanno Sandvik n'en est visiblement pas à une contradiction près. Devant le buzz (comme disent les internautes) considérable créé par cette histoire de courbe truquée figurant dans un rapport officiel et le scandale naissant, comment a réagi l'ONU ? C'est tout simple : Quelques jours après cette découverte de lecteurs attentifs, l'ONU retira discrètement cette courbe caricaturale de son rapport en la remplaçant par une simple courbe de température issue du GISS de James Hansen. Inutile de préciser que la courbe en question qui est la plus alarmiste de toutes les données dont on dispose, s'arrête juste avant le début du fameux plateau où la décroissance des températures de 1998 à nos jours devient apparente...telle que vous pourrez la voir ici. C'est assez curieux pour un rapport de mise à jour de la fin 2009. Voici donc la nouvelle page 5, ci-contre, que vous trouverez désormais si vous téléchargez le rapport officiel de l'ONU. Rien n'a été modifié sauf que la courbe de "Hanno" et sa légende ont disparu. Et ce ne serait pas la seule bourde commise dans ce rapport plutôt étrange venant d'un organisme qui s'autoproclame comme la référence en la matière. Ainsi, une photo d'un iceberg manifestement prise en Antarctique est attribuée à l'Arctique ainsi que l'a montré un des lecteurs de WUWT...
Un lecteur me signale que la première version du rapport a disparu (janvier 2010)...Ce n'est pas trop étonnant. Si vous avez eu la ténacité de lire intégralement ce billet vous comprendrez aisément que l'attribution des bonnets d'âne du mois d'Octobre 2009 n'est qu'une formalité. Ainsi, et au moins pour dissimulation de données scientifiques (pendant 9 ans) et sélection de données ad-hoc, se trouvent coiffés Keith Briffa et son collègue Schweingruber de superbes bonnets d'âne cerclés d'un couronne de rameaux de mélèzes agrémentée de quelques cônes de pins épineux des montagnes rocheuses (en l'honneur de Michael Mann).. Un bonnet d'âne grand format de luxe, portant, en chef, un écusson représentant la courbe de Hanno, revient sans discussion aux membres de la division UNEP de l'ONU qui prennent les futurs conférenciers de Copenhague pour des imbéciles. Et ils seront nombreux ....les futurs conférenciers, à Copenhague en décembre prochain.
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20 Septembre 2009 : La dernière livraison des 19 et 20 septembre du journal Libération nous propose une page de couverture affublée d'un grand titre " Réchauffement Climat d'Urgence" suivi d'un article de de 3 pages subtilement intitulé "Ainsi fond, fond, fond..." dont les textes alarmistes proclament que "L'arctique fond plus vite que prévu", que "Le changement climatique s'opère plus vite que prévu" etc. Manque de chance pour l'auteur, les indicateurs officiels du climat nous disent exactement le contraire : depuis deux années consécutives, la surface glacée de la mer arctique a augmenté de près de 25%. L'antarctique, lui, non seulement ne fond pas mais se trouve bien au dessus de la moyenne. Cette année, il est encore très proche du record d'extension historique et a augmenté depuis l'année dernière.
En cette mi-septembre qui marque le minimum de l'englacement de la mer Arctique, nous étions nombreux à nous étonner du relatif silence des médias alarmistes de la presse mondiale quant à la fonte des glaces polaires (le "canari dans la mine" du réchauffement climatique, disent-ils) et il vrai que la discrétion serait de mise.. Tous les lecteurs assidus connaissent la page "indicateurs" de ce site qui rassemblent les données officielles actualisables sur les grands observables du climat (Souvenez vous qu'il faut cliquer sur les graphes pour les mettre à jour). C'est un page indispensable pour ceux qui veulent suivre sérieusement l'évolution du climat et s'affranchir des multiples bobards proférés par les journalistes et leurs émules, assez nombreux sur le WEB. Entre autre, on y trouve le graphe suivant qui concerne l'évolution de la surface glacée de la mer arctique suivie, jour après jour, depuis plusieurs années consécutives, par les satellites japonais, dont le sérieux et la fiabilité sont incontestables. On peut aussi utiliser les données du NSIDC US, rapporté sur la page "indicateurs", mais les nombreux déboires de détecteurs, subis récemment par cet organisme, incitent à la prudence...
En ordonnées, la surface de la glace présente en mer arctique en millions de km2. Les données de l'année 2009 sont en rouge.
jaune : 2007 orange : 2008. Ce graphe officiel montre que la courbe en rouge de cette année a amorcé sa remontée et se trouve proche de recouper celle de 2005, ce qui signifie que l'englacement a très probablement repris au pôle nord depuis déjà quelques jours, comme il le fait chaque année à cette même époque. Voici un agrandissement de la zone du minimum réalisé le 15/09 par un lecteur du site Whattsupwiththat (prix du meilleur blog scientifique anglophone de l'année 2008 ).
L'année 2009 est toujours en rouge, mais 2007 est en bleu clair et 2008 en vert. A noter, qu'au jour d'aujourd'hui, la courbe rouge a rejoint la courbe jaune de l'année 2005. Comme on le voit du premier coup d'oeil, l'englacement de cette année, pendant la période où il est le plus faible (d'où la promenade en arctique de Ban Ki Moon, organisée tout récemment), est bien supérieur à ce qu'il était l'année dernière et, à fortiori, à ce qu'il était en 2007 qui semble avoir marqué un minimum historique. De fait, l'englacement de 2009 a rejoint ces jours-ci celui de l'année 2005. Le gain en glace de la mer arctique est très loin d'être négligeable puisqu'il s'agit d'environ un million de km2, c'est à dire d'une augmentation d'un quart (24% exactement) de la surface par rapport à 2007. C'est plutôt voyant... et relativise les deux belles photos satellites issues de ce site, affichées par le journaliste de Libération qui a pris bien soin de comparer 2009 avec l'année (froide) 1980 qui achevait une époque où on craignait le retour d'un petit âge glaciaire sur notre belle planète. A l'instar de Libé, nous utilisons la base de données des images satellites. Mais nous donnons les images qui montrent l'évolution récente de la glace arctique. Elles sont beaucoup mieux adaptées pour juger de la (non)pertinence d'un' "état d'urgence", proclamé par Libération
On voit immédiatement que la banquise a effectivement beaucoup augmenté depuis 2007, comme elle l'avait déjà fait en 2008. Le code des couleurs indique également que la compacité de la glace est aussi bien supérieure en 2009 à ce qu'elle était en 2007. Autrement dit, il y a beaucoup plus de glace au pôle Nord cette année qu'il y a deux ans et aussi que l'année dernière. Dans ces conditions, et sachant que les modèles du GIEC ont tous prévu une fonte accélérée et continue des glaces de la mer arctique, un observateur honnête et attentif dirait plutôt que " La banquise fond moins vite que prévu. Et de fait, elle se reconstitue." C'est à dire très exactement le contraire de ce que nous affirme le journaliste de Libération qui n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai dans ce domaine (voir le bonnet d'âne de Nov. 2008 sur le Kilimandjaro et cette lettre cosignée par ce journaliste). S'agissant de glaces polaires et de banquises, un journaliste scientifique se serait également fait un devoir d'informer ses lecteurs sur l'état de l'autre pôle, le Pôle Sud, Il ne l'a pas fait. Je le fais pour lui : Ce graphe officiel du NSIDC, mis à jour, montre l'augmentation de la surface glacée antarctique au cours de cet hiver austral. On voit que le maximum d'englacement est atteint vers la mi-septembre où nous nous trouvons en ce moment. L'échelle verticale est toujours en millions de km2. L'année 2009 est relative à la courbe bleue dont on voit immédiatement qu'elle se trouve bien au dessus de la moyenne 1979-2000 (courbe en noir) prise comme référence et aussi au dessus de celle de l'année dernière (courbe en pointillé).
Il est matériellement impossible de reprendre une à une toutes les allégations alarmistes du même tonneau qui sont assénées avec force épithètes catastrophistes dans le long article de Libération. Le journaliste en question s'appuie sur les déclarations d'un expert du LODYC de Paris 6 qui ne semble pas avoir lu les derniers articles parus dans la littérature scientifique sur ces sujets, non plus que les déclarations de quelques membres du gratin scientifique du GIEC qui ont été exprimées lors des derniers congrès internationaux sur le climat. Rappelons quelques exemples : 1) Au sujet de la fonte de l'arctique qui résulterait du réchauffement climatique anthropique, (selon Libération et son expert) plusieurs des plus éminents experts, se sont prononcés lors de la toute récente Troisième Conférence Mondiale sur le Climat WCC3 (patronnée par l'OMM et l'ONU, du 30 août au 4 septembre 09). Il aurait été pertinent et honnête d'évoquer cette conférence dans l'article de "fond" (ainsi fond, fond, fond...) de Libération. En particulier :
2) Dans le corps de son oeuvre mémorable, le journaliste évoque l'accélération de la hausse du niveau des mers (qui, en réalité, a ralenti selon les indicateurs officiels ) et attribue ce dernier "a l'accélération de la marche des glaciers côtiers du Groenland". Cette affirmation est carrément fausse. La fonte des glaciers du Groenland s'est considérablement ralentie depuis quelques années. Le journaliste et son expert devraient le savoir. Ainsi, la récente réunion de l'AGU (American Geophysical Union) qui s'est tenue à San Francisco du 15 au 19 décembre 2008 a longuement disserté sur toutes les observations relatives à cette question et conclu en ces termes, exprimés par le glaciologue Tavi Murray de l'Université de Swansea (UK) : "C'en est fini avec cette Apocalypse (Armaggedon) due aux glaciers du Groenland. C'est terminé." Pour sa part, Richard Kerr de la revue Nature, a rappelé que "Quelques climatologues ont spéculé sur le fait que le réchauffement climatique pouvait avoir poussé le Groenland au delà du point de non-retour dans un régime effrayant de pertes de glace démesurées qui devaient conduire à une montée des eaux encore plus rapide ".. faisant allusion aux prédictions catastrophistes de hausse des mers de Rahmstorf et d'autres... Lesquels devront trouver autre chose pour faire peur au grand public, tout comme d'ailleurs le journaliste de Libération et son expert du LODYC. 3) Un peu plus loin, en page 3 del'article de Libération, s'étale ce titre, écrit en gros caractères :
Tiens donc. Voilà qui est bizarre puisque nous venons justement de voir sur les indicateurs officiels et selon les déclarations de spécialistes du GIEC eux-mêmes, que la situation de l'arctique tout comme celle de l'antarctique, incitaient à l'optimisme. Voici donc le graphique officiel (à jour) de l'évolution des températures données par les quatre institutions chargées de ces mesures. A noter que sur ce graphique, les données HADCRUT et GISS ont été translatées en bloc pour tenir compte de l'année prise comme origine par rapport aux relevés satellites (UAH et RSS), ce qui, évidemment, ne change en rien les variations temporelles.
Comme on le voit, la température du globe a connu son maximum en 1998, lors du grand El Niño, c'est à dire il y a onze ans. Depuis, elle ne monte plus. Discerner une hausse des températures de 2002 à nos jours, relève d'une indispensable visite chez l'ophtalmologue.
Bien entendu, vous ne trouverez pas dans les publications officielles du GIEC et de ses affidés, une superposition de ces courbes de température avec les prévisions des ordinateurs du GIEC. Ce serait plutôt gênant. Alors, d'autres l'ont fait à leur place.
Comme celui-ci, parmi beaucoup d'autres qui obtiennent le même résultat. Cette courbe s'arrête en Déc 2008 date à laquelle l'article a été publié.
Dès lors, comment peut-on affirmer hardiment que le "changement climatique s'opère plus vite que prévu " ? Ce ne serait pas plutôt l'inverse ? En résumé :
Bref, il n'y a certainement pas de quoi alarmer le grand public avec les tendances actuelles. Bien au contraire, il y a de quoi le rassurer. Bien sûr, à Pensee-unique, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons très bien que ce genre d'article catastrophiste basé sur des affirmations douteuses, procède d'une mise en condition généralisée de la population en vue des prochains (dés)accords de Copenhague qui devraient, en décembre, prolonger Kyoto avec des mesures réellement contraignantes de réduction des gaz à effets de serre. On observe aussi un redoublement de la campagne menée, dans le même sens, par WWF et Greenpeace, au point de devenir assourdissante. Il faut s'attendre à un déchaînement de cette propagande, sinon intox, jusqu'en décembre prochain. Il n'est pas certain (et on peut même penser le contraire) que le résultat obtenu soit celui qui est attendu par ces prêcheurs de l'apocalypse. En effet, si on se réfère à deux pays de cultures proches de la notre qui sont eux-mêmes soumis à une propagande intense de la part de leur gouvernants, de leurs médias, des associations écologistes et du GIEC de l'ONU, on observe que le scepticisme climatique est en hausse. Au Royaume Uni, un reportage de la BBC (très étonnant de sa part) et un rapport du Tyndall Center for Climate Research (page 132) selon ce site (billet du 10 sept). Voici les pourcentages des réponses positives faites en réponse aux affirmations mentionnées ci-dessous.
Voici le résultat édifiant d'une enquête très récente menée auprès du grand public par le très sérieux IPPR (Institute For Public Policy Research).... " L'IPPR a trouvé que les Britanniques sont :
Aux Etats Unis, selon un sondage Rasmussen du 31 août (confirmé par Gallup)
__________________________________________________________________________________________________________________ Visiblement, les médias alarmistes devraient penser sérieusement à revoir leur copie... Pour ma part, je me permettrai de donner un conseil amical au journaliste de Libération, heureux récipiendaire du bonnet d'âne (tant convoité) de ce mois de septembre : Celui de suivre, à la lettre, l'avertissement donné par l'éminent scientifique du GIEC, Mojib Latif à ses 1500 collègues, participant à la récente Conférence Mondiale sur le Climat (WCC3) : " ..Nous devons nous poser les questions dérangeantes nous-mêmes, sinon d'autres le feront." En effet.
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28 Juillet 2009 : Ce matin, à 8h41 sur les ondes de France Info, Mr. Michel Rocard, Ambassadeur des Pôles et actuel Président de la Tous les lecteurs de ce site, et de bien d'autres, savent qu'il s'agit là d'un sujet extrêmement délicat sur lequel se sont penchés de nombreux experts qui ont donné des explications variées et souvent divergentes sur le fonctionnement de l'effet de serre perturbé par l'activité humaine......( voir une liste de diverses explications ici arXiv:0707.1161v3, , pages 38 à 43). Une longue page de ce site lui a même été consacrée tant cette affaire fait encore débat dans la communauté scientifique. Ainsi, une clarification définitive et qui ferait autorité sur ce sujet, s'imposait. La voici, sortant de la bouche même de Mr Michel Rocard, ex-premier Ministre, Ambassadeur des Pôles et Président de la CCE dont on peut penser qu'il doit être parfaitement informé compte tenu des lourdes responsabilités qui pèsent sur ses épaules quand il s'agit d'augmenter de quelques points la TIPP et de convaincre ses concitoyens de prendre leurs vélos pour aller travailler à 60 km de chez eux. Voici le début du texte de sa déclaration, mot pour mot : " Le principe c'est que... la terre est protégée de radiations excessives du soleil par l'effet de serre, c'est à dire une espèce de protection nuageuse, (euh)... enfin protection .....gazeuse, qui, dans l'atmosphère, est relativement opaque aux rayons du soleil et quand nous émettons du gaz carbonique ou du méthane ou du protoxyde d'azote -un truc qu'il y a dans les engrais agricoles-, on attaque ces gaz. On diminue la protection de l'effet de serre et la planète se transforme lentement en poêle à frire. Le résultat serait que les arrières petits enfants de nos arrières petits enfants ne pourront plus vivre. La vie s'éteindra à 7-8 générations, ce qui est complètement terrifiant. A la lecture de ce petit texte, prononcé "staccato" dans le phrasé inimitable qu'on lui connaît, tous les lecteurs de ce site, (et même ceux de sites pseudo-scientifiques comme Futura-Sciences sur le climat), auront immédiatement réalisé que Mr Michel Rocard (ci-contre, crédits AFP) n'a strictement rien compris à l'effet de serre, popularisé par le GIEC et dont l'explication standard doit pourtant figurer dans l'introduction du livre de la célébre collection "L'effet de Serre pour les Nuls". Avec tout le respect qui lui est dû, je me permets de faire remarquer à Mr Michel Rocard, ex-premier Ministre, Ambassadeur des Pôles et Président de la CCE, qu'il commet une bourde impardonnable en confondant la théorie de l'effet de serre avec celle de la destruction de la couche d'ozone qui était en vigueur dans les années 80-90 : Il s'agit de deux phénomènes totalement différents. Sans compter que l'Ambassadeur des Pôles semble aussi ignorer la distinction qui existe entre l'oxyde de carbone (CO, le tueur) et le dioxyde de carbone (CO2 que nous exhalons en respirant)...Un lapsus ? Les gaz de l'atmosphère qui est composée, entre autres, de dioxyde de carbone et de vapeur d'eau, ne constituent pas une "protection" (à la différence de la couche d'ozone). Ils ne sont nullement "attaqués" par les gaz résultant de l'activité humaine tels que le dioxyde de carbone ou le méthane qui n'ont pas les propriétés des fameux CFC de nos bons vieux frigidaires vis à vis de l'ozone. Au contraire, ces gaz cohabitent harmonieusement et se mélangent intimement. Non seulement, l'activité humaine ne "diminue (pas) l'effet de serre" mais elle l'augmente (selon les thuriféraires du GIEC) etc... Bref, en fait de déclaration définitive faisant autorité, on peut trouver beaucoup mieux. Addendum du 29 Mars 2010 : Il y a trois jours, Michel Rocard était vraiment très fâché d'apprendre que la Taxe Carbone sur laquelle il avait planché avec tant de brio, se retrouvait repoussée aux frontières de l'Europe et donc aux callendes Grecques. Comme entre temps le doute ne l'a pas effleuré, Michel Rocard en a remis une couche en déclarant au journal le Monde : "On ne va tout de même pas laisser la planète devenir doucement une poêle à frire où la vie deviendra impossible. D’accord, c’est lent. C’est pour dans dix ou douze générations.[ NDR : 12 générations, c'est approximativement 400 ans. Rocard voit encore plus loin que le GIEC]. Mais c’est tellement difficile à éviter qu’il vaut mieux commencer tôt, par prudence. Dans une dizaine d’années, pour les gens qui prendront du retard dans le combat contre le climat, on parlera de crime contre l’humanité." (Le Monde). Il est vrai que l'exemple vient d'en haut... Addendum du 29 Mars 2010 : Pour être honnête, il faut reconnaître que notre Président a fait de sérieux progrès lors de l'explication qu'il a donnée à la presse des inondations qui se sont produites lors de la tempête Xinthia du 27 février dernier. En effet, il a très correctement expliqué que les inondations résultaient, en réalité, de la conjonction de trois facteurs déterminants : Une dépression atmosphérique de grande ampleur qui a "aspiré" les eaux de plus de un mètre, des vents très forts et une marée de grande amplitude à son apogée. Même si l'explication correcte avait été donnée la veille par un chercheur du domaine, le topo avait être bien appris et bien compris. Bravo ! Ceci étant, ne devrait-on pas exiger un niveau scientifique élémentaire pour ceux qui sont appelés à diriger notre pays ? De même pour les journalistes ? Le niveau du Bac S en physique et en chimie ne serait pas un luxe quand il s'agit de s'adresser à quelques millions d'auditeurs souvent beaucoup plus compétents qu'eux. On se dit que ce ne serait pas un luxe quand on entend le célébrissime Jean-Marie Colombani, diplômé de Sciences Po et ancien directeur du Monde, affirmer lors d'un interview récent de Claude Allègre , qu' "En tout état de cause, lutter contre les émanations de CO2, c'est quand même meilleur pour la santé. (Allègre rectifie calmement, Colombani insiste, très sûr de lui)... Ah si, quand même. "(merci au lecteur avisé qui m'a signalé cette perle). Il semble que ce brillant journaliste ne sache pas que nous exhalons du CO2 en permanence au point que les salles de classe en sont très riches à la fin des cours et que celui-ci est indispensable à la croissance des végétaux. Peut-être confond-il, comme Rocard, le gaz carbonique (CO2) avec l'oxyde de carbone (CO le gaz toxique qui se dégage d'un poêle mal réglé) ? Colombani est sans doute une victime de l'intox médiatico-politique effreinée qui incrimine le CO2 comme un gaz toxique alors que celui-ci ne l'est nullement même à des concentrations infiniement supérieures à celles que nous connaissons. Les journalistes intoxiqués finissent par croire à leurs propres sornettes...C'est inquiétant et nous rappelle le célèbre mot de Mirabeau à propos de Robespierre, en 1789: "Cet homme ira loin. Il croit ce qu'il dit". Stupéfait devant tant d'ignorance sur ce qu'ils définissent pourtant eux-même comme "le grand défi de notre époque", je pense faire oeuvre utile en suggérant un texte alternatif qui bénéficierait de l'onction du GIEC et de ses affidés (mais pas de la mienne et de beaucoup d'autres), à l'ensemble de la classe politique ou médiatique française et tout particulièrement à Mr Michel Rocard, ex-premier Ministre, Ambassadeur des Pôles et Président de la CCE, en remplacement de sa déclaration surréaliste de ce matin sur Fance-Info. " Le principe c'est que... la terre est enveloppée d'une couche de gaz à effet de serre qui constitue une sorte de barrière ou de couverture vis à vis des rayons infrarouges émis par la planète réchauffée par les rayons du soleil. L'activité humaine qui rejette du dioxyde de carbone, du méthane et du protoxyde d'azote - un truc qu'il y a dans les engrais agricoles- augmente l'épaisseur de cette barrière infrarouge et empêche ainsi le refroidissement de la planète qui se transforme lentement en poêle à frire....etc. Alors, me direz vous, à qui revient le tant-convoité troisième bonnet d'âne du mois de Juillet 2009 ? Pour être franc, compte tenu de son âge avancé ainsi que de quelques services rendus à la république, je répugne à l'attribuer à Michel Rocard qui, à sa décharge, a fait l'ENA, comme Colombani a fait Sciences Po. Rocard se voit donc attribuer le premier exemplaire d'une nouvelle catégorie de bonnets (pour lesquels les candidats sont légion) : le bonnet d'enâ, créé pour l'occasion, suivant la suggestion d'un lecteur avisé. Mise à jour du 4 Janvier 2010 : Toujours dans la série " Nos politiques devraient s'informer (un minimum) avant de parler" sous peine d'être ridiculisés par le public qui en sait souvent beaucoup plus qu'eux, en voici une bien bonne qui m'a été signalée par un lecteur attentif que je remercie. Il s'agit d'une Tribune parue dans les Echos du 18 décembre 2009 et dont le texte original se trouve sur le site de l'IREPP et sur celui du Gouvernement (www.stratégie.gouv.com). Ce texte mémorable est intitulé
Voici un extrait de la Tribune de NKM qui après avoir "fait Polytechnique" semble avoir oublié ce qu'on apprend en 6ème : "Les effets ravageurs des excès de CO2 dans l'atmosphère sont déjà là : pas moins de 250 millions de femmes, d'hommes et d'enfants sont frappés chaque année par des tsunamis, des cyclones ou d'autres formes moins soudaines de catastrophes climatiques, notamment la montée des eaux ou la désertification de certaines régions." Ainsi, Nathalie Kosciusko-Morizet, ex secrétaire d'état à l'Environnement, nous affirme que les tsunamis résultent "des effets ravageurs des excès de CO2 dans l'atmosphère" et sont une "forme soudaine de catastrophe climatique". Quant à Rachida Dati, notre ex-garde des sceaux, elle nous certifie que pour ce qui est du sommet de Copenhague "l'objectif est de faire diminuer de 2° la température au niveau du monde". Bigre. Décidément, nos hommes et femmes politiques font vraiment très fort...
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24 Juillet 2009 : Intox : Le deuxième bonnet d'âne ( avec palmes aquatiques) du mois de Juillet revient, sans contestation possible, à Cette chaîne TV du service public français, peinte (officiellement) en vert caca d'oie, plutôt destinée aux jeunes, le mérite amplement pour l'ensemble de son oeuvre. Elle avait déjà bénéficié de cette récompense très convoitée, au mois d'août 2008 pour la diffusion d'une l'émission de Morad Aït Habbouche intitulé "Sale temps pour la planète" ainsi que du film du même tonneau de Mark Lynas (UK) passé le dimanche 17 août 2008 sur la même chaîne. Il s'agit donc d'une récidive caractérisée, plutôt mal vue par les temps qui courent. Outre la fait que cette chaîne, dite d"information" nous assène, depuis sa création, (et parfois plusieurs fois par jour), les présentations vidéos les plus alarmistes (et infondées comme celle qui est primée ici), France 5 nous a infligé le 21 Juillet 2009 un plaidoyer vidéo larmoyant et sentencieux, réalisé en 2007, sur la peur panique qu'éprouveraient des malheureux habitants des îles Tuvalu qui, nous dit-on, auraient commencé à fuir en masse leurs atolls menacés d'engloutissement (selon des "experts"). Tout cela, bien entendu à cause du Voici, ci-contre, l'annonce de cette rediffusion de la série "Paradis en sursis" de France 5, telle qu'elle est parue sur le magazine Télé-Cable. Le ton du narrateur de cette vidéo apocalyptique que vous retrouverez ici (si le coeur vous en dit) ne laisse aucune place à l'espoir. Les phrases sont courtes, hachées, prononcées d'un ton monocorde et définitif et ponctuées de silences pesants riches de sous-entendus dramatiques ... Raison de plus pour en faire, comme les ours de l'arctique, un sujet d'élection pour les journalistes avides de scoops et désireux de créer la panique, tout comme le Professeur Richard Moyle de l'Université d'Auckland, qui avait annoncé l'engloutissement définitif de l'îlot Mortlock, dès le printemps 2001 (admirez la précision.) ...à cause du réchauffement climatique, bien entendu. Forte de ces précédents et n'ayant qu'une confiance modérée dans les affirmations proférées par les médias et tout particulièrement par les chaînes de télévision telles que France 5, Pensee-unique.fr a voulu mener sa propre enquète. Sur des bases scientifiques, bien entendu. Il n'a pas fallu chercher très longtemps pour trouver dans la littérature scientifique un article sérieux et tout récent qui traite très exactement de la question évoquée dans cette émission de France 5, c'est à dire de l'état d'esprit des habitants de Tuvalu et leur comportement face à ce que les pays riches de l'Ouest appellent volontiers "la crise climatique ". Cette publication est parue, en début 2009, dans une revue renommée créée récemment par l'Université d'East Anglia (Mike Hulme). Cette revue appelée 'Global Environmental Change", comme son nom l'indique, ne fait pas dans la dentelle en matière d'alarmisme environnemental et de ses dérivés. A titre d'exemple, elle peut s'enorgueillir d'avoir publié, en 2008, l'article des bons docteurs Murtaugh et Schlax (Titulaires du bonnet d'âne de mars 2009) qui préconisent une réduction drastique des naissances pour sauver la planète... au profit des derniers vieillards survivants. Voici le fac-similé de la moitié de la première page de cet article que je montre ici pour ne pas être accusé, par des malveillants, de détournement de texte :
Voici la traduction, aussi fidèle que possible, du résumé (ci-dessus) de cet article de Colette Mortreux et Jon Barnett qui sont tous deux chercheurs au Département de Gestion des Ressources et de Géographie de l'Université de Melbourne en Australie. Le titre de l'article est : "Changement climatique, émigration et adaptation à Funatuti, Tuvalu." "Cet article montre dans quelle mesure la population de Funafuti -l'île principale de Tuvalu- a l'intention d'émigrer en réponse au changement climatique. Il présente des éléments de preuve collectés à Funafuti qui contredisent la croyance largement répandue (NDT : notamment par France 5) que le changement climatique est, sera, ou devrait être la cause d'une émigration à grande échelle de Tuvalu. Cet article montre que pour la plupart des gens, le réchauffement climatique n'est pas un sujet de préoccupation, et encore moins une raison pour émigrer et que les émigrants potentiels ne citent pas le changement climatique comme une des raisons pour partir. La population de Funafuti souhaite continuer à vivre à Funafuti pour des raisons de style de vie, de culture et d'identité. Les inquiétudes au sujet des impacts du changement climatique ne constituent pas actuellement une motivation déterminante pour émigrer de Funafuti. Elles n'apparaissent pas avoir une influence significative sur ceux qui pensent à émigrer dans le futur. " Soit, assez précisément, le contraire de ce que nous affirment les "journalistes" de France 5. Lesquels ont, en effet, certainement bien choisi leurs interviews ... pour contribuer à répandre "une croyance largement répandue"... mais totalement fausse. On peut être surpris par la sagesse et le calme des habitants de Funafuti (Tuvalu) qui est assez étonnante compte tenu de la fragilité de leur situation. A mon humble avis, comme on dit sur la toile, ils échappent, fort heureusement, aux émissions de France 5 (ils sont anglophones). Que nous dit ce graphique ? Essentiellement, que le niveau de l'océan Pacifique est monté de seulement 3 cm depuis 17 ans et que cette hausse du niveau s'est arrêtée depuis 2004. On discerne même, sur ce graphique, une petite tendance à la baisse amorcée en 2005 et qui se poursuit jusqu'à nos jours. Je doute franchement qu'une hausse aussi imperceptible que +3cm en 17 ans et la stagnation du niveau depuis 2004 soit propre à déclencher "la détresse d'une nation" comme nous l'affirme le gratte-papier, visiblement ému, de Télé-Cable et les journalistes de France 5. Voir l'article récent du Prof. Cliff Ollier de l'Université Western Australia au sujet de la stabilisation du niveau du Pacifique Sud-Ouest (pdf disponible ici) Note : Si vous utilisez les données de la page " les grands indicateurs du climat" vous observerez que la hausse du niveau global (c'est à dire moyennée sur les trois océans) s'est ralentie depuis 2005 mais que l'inflexion n'est pas aussi marquée que celle que l'on observe dans le cas de l'océan Pacifique. Ceci provient du fait que l'océan Indien, lui, a continué à monter pendant cette dernière période peut-être à cause de fortes pluies dans cette région. Si vous voulez l'avis d'un expert reconnu (Niels Axel Mörner qui a passé sa vie à mesurer le niveau des océans ) sur la (non) montée des eaux autour de Tuvalu et d'autres points névralgiques (pour les médias), allez lire ce billet. Et encore une fois, merci et félicitations à France 5 pour ce deuxième bonnet d'âne avec palmes (aquatiques). A quand le troisième ?
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3 Juillet 2009 : L'intox. Roger Pielke s'est ému (c'est le moins que l'on puisse dire) des déclarations récentes (21 Juin 2009) affichées sur le site alarmiste "de référence" anglophone, RealClimate qui rapportait sur les conclusions de la dernière réunion qui s'est tenu récemment à Copenhague et qui rassemblait le gratin de l'alarmisme scientifique mondial. Le billet de Roger Pielke Sr. est intitulé "Désinformation par le site RealClimate". Ce qui n'est certainement pas anodin quand on connaît le style mesuré et typiquement "scientifique" du très modéré professeur de l'Université du Colorado.
Je vous rappelle que le site RealClimate a été fondé par Michael Mann (le célèbre auteur de la "Crosse de Hockey ") assisté de Gavin Schmidt (le bras droit de James Hansen au Goddart Institute de la NASA et responsable des mesures de température GISTEMP qui ont défrayé la chronique et lui ont valu le bonnet d'âne de Nov 2008). Parmi les auteurs les plus actifs sur ce site, on se souvient de Ray Pierrehumbert qui s'est rendu célèbre (entre autres) en décernant le titre de "chevalier de la terre plate" au directeur de l'IPGP et académicien de surcroît, Vincent Courtillot. Voici ce qu'a écrit RealClimate : "Alors qu'est ce que ça dit ? Nos lecteurs habituels ne seront certainement pas surpris par ces découvertes de la science climatique physique (NDT qu'est-ce donc que cela ?) dont la plupart ont déjà été discutées sur ce site. Certains aspects du changement climatique progressent plus vite que ce que nous attendions il y a peu d'années. Il en est ainsi de la hausse du niveau des mers, de l'augmentation de la chaleur stockée dans les océans et de la diminution de la mer glacée arctique. L'estimation mise à jour de la montée future des océans du globe est à peu près le double des estimations du rapport du GIEC de 2007." dit le nouveau rapport. Et il attire l 'attention sur le fait que tout réchauffement sera virtuellement irréversible pour au moins un millier d'années à cause du long temps de résidence du CO2 dans l'atmosphère." Tous ceux d'entre vous qui lisez pensee-unique (.fr ou .eu) et qui êtes informés de la situation exacte grâce aux "grands indicateurs" du climat ont de quoi être étonnés, sinon révoltés. Tout comme l'a visiblement été Roger Pielke Sr. qui connaît évidemment toutes ses données sur le bout des doigts.
Et le Professeur R. Pielke Sr. de conclure :
Pensee-unique (.fr ou .eu) se voit donc contraint d'attribuer, une fois encore, toute une série de bonnets d'âne (cette fois-ci, en peau de serpent à la langue fourchue) du mois de Juin aux auteurs du Rapport de Copenhague, aux auteurs du site RealClimate et aux médias et politiques qui sont, "soit naïfs, soit attachés à déformer la science pour promouvoir leur position partisane". Parce qu'ils le valent bien.
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12 Mai 2009 : Dans l'interminable série des tentatives avortées de hardi(e)s explorateur(trice)s écolos tels Lewis Pugh, Ann Curry, Ann Bancroft, Liv Arnesen, Adrian Flanagan, l'équipe de la chaîne MSNBC, (sans parler de l'équipe Catlin qui mesure difficilement à pieds, pendant de longs mois ce que d'autres mesurent facilement en quelques minutes en avion).... qui cherchaient à nous démontrer les effets du fameux réchauffement climatique...et parmi bien d'autres, voici les trois sympathiques et heureux récipiendaires du bonnet d'âne (en ciré jaune de marin et avec palmes compte tenu de la situation) du mois de mai 2009. De gauche à droite : Richard Spink : physiothérapeute Ces trois jeunes sportifs, aussi enthousiastes qu'inexpérimentés, ont mis sur pied une association appelée " Expéditions Neutres en Carbone". L'idée de leur projet et de l'expédition dont je vais vous parler n'est rien d'autre que de démontrer que l'on peut parcourir la planète sans dépenser de carbone. Il va sans dire que le carbone qui a servi à la confection de leur nourriture, de leurs vêtements, de leur voilier et des autres équipements est passé sous-silence "car trop difficile à calculer" comme ils l'avouent eux-mêmes sur leur site. Parmi les objectifs de leur expédition, et outre la démonstration de la faisabilité de leur projet, figure l'inévitable profession de foi : "Augmenter la prise de conscience au changement climatique de plus de 25000 écoliers dans des écoles partenaires au Royaume Uni et à Jersey"... Il va sans dire que les trois participants assurent leurs éventuels sponsors (mais je n'en ai pas vu...) que leur expertise en matière de communication auprès des médias est sans équivalent. Le projet de nos trois jeunes carbo-phobiques ne manquait pas d'envergure. Il s'agissait de rien moins que de partir du port de plaisance de Afin de complaire avec l'idée maîtresse de l'association CNE (Carbon Neutral Expedition), le voilier était équipé de nombreuses plaques de panneaux solaires ainsi que d'une éolienne destinés à assurer l'autosuffisance en énergie durant tout le voyage.. Le voyage sans carbone : Suite et fin... "Fleur" a quitté le port de Mount Batten Marina (Plymouth) le 17 avril et fait route vers le Nord-Ouest à petite vitesse et dans des conditions météo assez moyennes. Au cours des 8 jours suivants, la météo a continué à se dégrader avec des vents fraichissants jusqu'à environ 100 km/heure, ce qui n'est guère étonnant à cette époque de l'année et dans cette région, non plus qu'exceptionnel en haute mer. Craignant pour leur survie et au vu de l'état lamentable et irrécupérable de leur embarcation, nos trois hardis explorateurs carbo-phobiques se décident à émettre un SOS, le 1er Mai, soit deux semaines après leur départ de Plymouth. Ils se trouvent alors à 644 km à l'ouest de la côte de l'Irlande. L'ironie du destin a voulu que le navire dérouté pour venir au secours des membres de l"expédition sans carbone" soit l'un des plus gros pétroliers, chargé de quelques 113.000 tonnes de brut qui faisait route vers les Etats Unis.. C'est donc en grimpant sur des échelles de cordes lancés du pont du "Overseas Yellowstone" que Spink et Surcouf furent accueillis à bord du pétrolier. La malheureux skipper Goddart, sans doute largement éprouvé par sa blessure à la tête, fit une chute depuis l'échelle et se retrouva dans l'eau glacée avec quelques côtes cassées supplémentaires (pense-t-on) (source)
Photos : A gauche, le skipper Goddart est récupéré avec un filin lancé depuis le pétrolier géant. A droite, le petit voilier "fleur" en perdition, dépouillé de sa voilure et de ses équipements, bord à bord avec les pétrolier géant. Le sauvetage a eu lieu par un vent de 67km/h. Dans son rapport final, Spink, écrit que " L'équipe est maintenant en sécurité, de manière assez ironique, à bord du pétrolier Overseas Yellostone. Le capitaine du pétrolier et son équiage sont des hôtes merveilleux. Nous arriverons à Portaland dans le Maine aux USA vers la fin de la semaine prochaine.." Ce physiothérapeuthe anglais possède quand même un certain sens de l'auto-dérision, typiquement anglais. Néanmoins et po |